Demain 1er juin aura lieu comme chaque année une nouvelle édition des Clouds Days organisée en virtuelle par 3DS OUTSCALE. Il s’agit d’un rendez-vous du cloud proposée par cette filiale cloud de Dassault Systèmes.
La journée Clouds Days se décompose en trois temps : plénière le matin avec des interventions notables comme celle de Guillaume Poupard, le DG de l’ANSSI, de Bradley King, le CTO de Scality, pépite fondée par le français Jérôme Lecat passée à l’échelle grâce à une implantation aux Etats-Unis à San Francisco, tables rondes l’après-midi parallèlement à des cas d’usage et des démonstrations. On pourra noter le témoignage de Mathieu Flaig sur le cloud dans l’accélération digitale des entreprises également parmi les 57 contributeurs du livre sur les 15 ans du Web 2.0 mais aussi quelques intervenants académiques.
Il est vrai que le personnel de 3DS OUTSCALE est bien mis en valeur comme par exemple un doctorant, Arthur Vervaet, qui effectue des recherches sur la détection d’anomalies dans les logs, sujet pas nouveau mais qui avec le développement du big data et de l’IA prend une importance accrue [le sujet était déjà traité à la fin des années 1990 par un projet sur la détection d’intrusion dans les systèmes d’information par le centre R&D d’Alcatel-Alsthom]. Notons la participation de Mounira Hamdi sur la place des femmes dans la tech qui est encore plus faible au niveau du matériel et des couches basses qu’au niveau du logiciel et des applications et de son binôme Anthony Babkine sur la diversité avec la nécessaire attraction dans la tech auprès des quartiers populaires. Le directeur technique et co-fondateur de Jamespot, Paul Giraudon, sera présent.
Notons aussi un focus sur les engagements en matière de RSE des acteurs du numérique avec une table ronde animée par Emmanuelle Olivié-Paul qui a fondé Advaes ou encore une sur GAIA-X qui est une mosaïque d’acteurs à présent (180 membres de 18 pays dont 12 de l’Union européenne et avec également parmi les membres Amazon, Google et Microsoft) avec la participation d’Henri D’Agrain, DG du CIGREF. Certains diront que pour GAIA-X, par rapport au projet initial, désormais le loup – les GAFAM – est entré dans la bergerie. Une autre table ronde portera sur les femmes dans la tech.
Les aspects juridiques et sécurité ne sont pas en reste avec par ailleurs un focus lors de cette édition sur les aspects souveraineté numérique laquelle a pris de l’ampleur depuis la crise de la Covid19 où le grand public avec le télétravail (Microsoft Teams, Zoom, etc.) s’est un peu plus rendu compte de notre extrême dépendance aux solutions proposées par les GAFAM.
3DS OUTSCALE, à l’initiative de cette journée, est née en 2010. Elle propose une offre de cloud de confiance. Les axes sont l’infrastructure avec des exigences de sécurité élevée et les aspects réglementaires pour protéger les données en réponse au CLOUD Act américain promulgué par Donald Trump en 2018.
3DS OUTSCALE a créé son propre logiciel cloud pour gérer l’ensemble pour être dans un Model as a Service avec son propre système d’exploitation, Tina OS. L’enjeu est d’être en partie autonome stratégiquement pour l’entreprise et ne pas dépendre de sociétés tierces comme OpenStack ou VMware pour fournir du cloud.
Notons que les métiers du cloud et du datacenter sont différents. Nous avons toute la panoplie de l’IaaS au SaaS en passant par le PaaS, chaque acteur ayant ses spécificités. 3DS OUTSCALE qui comprend à présent 180 personnes se positionne également sur des engagements en matière d’environnement (ISO 14 001) et d’énergie (ISO 50 001). La filiale de Dassault Systèmes s’adresse à des leaders mondiaux comme Telehouse, Equinix, Interxion pour les datacenters pour déployer les équipements Cisco, Netapp (leader mondial des baies de stockage qui équipent les datacenters), Intel, Nvida (pour les cartes GPU).
Le cloud fait appel à des APIs pour automatiser les ressources dont l’application peut avoir besoin. Le modèle est un peu « à la Netflix ». Il consiste à ne pas laisser allumer les machines en permanence comme pour Netflix où l’on peut constater des pics de streaming. L’API développée par 3DS OUTSCALE permet d’éteindre les applications quand il n’y a plus de besoin et les rallume quand nécessaire également à l’image des Stop and Go sur certaines voitures récentes lorsqu’elles sont à l’arrêt. « 27 secondes sont nécessaires pour rallumer un serveur. Il s’agit d’un délai indicatif pour une machine virtuelle qui intègre du Windows. Pour Red Hat ou Linux, c’est plus rapide pour démarrer » indique David Chassan, Directeur de la stratégie de 3DS OUTSCALE. Il précise que l’entreprise fait appel à 3 datacenters différents qui sont distants, 2 sont actifs et un troisième pour le PRA (Plan de Reprise d’Activité) en cas de défaillance d’un des deux autres. Nous avons tous en mémoire la récente déconvenue liée à l’incendie de l’hébergeur OVH à Strasbourg qui a eu des répercussions pour des milliers de sites Web. L’ensemble de la région cloud est certifiée par l’ANSSI via SecNumCloud depuis fin 2019. L’enjeu à venir est celui des données de santé qui ont un caractère sensible.
David Chassan indique que l’entreprise a « 9 paramètres contractuels, le stockage objet et la durabilité de l’objet sur une région cloud est de 99,999999999 % » en intégrant la technologie de Scality et pour finir que « 70 personnes ont rejoint l’entreprise en 2020. Avec 40 postes ouverts, plutôt techniques comme des administrateurs systèmes et réseaux, des développeurs fullstack, administrateur Linux en Devops ». Le cloud français pourrait bien décoller. Il existe aussi tout un écosystème du cloud qui avec la souveraineté numérique affichée est prêt à éclore avec aussi d’autres acteurs qui sont en cours d’éclosion. Le rapport KPMG sur le cloud européen est là pour rappeler le caractère stratégique pour notre économique (numérique).
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