Anti-virus informatique vs vaccins contre la Covid19

Préambule

Comment lutter efficacement contre la pandémie de la Covid19 tant pour des raisons économiques que sanitaires et sociales ? La vaccination à grande vitesse est la réponse la plus triviale pour retrouver au plus vite une vie à peu près normale avec une balance à faire entre bénéfices et risques, et ce, en fonction des types de population en commençant par les plus fragiles et les plus exposés.

Ce billet résulte d’échanges avec Franck Poullain, architecte informatique et créateur de la Scriblette, par rapport à la comparaison entre la vaccination contre la Covid19 et ses variants, et la lutte contre les virus informatiques.
Notre propos est d’oser un parallèle entre informatique et biologie en simplifiant des domaines complexes et de susciter des questions.

Un parallèle entre les virus dans le monde informatique et le monde biologique

Le génome du SRAS-CoV-2 (Covid19) – soit l’ensemble de son information génétique – est composé de près de 30 000 nucléotides. Ceci représente 30 Ko pour le stockage, ce qui est élevé pour un coronavirus mais reste un petit fichier à l’échelle informatique. D’un autre côté, les coronavirus SRAS sont assez instables, ce qui explique en partie leurs mutations avec, entre autres, le facteur circulation qui permet la reproduction avec le hasard.

Alors que deux doses étaient annoncées pour être vacciné contre la Covid, il pourrait être nécessaire d’avoir recours à d’autres injections du fait de l’instabilité de ce coronavirus. Ainsi Pfizer indique qu’une troisième dose de vaccin sera probablement nécessaire. Ce vaccin est basé sur l’ARN messager tout comme Moderna alors qu’Astra Zeneca est un vaccin de conception « classique ».

Aussi les réflexions suivantes ont été posées :

  • 1. En informatique, dès qu’une nouvelle bogue ou une faille de sécurité est découverte, un correctif logiciel est apporté. De même, dès que des nouveaux virus informatiques sont décelés, les logiciels anti-virus sont mis à jour peu après avec les reconnaissances de ces signatures de virus (chaque virus ayant dans son code informatique un en-tête) dans leurs bases de données ;
  • 2. Suivant les lois darwiniennes, le virus de la Covid évolue et produit des variants pour lesquels on ne sait pas encore si les vaccins actuels seront efficaces et à quel degré. C’est l’objet de la déclaration du patron de Pfizer, une troisième dose sera probablement nécessaire et ainsi de suite pour chaque nouveau variant non vaccinable. Ainsi comme pour les virus informatiques, les firmes pharmaceutiques proposeraient des mises à jour de leur vaccin anti-covid, et comme les sociétés d’anti-virus informatiques, elles proposeraient un modèle économique basé sur un abonnement vous garantissant de recevoir la dernière version du vaccin anti-covid.

Pour contrer cette évolution darwinienne de la covid, les firmes pharmaceutiques devraient programmer de nouveaux vaccins à l’instar des sociétés informatiques éditrices d’anti-virus. La thérapie génique deviendrait un langage de programmation comme un autre mais basé sur du code ADN. Ce serait alors une course-poursuite permanente entre les nouveaux variants du coronavirus et le vaccin mis à jour puis administré à l’image de ce que l’on constate en informatique.

Dans les deux cas et en complément de la vaccination, la population devra continuer à respecter les gestes barrières dans la vraie vie tout comme elle doit le faire avec l’outil informatique lorsqu’elle échange des données, des méls, navigue sur des sites Web, etc.

Ceci peut amener à effectuer un parallèle entre les deux mondes.

Comparaison entre le monde informatique et celui de la biologie

Une réflexion/fiction dans un univers de la matrice !

Pendant ce temps, nous pauvres citoyens-ordinateurs, qui serions abonnés et tributaires de la dernière mise à jour anti-virus pour protéger notre système immunitaire, nous devrions continuer à vivre masqués et confinés dans notre domicile relié au cloud du télétravail.

Voulons-nous vivre comme des ordinateurs en quête de mise à jour ? Quelle société, basée sur quel contrat social et sur quelle éthique, serions-nous alors prêts à construire ?

Les sociétés éditrices de logiciels anti-virus avaient été accusées naguère d’être les fabricants des virus qu’elles combattaient. D’aucuns pourraient faire le même procès aux firmes pharmaceutiques. Après tout, ce modèle économique est très rémunérateur sur la durée.

Nous le répétons : ce n’est pas notre propos. Les firmes pharmaceutiques n’ont pas créé de virus. Mais comme on le dit : « l’occasion fait le larron », la crise pour les uns pouvant s’avérer une opportunité pour d’autres.

Le parallèle s’arrête là, car à la différence des systèmes informatiques, notre système immunitaire naturel peut quand même apprendre, souvent, pas toujours, à combattre ces virus, d’autant plus qu’il est renforcé par la prise de vitamines C et D, de Zinc, de repos, d’absence de stress, etc. Dans un proche futur, l’Intelligence Artificielle apportera sans doute aux ordinateurs des capacités de détecter les failles et les nouveaux virus informatiques, et d’y remédier. Sans compter l’interpénétration des deux univers avec notamment le transhumanisme très présent dans la Silicon Valley. Mais il s’agit là d’un autre débat bioéthique qui a déjà commencé.

Franck Poullain et David Fayon

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