Comme chaque année, mon article sur Vivatech suit. Cette édition 2024 de Vivatech était très orientée start-up. L’intelligence artificielle était sur toutes les lèvres (près de 40 % des exposants) même si souvent un algorithme est rebaptisé IA ainsi que les thématiques du transport, de l’environnement et du sport en amont des Jeux olympiques de Paris. Elle a battu les records de participation (165 000 visiteurs, 13 500 start-up présentes, plus de 120 pays). En revanche certaines entreprises comme Google et Apple étaient absentes même si Nvidia était présent à côté d’AWS. D’autres grands groupes avaient diminué leur surface. Cette orientation plus grand public et un peu moins B2B avec une affluence record le samedi montre aussi la prise de conscience du numérique et de l’innovation dans l’ensemble de la société.
La French Tech dans ses différentes régions était par ailleurs ventilée aux 4 coins du salon. Outre le hall 1, le hall 2.2 abritait des stands intéressants (IBM, beaucoup d’IA, Tesla France mais aussi Klaxoon qui poursuit son développement) ainsi que le corridor les reliant (avec Climate village, le village EDF notamment).
Les deux cousins de la galaxie des PTT avaient opté pour des maquettes en Lego, côté La Poste, un centre de tri de colis géant sur 8 m2 et côté Orange, une Tour Eiffel avec un terrain de volley-ball. Les 2 Groupes sont du reste partenaires des JO 2024. La Poste présentait le timbre numérique ou sans timbre avec une série de caractères alphanumériques directement recopiés sur l’enveloppe. Les trophées de la 10e édition du concours French IoT ont par ailleurs été remis comme le coup de cœur Femmes du numérique.
Dans les pays, de l’innovation de @ à Z !
Le pays de l’année pour Vivatech était le Japon avec un pavillon abritant une soixantaine d’entreprises. Le pays, certes vieillissant, garde une culture de l’innovation, de l’électronique et de la robotique.
Le corner Afrique était toujours vivant avec des start-up répondant à un large spectre de cas d’usage mais plutôt éloignées des deeptech. Dubai avait un stand luxueux et situé non loin de celui de LVMH qui abrite toujours beaucoup de start-up côté e-commerce et expérience client. La Chine était présente en propre mais aussi avec ses champions tel Huawei. L’Ukraine était toujours au même emplacement. Nous avions bien mis en avant l’Arménie, la Turquie, la Corée du Sud avec un sérieux qui rappelle le grand IBM passé et la liste est longue comme chaque année même si au global le nombre de pays était inférieur à l’année dernière. Pour compléter, citons l’Italie, la Belgique, Taiwan et la Nouvelle-Zélande.
Sur le stand Orange, parmi les start-up hébergées, notons Alioth System qui propose des panneaux solaires et a franchi le cap des 50 personnes. Elle permet des économies d’énergie en Afrique (Burkina, Côte-d’Ivoire, Mali, Sénégal) par rapport aux groupes électrogènes énergivores et aux grids industriels. Orange avec sa solution pour le micro-paiement Money est très implantée en Afrique. Une carte SIM est implantée dans chaque panneau solaire ce qui explique les intérêts réciproques de l’opération. L’enjeu est de disposer d’une énergie moins chère tout en étant durable d’un point de vue environnemental. Reste la production des panneaux solaires eux-mêmes même si l’amortissement est effectué là-bas en 3 ans.
Sur le stand de la Swisstech, j’ai relevé SP80, prototype de trimaran qui vise une vitesse de 80 nœuds (près de 150 km/h). Particulièrement travaillé aérodynamiquement, il est le fruit de l’EPFL et comprend une aile de kite à la place d’une voile traditionnelle. Le vent est la force motrice qui propulse le bateau grâce à l’aile de kite attachée à celui-ci. Deux pilotes sont à bord : à l’avant le premier guide le bateau, à l’arrière l’hôte s’occupe de l’apport du kite. Avec 12 personnes, majoritairement des ingénieurs, les technologies développées dans le cadre du record présentent un intérêt pour améliorer les réalisations dans le monde de l’énergie : transport maritime, centrale hydro-électrique, etc. Onward créé en 2015 propose 2 solutions pour les personnes qui ont des graves problèmes de colonne vertébrale ou sont paralysées : une stimulation extérieure (ARC EX) avec des électrodes au sommet de la peau qui amplifie le signal avec des données analysées par le médecin est possible ; une solution avec un implant à l’intérieur de la colonne vertébrale (ARC IM) est un peu un « pacemaker de la colonne vertébrale ». La solution est pour l’heure onéreuse (30 000 €) mais pourrait progressivement se démocratiser.
Aeterlink, entreprise japonaise née à l’université de Stanford, développe une technologie de transport d’énergie sans fil jusqu’à 17 mètres. Ils sont partis de dispositifs d’implants médicaux. Les cas d’usages sont grâce à des capteurs la gestion des bâtiments. Ceci permet par exemple d’éviter les pannes de climatisation et d’être en outre vertueux en matière de consommation.
Onlyoffice est une solution collaborative qui nous vient de Lettonie pour la gestion de ses documents (texte, feuilles de calcul, présentations, formulaires numériques, PDF, livres électroniques, multimédia) qui se présente en alternative à Open Office [projet né en 2000 à l’initiative de Sun Microsystems pour fournir une suite bureautique en open source] et à la suite Office 365 de Microsoft. Deux formules sont proposées, dont celle pour plus de 50 utilisateurs, payante et avec support. En outre une version entreprise et une version développeur sont proposées telle une solution Red Hat développée au-dessus de Linux. Elle dispose de différentes connexions avec les outils du marché comme Drupal, Jamespot, Alfresco, etc.
Les 3 R (recycler, réutiliser, réduire) à la surface
Dionymer réutilise les déchets alimentaires grâce à la double fermentation bactérienne puis elle les convertit en polymères (ils sont pour l’heure à 99 % issus du pétrole) qui possèdent les mêmes propriétés physiques que le plastique. C’est fantastique et loin d’être un effet de com sans base solide comme il en existe ailleurs. Basée à Pessac près de Bordeaux et créée en 2011 avec 3 ingénieurs chimistes fondateurs, elle a déjà levé 1,5 million d’euros et ce n’est qu’un début.
Lactips développé avec le CNRS a déposé 9 brevets. Créée en 2014, l’entreprise développe une solution qui a les mêmes fonctionnalités que le plastique mais sans les inconvénients environnementaux et la problématique du recyclage. Il s’agit d’un polymère naturel biodégradable qui a vocation à remplacer le plastique et de fait, lutter contre la pollution. 45 personnes y œuvrent avec une usine. Le produit est soluble dans l’eau pour les emballages réalisés avec. L’entreprise vise les grands groupes.
Refact est une entreprise dans la métropole lilloise de 15 personnes qui recycle le textile dans ce fief non pas d’Auteuil-Neuilly-Passy mais celui bien connu de Lille-Roubaix-Tourcoing. Il s’agit d’un processus de tri spécifique pour les vêtements, les matières des textiles pouvant être très différentes, la plupart de celles fournies devant contenir de la cellulose. La difficulté provient aussi des différences de couleurs de vêtements. La production de vêtements est une industrie très polluante par ailleurs. Le procédé permet de broyer les textiles et de les réduire en poudre, puis de produire de la viscose et enfin de fabriquer de la fibre, elle-même recyclable. Une levée de fonds est en cours pour avoir une ligne pilote pour produire cette fibre qui a la même performance que la viscose vierge.
Vertuoso (www.vertuoso.fr) traite les déchets du fait des fortes eaux pluviales qui les emportent. La solution se base sur une installation préventive de systèmes de filtration pour l’évacuation sous le sol. L’offre s’adresse aux collectivités locales et aux gros industriels. Un bac filtrant permet de recueillir les objets polluants et une zone de débordement est prévue au cas où pour que les eaux de pluie puissent s’évacuer en cas de fortes trombes. Un capteur IoT pourrait par ailleurs être utile et déclenché en cas de taux de remplissage du bac sous-terrain à plus de XY %. Notons que le co-fondateur est issu du secteur de la fonderie avec 2 brevets à la clé.
Pour les foodtech, Kignon (kignon.fr) est une entreprise nantaise de 130 personnes qui récupère les invendus côté pain et fabrique des biscuits de façon inclusive avec des personnes en situation de handicap avec les 2 options, sucrée et salée. Deux gammes de produits sont proposées, une bio et une pour la grande distribution pour se positionner au prix psychologique de 2,99 €.
TechnologIA ou l’irruption de l’IA partout
Virteem utilise une brique open source de Mistral.ai et apporte une surcouche aux entreprises pour l’accès aux informations internes avec un Virteem Companion. Avec une vision côté administrateur et une côté collaborateur, elle permet de faire gagner du temps, permet d’avoir des sources de qualité, d’identifier les redondances, les oublis, les incohérences tout en ne générant que très peu d’hallucinations. Elle est en outre souveraine et s’appuie sur la norme ISO 42001. Parmi les 25 personnes de l’entreprise, 5 sont localisées aux Antilles. Le numérique gagne à être présent au-delà de l’île-de-France, sa figure de proue, car il est essentiel pour la vitalité des territoires. Après avoir pivoté, elle a trouvé son bon créneau à exploiter comme Criteo à un moment. Il reste à le conserver dans la durée.
Holusion est une start-up créée en 2014 qui repose sur un modèle open source en SaaS avec les technologies du Web pour la gestion de contenu 3D en surfacing et non en vectoriel. L’entreprise réalise des hologrammes et dispose d’un atelier à Roubaix. Les cas d’usage sont pour la SNCF, l’archéologie et les musées pour l’histoire de l’art et la reconstitution d’œuvres en partant sur des fragments de celles-ci. Ils permettent la conversion de maquettes en hologrammes avec 3 niveaux de service. L’entreprise se place en acteur de référence européen pour le patrimoine numérique.
Voxist dans le domaine de la reconnaissance vocale avec comme partenaires OVH ou Cisco permet la génération de réponses et se positionne dans le domaine médical (reconnaissance vocale pour le radiologue qui a un langage complexe avec un dictaphone). Son slogan est « From voice to knowledge ». La voix est transformée en données exploitables avec une analyse des sentiments et une compréhension du langage naturel supérieure.
Bloomflow est une plateforme de gestion de l’innovation créée en 2016 et qui compte 50 personnes. L’entreprise a évolué avec l’IA et l’utilisation de son LLM pour la recherche de start-up répondant à un besoin métier.
Milvue est une biotech de 40 personnes à potentiel qui propose 2 services à travers le monde, l’aide au diagnostic médical pour les radiologues avec beaucoup de R&D et du deep learning d’une part. Elle propose d’autre part l’établissement de comptes-rendus médicaux automatisés grâce à l’IA générative. Elle a établi un partenariat avec Microsoft. Elle illustre aussi la bonne combinaison entre apport de l’IA et rôle de l’humain comme son slogan « Notre IA ne remplace pas les radiologues, elle les rend irremplaçables ».
Nimbl’Bot (de nimble, agile et robot, https://nimbl-bot.com) a développé un robot capable d’interaction dans un milieu encombré ou hostile (zones chimiques par exemple où il faut ramper avec risque d’asphyxie et où l’opérateur est exposé) et qui n’a pas été conçu pour être robotisé. Cette technologie a été imaginée par un ingénieur Arts & Métiers. Il s’agit de prendre le contre-pied par rapport à la robotique traditionnelle inspirée du coude en utilisant le principe de la colonne vertébrale qui confère plus d’agilité pour intervenir là où les robots classiques ne le peuvent. Avec 19 personnes et des clients dans le domaine du nucléaire par exemple, l’entreprise prévoit une grosse levée de fonds en 2026 pour asseoir son développement.
DeluPay est une solution de paiement sur mobile (par NFC, QR code, Bluetooth, en 1 clic) Made in France. 2 brevets ont été déposés dont le paiement Bluetooth qui a vocation à faire disparaître les queues à l’entrée des musées, théâtres et stands des expositions – à condition d’avoir des tarifs uniformes sinon cela risque d’être plus compliqué à gérer si des contrôles sont à effectuer. Cela reste une solution avant tout pour les e-commerçants mais n’est pas un wallet à l’instar de Google Pay par exemple pour stocker de l’argent. L’avantage par rapport à une carte de paiement réside dans des frais bien plus faibles prélevés aux e-commerçants. L’entreprise a franchi les 5 000 points de vente dont 3 500 en France (tabacs, boulangeries, etc.). Le 2e étage de la fusée est le self check-out pour les retailer avec scan du QR code pour les articles avec un calcul de risque de fraude pour chacun d’eux selon leur catégorie (fruits et légumes, tablette de chocolat, etc.). Côté paiement, nous avions aussi la start-up berlinoise Lunu qui propose le paiement en crypto-monnaie.
Sport, une moisson de sportech
Wattsgood est une start-up française basée à Montreuil en île-de-France qui sensibilise le grand public aux enjeux énergétiques de l’écologie. Il s’agit de proposer un équipement à des vélos d’intérieur pour gamifier la production d’électricité avec le pédalage. Des cas d’usage peuvent aussi être la qualité de vie au travail en faisant une pause pédalage entre midi et deux apportant un peu d’énergie.
Du côté des sportech, Ochy, fondé par un kiné et praticien de l’athlétisme, permet d’analyser l’analyse du mouvement de course du coureur via un tapis d’entraînement et une caméra. Une IA exploite les données et propose des améliorations à sa technique. La formule est de 7 € par mois ou 29 € avec un coach.
Essai de la start-up Ochy
Les régions en force et dispersées dans le salon
Du côté des régions, certaines se spécialisent par niche comme la région Centre-Val de Loire pour les cosmétiques ou les agritech. On a aussi Factoryz, créée en 2017 plateforme dédiée au réemploi pour tout type de ressources (mobilier, informatique et télécoms, équipement industriel). Ceci permet d’offrir une Xième vie à des produits. La logique est de créer des plateformes par type de clients pour mieux se faire rencontrer l’offre et la demande.
Sur le stand de Normandie, notons Cleyrop qui développe un DataHub souverain pour l’hébergement, l’analyse et la valorisation des données. L’entreprise se positionne sur la chaîne de valeur de la donnée depuis la collecte jusqu’à la restitution, le tout s’appuyant sur un assistant d’IA générative intégré pour les données d’organisations tant publiques que privées. Une deeptech intéressante dans la région la plus industrielle de France.
Côté French Tech Nouvelle Aquitaine, Winespace avec 7 personnes dont 5 côté IA et data et 2 issus du monde viticole agrège des données sur le goût des vins avec une base de données B2B appelée à grandir, Tastee DB. Les œnologues et acheteurs majoritairement et plus marginalement les critiques qui dégustent donnent des avis et grâce aux LLM, des graphiques caractéristiques de chaque vin avec des mots clés sont générés. Ceci est une aide au choix appréciable pour marier vins et plats. L’outil est disponible dans plusieurs langues et il s’agit d’une entreprise de niche sans concurrence.
Sur le stand de la French Tech Côte d’Azur, Tamba Labs, entreprise basée à Aix-en-Provence, ville des calissons, a développé un anti-moustique bien pratique dans cette région où les moustiques tigre prolifèrent désormais. Celui-ci est issu de plantes médicinales africaines notamment au Sénégal où elles sont par ailleurs envahissantes. L’ingrédient est breveté et 2 produits sont proposés, un spray et un diffuseur d’intérieur intelligent. Le produit Reptik est vendu en pharmacie.
La French Tech Nouvelle Calédonie était par ailleurs présente.
J’ai pu échanger avec Clara Chappaz, directrice de la French Tech. Pour l’heure, 2/3 des start-up à potentiel via une étude publiée par FrenchWeb début 2024 ont leur siège en île-de-France. Il serait intéressant de pouvoir accélérer l’écosystème des régions et de pouvoir en compter davantage dans Numerikissimo 2025, 2e édition de l’annuaire des Top acteurs du numérique en préparation où les candidats et les annonceurs peuvent postuler.
Des solutions d’avenir pour Internet et l’énergie
Rblox.io a pour objectif de refondre le protocole TCP/IP dans la mouvance des travaux de RINA chère à Louis Pouzin. La technologie réduit la consommation électrique, est plus rapide car le découpage par petits paquets était viable pour Internet à ses débuts et désormais avec la 5G et la rapidité d’acheminement sur les réseaux, trop d’informations « administratives » de routage sont contenues dans beaucoup trop de paquets petits. Il s’agit d’une disruption des couches basses. A contrario, au niveau applicatif, avec l’arrivée de Frogans, les éditeurs de contenus ont la liberté de choisir un autre médium que le Web pour publier des contenus et des services sur Internet de façon universelle. Il s’agit d’un standard ouvert mondial qui s’adresse à la fois aux environnements tant bureautiques qu’immersifs avec casques de réalité virtuelle même si le plus gros usage immédiat réside dans le premier univers bureautique. Contrairement à l’édition 2023, le stand était conjointement animé (et financé) par F2R2 et par l’OP3FT. Ces deux approches sont complémentaires pour une nouvelle gouvernance d’Internet car la sécurité, l’impact carbone pour la consommation de données qui s’envole et leur optimisation sont clés.
Fireflyfusion, lancé en mai 2024, est un projet tout chaud lancé à l’EPFL pour la fusion nucléaire. Celle-ci est disruptive pour produire de l’énergie car n’émet aucun déchet radioactif. Le projet reste au stade de la recherche et c’est la patte européenne car les sommes investies sur ce sujet émanent très majoritairement des Etats-Unis et de l’Asie, l’Europe faisant pâle figure. En l’état actuel des essais, pour produire 16 MW il faut consommer 24 MW de puissance, soit un déficit de 8 mais l’écart est en train de se réduire. Dès lors que l’énergie produite sera supérieure à celle consommée, le pari sera gagné… même si c’est du très long terme. La fusion nucléaire est un projet à plus longue échéance que le quantique lequel est resté un peu plus timide cette année à Vivatech.
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- Ce rapport de l’Académie des sciences de 2007 à télécharger traite des enjeux de la fusion nucléaire et reste d’actualité : https://www.edp-open.org/images/stories/books/fulldl/LaFusionNucleaire_ebook.pdf
- Sur la fusion, l’état des travaux en 2024 : https://euro-fusion.org/eurofusion-news/ee13/ et la feuille de route côté Europe : https://euro-fusion.org/eurofusion/roadmap/ avec ci-après un schéma extrait
Des coups de cœur et la rencontre du 3e type de voiture pour le bouquet final
La Poste proposait à côté de l’entrée de Vivatech un service pour déposer son vélo pris en photo avec numéro de téléphone associé pour un stationnement sécurisé.
On retrouve certaines start-up qui ont grandi comme Artpoint pour l’expérience d’art digital, Greet par Lecko qui permet de concilier Numérique responsable et IA générative, le propos de Gilles Babinet que j’ai eu le plaisir de croiser dans les allées laissant son instinct et la sérendipité le guider. Ou encore BeFC, start-up de Grenoble, qui a franchi le cap des 50 personnes et poursuit sa croissance. La solution no-code Simax était également présente.
Olvid, alternative souveraine à WhatsApp, Telegram et Signal bénéficiait d’un stand. Fort de 15 personnes et ne s’appuyant pas sur un annuaire centralisé, Olvid avait obtenu une certification de la part de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information pour 3 ans. C’est la seule certifiée du reste par l’ANSSI et Olvid repose sur des protocoles de chiffrement très robustes avec un code en open source. Le fait de ne pas se reposer sur un tiers comme les messageries classiques est une sécurité par rapport au possible piratage par exemple. En effet, pour rentrer en contact dans la vraie vie, 2 personnes n’ont pas besoin d’un tiers. Scanner le QR code de part et d’autre est souvent plus simple dans bon nombre de situations. L’enjeu réside dans le contrôle de ses données personnelles.
L’Escalator est un incubateur de start-up créé en 2020 à l’initiative de Maurice Lévy situé à Levallois-Perret. 25 start-up sont incubées chaque année après une sélection parmi 300 dossiers déposés. On a par exemple Yuwway, moteur de recherche qui compare les offres de mobilité (taxis, VTC, vélos, etc.) et Petclub qui est une application pour les chiens mais utilisée par les humains pour échanger sur des conseils canins et plus si affinité humaine. Deux de mes étudiants avait proposé un réseau social pour chien à l’IMT Business School d’une part et un autre à l’IAE de Paris pour de la location canine avec des services premium associés. Le meilleur ami du chien, c’est l’homme. Et ce n’est pas Ralph, le Golden Retriever de votre serviteur, qui dira le contraire.
Serge Kinkingnéhun présentait en avant-première son livre à mettre entre les mains des entrepreneurs, La stratégie du cafard chez L’éditeur à part. Il s’agit d’enseignements utiles pour les start-up résilientes et adaptables, saines sur le long terme dans un monde VUCA. Lever n’est pas toujours gagner même si l’avenir appartient aux gens qui se lèvent tôt.
Enfin, nous avions toute la panoplie des voitures, électriques, solaires, à hydrogène. Le concept car Lightyear 0 avec un panneau solaire intégré en guise de pavillon a fait sensation. NamX, prototype à hydrogène roulant à V8 sur un modèle différent d’Opium, est issu d’un passionné d’automobile et fils d’ouvrier automobile illustrant la promotion sociale souhaitée par le mérite et le talent. Il repose sur une logique d’écosystème avec développement par étapes et avec un moteur en aluminium recyclé, une recharge de la batterie en 4 minutes, 800 km d’autonomie, pas d’utilisation de terres rares. Manquaient à l’appel les voitures thermiques qui, bien que pour l’heure interdites à la vente dès 2035 en Europe, pourraient s’avérer plus écologiques sur l’ensemble de la chaîne de valeur avec un prix d’emblée inférieur. Une simulation pour des consommations optimisées à 2 litres aux 100 face à la voiture électrique très consommatrice de ressources rares et de batteries chinoises serait intéressante à l’heure où plusieurs personnalités proposent des débats contradictoires.
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