Année numérique 2024 : IA générative encore et risque de désouveraineté face aux États-Unis et à la Chine dans un monde VUCA

Depuis 2009, chaque mois de janvier je me livre à l’exercice de recul nécessaire sur l’année numérique. Il s’agit de revenir sur l’année écoulée mais aussi de proposer une projection sur l’année qui commence. Alors que le temps numérique évolue à la vitesse de la lumière, le temps du monde physique est plus celui de la vitesse du son. Aussi prendre un temps de pause sur les informations qui sont postées à chaque instant est plus que nécessaire dans un monde désormais phygital et VUCA (volatil, incertain, complexe et ambigu).

L’année 2023 a été continuellement alimentée par l’IA générative. Du reste, en 2023 le mot numérique a été sans surprise IA générative  suivi par prompt, les deux totalisant 80 %. Ceci a balayé les sur-attentes pour le métavers et les NFT comme illustré par cette image qui a beaucoup circulé et que je commente avec la mise du hype cycle en regard.

L'IA générative, mot numérique 2023, éclipse toutes les autres technologies

Nous avons eu du rififi au sein des réseaux sociaux avec comme fer de lance du changement, Twitter. L’oiseau bleu, sous l’impulsion d’Elon Musk s’est mué en X, ce qui a eu des répercussions sur les autres acteurs.

Rétrospective des moments forts de 2023

L’IA générative a fait les Unes des médias

ChatGPT a été le porte-drapeau de l’IA générative.

ChatGPT représente déjà 1 dixième de l’audience de Facebook qui est là depuis 2004. 30 % des salariés ont déjà testé l’IA générative. 81 % des utilisateurs de l’IA ont une bonne image de celle-ci. Il demeure néanmoins des réserves sur les données personnelles, qui est d’abord une préoccupation des personnes avant d’en être une pour les juristes.

Microsoft a mis de l’IA générative dans son moteur de recherche Bing (à condition d’utiliser son navigateur maison Edge) pour riposter à Google. Les résultats sont grossièrement sourcés contrairement à ChatGPT qui produit a contrario un « gloubiboulga informationnel probabiliste ». Le summum pour l’IA générative consiste à demander à ChatGPT de réaliser une description précise d’une image à partir d’éléments généraux que l’utilisateur saisit. Puis de lui demander ensuite de traduire en anglais. Enfin mettre les éléments de ce cahier des charges créé par ChatGPT dans Midjourney et ainsi obtenir une image créée souvent épatante. Elon Musk et plus de 1000 experts ont demandé une pause de 6 mois pour l’IA générative étant donné les progrès fulgurants via ChatGPT qui a vu sa version 4 arriver.

Il devient intéressant de vérifier si un texte n’a pas été généré avec une IA. Des outils existent comme Detector.ai ou WinstonAI.

L’IA générative n’est pas dénuée de défauts. Un exemple de l’IA générative qui déraille avec les prompts suit. Il s’agit d’un extrait de l’avis 7 du Comité National Pilote d’éthique du Numérique.

Un exemple d'hallucination produite par l'IA générative

Les IA génératives sont capables de mentir.

Pour autant, la différence entre ChatGPT et certains hommes politiques, c’est que lui au moins reconnaît ses erreurs quand on le lui dit.

// (parenthèse 4 problèmes induits par les IA génératives)
1. les biais (faciles à résoudre avec des données plus exhaustives par exemple)
2. l’absence de mention des sources (non-traçabilité)
3. la non-compréhension pratique (comme une personne asperger très douée dans des domaines complexes et capable de jongler avec une quantité considérable de données et dépourvue de bon sens dans la vie courante)
4. les hallucinations (graves car l’IA invente des fausses informations)
// (fin de la parenthèse IA générative)

Sam Altmam a été débarqué en novembre de ses fonctions au sein d’OpenAI par son Conseil d’administration puis réintégré 5 jours après via un autre Conseil d’administration renouvelé.

Voyant les IA exploiter leur travail, auteurs et artistes ont exigé d’être payés. De plus en plus de créateurs s’élèvent contre des firmes ayant entraîné des intelligences artificielles avec leur production sans les rémunérer. C’est la même chose que lorsque Google pillait le contenu des auteurs et des ayants-droits avec le livre et proposait cyniquement de les dédommager.

Le numérique omniprésent

Les drones ont montré l’avantage qu’ils présentaient pour la guerre en Ukraine partie pour durer. Le chiffrement et les calculs réalisés avec les ordinateurs permirent des avantages sur l’ennemi lors de la Seconde guerre mondiale. Ce fut le décodage des messages allemands qui étaient réalisés avec la machine Enigma et la simulation des trajectoires d’obus. Il en va de même avec les drones.

L’édition 2023 de Vivatech a vu Elon Musk accueilli comme une star et bien sûr l’IA était omniprésente mais avec aussi une plus grande maturité du Web3.

La charte 100 % de contenu textuel généré par l’humain a été lancée à cette occasion. Merci à Yann Gourvennec pour l’initiative.

Une amende record de 1,2 milliard d’euros pour Meta (Facebook & co) a été infligée par la Data Protection Commission européenne pour non-respect du RGPD.

Le e-commerce en France qui avait baissé de 7 % en 2022 enregistre à nouveau une chute conséquente de ses volumes en 2023 (- 12 %) avec des contrastes (- 14 % pour les équipements de maison, – 7 % pour la mode, autour de -3 % pour la billetterie et le voyage). Il s’agit non pas d’un effet post-Covid avec le plaisir d’acheter en magasin mais des effets de l’inflation et de la baisse de pouvoir d’achat sur la consommation en ligne. Les achats sont plus forts en début de semaine, le mardi en particulier.

Un appel pour un plan maths et sciences pour la société a été lancé avec 185 signataires. Ceci est important face à la dégradation du niveau en France avec les classements PISA qui l’attestent. Et avoir un bon niveau de mathématiques est souvent nécessaire pour peser dans le numérique sur la scène internationale.

En juillet, Yuka a franchi le cap de 40 millions de comptes.

À partir du 25 août, les réseaux sociaux ont été sommés d’effacer « les appels à la révolte » instantanément sous peine « d’interdiction d’exploitation sur l’ensemble du territoire ». Cette annonce a été faite par le commissaire européen Thierry Breton.

La baisse des ventes de smartphones (tensions géopolitiques, incertitudes, baisse du pouvoir d’achat, moins d’innovation, changement d’un smartphone tous les 3 ans vs 2 avant – ce qui reste timide par rapport à l’impact environnemental) continue. Seul Apple progresse. Apple a réalisé un chiffre d’affaires en baisse, ce qui n’était pas arrivé depuis 2001. Néanmoins ses bénéfices sont en hausse avec une marge nette de 25 % sur la période.

En février, Twitter a été inaccessible en Turquie plusieurs heures après le terrible tremblement de terre. Le fait de ne pas pouvoir s’exprimer est une atteinte à la démocratie.

Le risque d’ « enfermement algorithmique » est réel avec les plateformes qui proposent du contenu qui conforte nos opinions et permet moins de diversité. C’est peut-être plus grave que les fake news car fortement éduqué et avec une pluralité de sources d’information, chacun peut avoir du discernement.

En 2023, la croissance du secteur du numérique a été moindre en France (6,5 % à 66,2 milliards d’euros contre 7,5 % en 2022) selon Numeum via ses entreprises adhérentes. Ceci est à mettre en regard par rapport à la très timide variation du PIB.

Le premier annuaire des Top acteurs français du numérique a été lancé le 18 décembre avec plus de 100 acteurs représentant la diversité des profils de la société numérique.

La Silicon Valley Bank, 16e banque des États-Unis et qui a son siège à Santa Clara (où sont installés Intel et Nvidia notamment) a fait faillite. Pour éviter l’effet domino, la Fed a mis 25 milliards de dollars sur la table.

L’Afrique a vu naître sa première licorne avec la start-up Jumia Group, site e-commerce, qui a son siège au Nigéria et est présente dans plus de 10 pays africains.

Du côté des réseaux sociaux

Du côté des réseaux sociaux, c’est Twitter qui a rythmé les évolutions. L’entreprise est devenue X en juillet. Après les certifications souvent payantes sur Twitter, Facebook, Instagram et YouTube ont suivi. LinkedIn pour sa part a lancé une certification attestant qu’une personne possède bien un mél professionnel lié à son entreprise. La vérification se traduit par un badge qui représente un bouclier. Il s’agit de sécuriser les contacts. Elon Musk a laissé sa place de CEO de Twitter à Linda Yaccarino après un sondage par Twitter. Elle vient du monde de la publicité, précédemment responsable pub chez NBCUniversal, ce qui traduit la volonté de privilégier la rentabilité sur les autres considérations.

On assiste à une premiumisation des réseaux sociaux. Twitter devenant d’une certaine façon payant (avec une expérimentation dès octobre en Nouvelle Zélande et aux Philippines pour les nouveaux comptes créés) avec un Twitter payant à 3 vitesses et l’impossible discernement pour les vraies information, un processus de fin de la gratuité sur les réseaux sociaux a été engagé. Elon Musk a communiqué sur des revenus générés et versés grâce à Twitter. Pour cela 4 conditions sont nécessaires pour être éligible à la rémunération via X Premium (Twitter Blue) :

– être abonné Blue
– avoir au moins 500 abonnés
– avoir au moins 18 ans
– avoir au moins 15 millions d’impressions de ses posts les 3 derniers mois
La dernière condition étant très difficile à atteindre.

Avec Twitter Spaces qui a éclipsé Clubhouse, qui n’a dansé que pendant le 1er confinement du Covid en mars 2020, le système censitaire ou censitweet se vérifie. Les comptes certifiés sont visibles en haut de la page (avec le sien).

Sous la pression de l’Union européenne, TikTok a modifié son algorithme. Il génèrera moins d’addiction et permettra une meilleure protection des mineurs en étant un peu plus conforme au RGPD. Par ailleurs TikTok comme beaucoup de réseaux sociaux utilisant de la vidéo est générateur d’une grande consommation de CO2, néfaste pour l’environnement.

Pollution induite par les réseaux sociaux, TikTok et YouTube en tête

Le compte parodique d’Elon Musk sur X mais néanmoins avec des informations intéressantes @ElonMuskAOC a pratiquement doublé sa base d’abonnés en 1 an passant de 700 k abonné à 1,3 million.

Avec un Twitter payant, du moins pour avoir une meilleure visibilité et moins de publicité, des migrations de twittos vers Bluesky et Threads et à la marge sur Mastodon ont été notées, un peu comme celles de WhatsApp vers Telegram et Signal côté messagerie. Threads a en effet été lancé par Meta le 5 juillet pour offrir une alternative à Twitter mais est lié à Instagram avec une suppression de l’App qui entraînait aussi au début celle d’Instagram. Le vrai lancement a été orchestré en Europe le 14 décembre du fait des contraintes RGPD à lever. Bluesky, site similaire à Twitter mais décentralisé, pour sa part a été lancé par Jack Dorsay, le créateur de Twitter.
Le temps d'adoption d'un outil numérique s'est accéléré, exemple de ChatGPT et de Threads

Alors que la redevance télé est devenue gratuite, les réseaux sociaux deviennent payants. LinkedIn est déjà dans une formule premium, Twitter fait payer le badge que certains VIP pouvaient avoir gratuitement jadis avec un algorithme modifié pour la visibilité. Enfin Instagram et Facebook sont à 12,99 €/mois – et pour se prémunir juridiquement face aux règlements européens – pour ne pas avoir de publicité.
Sans faire de bruit, LinkedIn a franchi le cap du milliard de comptes.

La guerre entre GAFAM est déclarée par IA interposée

Amazon a investi 1,25 milliard de dollars dans AnthropicAI qui utilisera des serveurs d’AWS. La prévision est de lever 5 milliards dans les 2 ans et de concurrencer ChatGPT. Amazon a augmenté ses frais et a fait évoluer sa politique de gestion des retours des colis et a produit davantage de contenu original sur Amazon Prime, de nombreuses séries et films à l’international. La guerre fait rage pour les exclusivités de contenu comme le dirait le chercheur Eric George entre la bande des 4 des plateformes, les 2 GAFAM (Amazon et Apple avec Apple TV +) et Netflix et Disney + d’autre part.

Face à ChatGPT et à OpenAI, Google avait du retard avec Bard. L’outil de Google a été rendu disponible en français. Puis la firme de Mountain View a lancé Gemini avec une publicité générant des sur-promesses. Gemini contrairement à ChatGPT exploite aussi les images et le son. Google a également enrichi Google Shopping avec les essayages virtuels et l’apport de l’IA.

Pour l’instant Microsoft a pris une longueur d’avance en ayant en outre des revenus diversifiés, ce qui le défragilise. Mais l’entreprise de Mountain View qui a fêté en 2023 son quart de siècle d’existence n’est pas en reste.

Logo doodle réalisé pour les 25 ans de Google

Microsoft est le GAFAM omniprésent. Outre le cloud avec Azure, l’IA avec OpenAI, la bureautique avec Teams et Office qui évoluent constamment et le secteur du jeu avec l’abonnement à Xbox Game Pass, nous avons eu le lancement de nouveaux PC portables Surface Laptop Go 3 et Laptop Studio 2 en septembre à une période coïncidant avec les nouveaux iPhone. Ces PC ont une grande autonomie de 9 h.

Apple a lancé le MacBookPro 14 avec une puce M2 Pro, le Mac Mini M2, l’Apple Watch série 8. Le design est toujours épuré, l’expérience utilisateur optimisée. Le lancement des nouveaux iPhone (15 et 15 Plus) a été orchestré en septembre comme le veut la coutume couplé avec iOS 16, l’amélioration des photos, le Private Relay dans iOS16 pour naviguer avec plus de confidentialité sur Internet. Le prix de certains iPhone dépassant la barre des 1 000 euros alors même que le changement est trop souvent fréquent, ce qui n’est pas bon en matière de sobriété numérique. Ceci rejoint ma définition d’un smartphone de luxe, c’est-à-dire « un smartphone dont le prix est supérieur au montant du RSA ». Quant au MacBook, il est fabriqué, pour rechercher une image vertueuse pour l’environnement, avec des matériels recyclés d’Apple. Enfin l’idée d’une Apple Car, véhicule électrique et autonome, a été évoquée.

Meta s’intéresse à l’IA générative (avec 2 nouvelles fonctions basées sur l’IA, Emu Video et Emu Edit) même si le groupe mise toujours sur le métavers comme en témoigne le lancement des lunettes connectées Ray-Ban Meta. Le lancement de Threads a boosté le titre en Bourse qui avait dévissé en 2022.

Go pour les deux plus grosses acquisitions de la tech de tous les temps en valeur

Les montants des transactions ne sont pas toujours communiqués.

Parfois des acquisitions sont susceptibles de fausser les règles de concurrence. Et malgré une annonce, elles peuvent être annulées ou faire l’objet d’un réexamen, ce qui rallonge le processus d’intégration. Il en va de l’acquisition par Broadcom de VMware annoncée en mai 2022. Elle a été approuvée cette année par les autorités britanniques, le montant étant de 69 milliards de dollars (espèces, actions, rachat de sa dette). Microsoft a finalisé en octobre l’acquisition du jeu vidéo Activision Blizzard avec l’aval du CMA au Royaume-Unis pour un montant de 68,7 milliards de dollars alors que l’annonce initiale remontait à janvier 2022.

A contrario, par rapport aux observations demandées par les autorités de la concurrence britannique (CMA), Adobe a abandonné son projet de rachat de Figma annoncé en septembre 2022 pour 20 milliards de dollars. Néanmoins 1 milliard d’indemnités sera versé à Figma.

Les achats ont été nombreux dans le domaine de la cybersécurité. Ainsi Cisco a annoncé acquérir Splunk, leader de la cybersécurité notamment pour 28 milliards de dollars. En janvier, OpenText a acquis la solution cybersécurité Micro Focus International pour 5,8 milliards de dollars. Bitwarden, plateforme de gestion de mots de passe open source, a racheté le Suédois Passwordless.dev, pour l’aide aux développeurs à l’intégration de l’authentification sans mot de passe dans les logiciels. Thales a racheté en juillet pour 3,6 milliards de dollars l’entreprise californienne Imperva. Espérons que cette mainmise sur une entreprise américaine par une française ne connaisse pas le même sort que naguère Lucent vis-à-vis d’Alcatel.
IBM a été particulièrement vorace côté acquisition avec 7 achats notables dont Apptio, éditeur de logiciels américain en juin pour 4,6 milliards de dollars pour consolider son offre FinOps et cloud hybride. IBM a effectué des achats au sein de l’allemand Software AG : 2,1 milliards d’euros pour StreamSets, plate-forme d’intégration de données et de webMethods. Ces 2 solutions logicielles avaient elles-mêmes été acquises par Software AG. C’est le jeu de l’anti-mistigri.

SAP a absorbé LeanIX en novembre pour la gestion d’architecture d’entreprise. Et surtout Qualtrics, application de gestion de l’expérience utilisateur dans le cloud, pour 12,5 milliards de dollars.

Databricks a racheté la start-up d’IA générative MosaicML pour 1,3 milliard de dollars en juin.

Tesla a acquis la start-up allemande de recharge inductive sans fil Wiferion pour 76 millions de dollars en août.

Twitter, bien qu’acquis par Elon Musk, a toutefois effectué un rachat avec Laskie, start-up pour le recrutement en ligne.

Brevo (précédemment Sendinblue) a mis la main sur Captain Wallet, pour le marketing de portefeuille mobile.

Du côté des micro-processeurs, AMD a indiqué le rachat en août de la start-up parisienne Mipsology, logiciels d’accélération des processus d’inférence pour l’IA (accélérateur Zebra AI qui se connecte aux réseaux neuronaux en appoint des CPU) avec des cas d’usage nombreux. AMD a indiqué racheter Nod.ai en octobre 2023.

La Commission européenne s’est opposée à l’acquisition d’eTraveli, site de réservation de voyage aérien, par Booking.

S’agissant des GAFAM pour lesquels je préfère le terme plus exact de MAAAM (Microsoft Apple Amazon Alphabet Meta), les acquisitions ont été plus calmes cette année à l’exception de la finalisation pour Microsoft d’Activision Blizzard. Apple Card, carte de crédit lancée aux États-Unis en 2019 a évolué avec le rachat de Credit Kudos en mars (technologie financière). Mira, qui a développé une visière laquelle permet de faire d’un iPhone un casque de réalité augmentée, a été absorbée en juin pour la réalité augmentée, le français BlinkSight pour sa technologie pour les AirTags d’Apple – cette cession avait été réalisée en … 2018 mais des clauses de confidentialité ne permettaient pas de communiquer sur cette entreprise de la région Normandie près de Caen. Meta a racheté la start-up Within, pour le fitness en réalité virtuelle Supernatural. Néanmoins, Meta a revendu Giphy à la banque d’images Shutterstock réalisant une grosse moins-value au passage. Amazon poursuit son développement dans le domaine de la santé avec l’acquisition de One Medical pour 3,9 milliards de dollars et pour booster son service de télémédecine Amazon Care complété par Amazon Pharmacy et Amazon Clinic pour les téléconsultations. Amazon a annoncé racheter pour 1,4 milliard de dollars le fabricant d’iRobot. Des garanties sont attendues par la Commission européenne. Alphabet a été plutôt timide avec l’entreprise croate Photomath côté edtech pour la reconnaissance de caractères augmentée via un smartphone pour numériser et reconnaître des équations mathématiques.

Du côté français, OVHcloud a annoncé en août vouloir acquérir l’allemand Gridscale pour se renforcer dans le cloud. Et en juin, le CEO d’OVHcloud Octave Klaba a également annoncé être intéressé pour racheter avec dans l’opération également la Caisse des Dépôts Qwant après de nombreuses péripéties du moteur de recherche Made in France à l’origine (épisodes Microsoft et Huawei). BlaBlaCar a absorbé Klaxit, start-up française pour le co-voiturage entre domicile et travail en complément de son offre plutôt pour le grand public. LDLC a acheté l’un des acteurs historiques du e-commerce français rueducommerce.fr qui avait été racheté par Carrefour puis Shopinvest.

En 2023, le montant total des ventes des start-up françaises est resté stable à 5,3 milliards d’euros. Le montant est presque identique à 2022 (5,4 milliards) et un peu plus élevé qu’en 2021 (4,8 milliards).

Une fausse souveraineté numérique et le jeu de la Chine pour le contrôle économique du monde

Notons que le 1er forum de la souveraineté s’est tenu en septembre à St Malo, belle initiative privée. Plusieurs acteurs français qui militent pour une souveraineté Made in France étaient présents comme Whaller, Scality, Clever Cloud.

La France reste toutefois prise en sandwich entre les États-Unis et la Chine. La Chine est du reste leader des véhicules électriques avec ses batteries, son exploitation des terres rares (cf. pour ce qui suit et approfondir les livres [1], [2] et [3] cités en fin d’article). Sa convoitise pour Taïwan, qui comprend TSMC – 1er producteur mondial de semi-conducteurs – nous place dans une situation de très grande fragilité. D’un point de vue énergétique – qui est une ressource essentielle pour le numérique –, nous sommes passés d’une dépendance au pétrole avec les pays de l’OPEP et majoritairement du monde arabe à une dépendance aux composants pour la production d’énergie électrique avec la Chine (et Taïwan). Après les 3 premiers chocs pétroliers, le 4e choc énergétique sera-t-il en rapport avec les terres rares ? L’empire du milieu est par ailleurs le plus gros pollueur en matière de charbon, tout comme l’Allemagne qui a fermé toutes ses centrales nucléaires… Une baisse de 30 % de nos rejets de CO2 en France serait annihilée par une hausse de 0,6 % de la Chine. Ceci vient relativiser les efforts qui doivent être consentis par tous… L’électricité produite avec du charbon est un désastre écologique et les citoyens floués par un véhicule électrique qui, hors aides gouvernementales, coûte 60 % plus cher (les futures Renault 4 et 5 électriques en retrodesign ne sont-elles pas annoncées à 30 000 euros alors que voici peu une Twingo neuve était affichée à 12 000 ?). Les véhicules électriques qui comme tous les autres ont de plus en plus d’électronique embarquée ont besoin de nucléaire. Depuis combien de temps la France n’a pas ouvert de nouvelle centrale nucléaire alors que notre parc est vieillissant et que Marcel Boiteux décédé à 101 ans en 2023 fut un personnage clef pour EDF et notre indépendance énergétique ? La centrale de Flamanville a déjà plus de 12 ans de retard sans compter son dérapage budgétaire.

On peut se demander s’il n’y a pas eu un soft power chinois pour une transition énergétique non optimale voici quelques années profitant des dangers du nucléaire après Tchernobyl en 1986. En effet, leurs solutions de batterie lithium-ion semblent favorisées ; avons-nous eu des infiltrations des partis d’extrême-gauche et écologistes dont certains partis ont besoin en force d’appoint pour gouverner ? Nous avons livré le marché automobile à la Chine sur un plateau alors qu’il est possible d’ici 2035 d’avoir des consommations sous les 3 litres aux 100 km du fait des progrès technologiques pour la voiture thermique. Il ne faut pas occulter dans la comparaison les autres pollutions induites par le véhicule électrique, le recyclage des batteries sur le long terme, les transports de composants sur des milliers de kilomètres, les conditions d’exploitation des matières premières peu éthiques et qui s’épuisent à vitesse grand V, etc.

Espérons aussi que cette influence chinoise néfaste pour notre économie ne s’élargira pas sociétalement avec son crédit social liberticide.

Une aide de l’État de 2,9 milliards a été apportée au site de la multinationale franco-italienne STMicroelectronics à Crolles pour les semi-conducteurs. C’est conséquent mais reste insuffisant par rapport à notre dépendance à Taïwan avec TSMC et aux Intel et Nvidia. Ce dernier, dont le siège est également situé à Santa Clara dans la Silicon Valley, a connu un développement extraordinaire à tel point que nous pourrions parler de GAFAMIN (avec IBM ou Intel et Nvidia). Quant à start-up voisine et grenobloise Verkor, une levée de 2 milliards a été rassemblée mais avec 750 millions pour la seule levée de fonds pure. Il s’agissait d’ouvrir un site pour la production de batteries électriques à Dunkerque (600 millions sont en provenance de Bpifrance et 650 via le programme France 2030). Cela reste maigre par rapport à l’ogre chinois d’autant que nous sommes dépendants technologiquement et des composants.

La souveraineté numérique semble malheureusement être de pacotille, plus dans les discours avec « le coup de com permanent » que dans des actions d’envergure. Par exemple, 92 % des données européennes sont stockées aux États-Unis et la règlementation américaine nous est défavorable (par exemple CLOUD Act). Nous n’avons pas pris toute la mesure de l’importance de l’intelligence économique et sa mise en pratique opérationnelle. En outre, la commande publique est essentielle comme ont su le faire les États-Unis, vrai pays libéral et non avec un dopage étatique sans vision entre les interdépendances des secteurs et des écosystèmes et souvent stérile sur le long terme.

En matière de brevets déposés pour l’IA, l’Europe avec 10 % du total mondial est loin derrière la Chine 25 % et les États-Unis 30 %. Nous avons un risque de déclassement pour l’Europe qui n’a que la régulation pour pleurer avec, il est vrai, le forcing en la matière : RGPD, DMA, entrée en vigueur le 25 août 2023 du DSA, l’AI Act pour l’intelligence artificielle et l’identité numérique européenne (eID). Si celle-ci était associée à d’autres aspects d’un citoyen (paiement numérique, état de vaccination y compris expérimentale, consommation de CO2) pourrait s’avérer liberticide. Car là, nous pourrions voir se profiler un crédit social à la chinoise et un débranchement d’une personne si un des critères n’était pas atteint, par exemple impossibilité de payer même si son compte est suffisamment approvisionné si la consommation de CO2 a atteint un quota un mois donné. Ceci n’est qu’un exemple. Espérons qu’il ne reste que fiction. Dans le même temps, les missions régaliennes (sécurité des citoyens) ne sont pas toujours assurées. Nous l’avons vécu avec les émeutes après la mort de Nahel. L’adage de Paul Valéry qui fut un sujet posé lors de l’épreuve de culture générale de l’ENA reste d’actualité « Si l’État est fort, il nous écrase. S’il est faible, nous périssons ».

Comparaison édifiante issu d'un tweet entre les Etats-Unis, la Chine et l'Europe

Points de repère et prévisions pour 2024

2024 n’est pas seulement une année pour les Jeux Olympiques. Rappelons que Paris était le seul candidat restant en lice. C’est une opportunité de création d’emplois et de rayonnement si l’opération est rondement menée. C’est aussi l’année du dragon, laquelle est magique pour les Chinois (puissance, ambition et chance). Elle a lieu tous les 12 ans soit toutes les 3 olympiades. Qui sortira renforcé en cette fin d’année, la France ou l’empire du milieu ?

L’hypothèse est qu’en 2024 l’IA générative continue sur sa lancée en attendant un possible 3e hiver de l’IA.

Il est nécessaire de confier à l’IA les tâches répétitives, ennuyeuses, fastidieuses pour libérer l’homme ce qui concurrence néanmoins les cols bleus qui doivent avoir leur fonction reconsidérée et améliorée. Avec l’IA générative, cela peut être pour structurer les idées, gérer les projets avec une ubérisation des cols blancs. Cela laisse aussi plus de temps pour la valeur ajoutée humaine, la créativité, l’exploration de nouvelles idées. Pour cela, il est nécessaire de définir un contrat social entre l’homme et l’IA qui peuvent se compléter avec une éthique à définir.

Il sera important d’analyser avant d’agir avec l’IA générative. L’IA générative est imposée médiatiquement comme s’il fallait l’adopter avant même de mesurer ses effets secondaires. Or ChatGPT ou l’IA générative ne sont pas une baguette magique ou une panacée. En 2024, OpenAI va continuer à structurer le marché comme X donne le ton pour les réseaux sociaux. Dans l’enseignement en particulier, l’interdiction des IA génératives n’est pas une bonne réponse. En revanche la génération d’une réponse avec ChatGPT avec la capacité à créer des prompts intelligents dans un premier temps et dans un second de demander aux étudiants de critiquer la réponse fournie et ses imperfections paraît relever d’un meilleur combat. C’est ce challenge du travail réalisé qui va primer. Il deviendra utile d’apprendre à utiliser l’IA générative comme on a appris à utiliser une règle à calcul puis une machine à calculer.

Le CES de Las Vegas de 2024 avec 4 000 entreprises présentes et 140 000 participants est placé sous le signe de l’IA. Cette dernière est incorporée dans l’électronique grand public (smartphones, enseignes connectées). Notons aussi les casques de réalité virtuelle avec un rebond des ventes et suivant la 4e phase du Hype Cycle, les smartphones pliables (plus 10 % des ventes selon le cabinet Counterpoint), les satphone c’est-à-dire les smartphones qui peuvent se connecter à un satellite en complément de la 4G ou de la 5G, la e-santé (Withings qui présente BeamO, appareil tout en un), les mini batteries (sans cobalt, ou à état solide et pour se dévulnérabiliser par rapport aux terres rares et à la Chine, au lithium, au nickel présent par ailleurs en Nouvelle Calédonie). Le R1 est un objet portable piloté par l’IA au prix de 199 dollars de l’entreprise Rabbit présenté par son CEO Jesse Lyu. Il s’agit d’un compagnon dopé à l’IA qui se présente comme une alternative au smartphone.

Le smartphone permet de consommer à tout moment du contenu multimédia. On risque d’assister à une fragmentation des réseaux sociaux. L’arrivée du chinois Temu après celle de TikTok est controversée avec une vente à perte pour gagner des parts de marché ou glaner des données personnelles. Outre Alibaba côté e-commerce, on n’a pas fini d’entendre parler du numérique chinois !

Le 4 février prochain, Facebook fêtera ses 20 ans. Que de chemin parcouru pour le Groupe Meta devenu numéro 1 des réseaux sociaux dans le monde avec Instagram, WhatsApp et malgré les scandales comme celui de Cambridge Analytica et l’utilisation des données personnelles avec des clauses contractuelles léonines.

En fin d’année 2024, le chargeur universel avec un port USB-C sera obligatoire au sein des 27 pays de l’Union européenne pour avoir une convergence de recharge entre les smartphones, tablettes, casques, consoles de jeu vidéo, etc. C’est une simplification bienvenue. La Suisse hors UE sera pionnière dès le début de l’année.

Une requête soumise à ChatGPT consomme en moyenne 1 demi-litre d’eau. Après la course à la performance, le challenge sera celui de l’optimisation. L’enjeu à venir pour l’IA générative va être celui des small data en réponse au nécessaire développement durable. Il faudra entraîner des modèles (type LLM) avec le moins de données possibles pour produire le meilleur résultat.

Les enjeux de l’IA générative vont être triples :
– avoir des cas d’usage vraiment créateurs de valeur et ne pas utiliser l’IA pour tous les problèmes, certains pouvant se résoudre facilement sans IA ;
– faire mieux avec moins de données pour un impact climat favorable ;
– apprendre à oublier comme les humains et faire un tri plus sélectif des données, les mécanismes de machine unlearning.

Outre la montée en puissance de Mistral.AI, Safebrain.AI soutenue par La French Tech est une solution qui aiguille vers le LLM pertinent pour le cas d’usage souhaité par l’entreprise sera à surveiller. Celle-ci garde le contrôle de ses données avec une couche de gestion au-dessus.

Du côté du métavers, la suppression de la gamification, du côté gadget va permettre de rentrer dans des cas d’usage à plus grande valeur ajoutée. Par exemple, pour une formation (de type maniement d’extincteur pour éteindre un incendie), il conviendra de ne pas assurer toute la formation dans le métavers mais seulement la partie qui s’y prête et là l’« effet waouh » sera plus crédible. Concrètement dans une 1ère phase, on met une personne en situation non formée et les autres apprenants observent. Celle-ci est paniquée. Puis dans une 2e phase, le formateur fait un retour et des remarques sont formulées avec un apport théorique de celui-ci. La 3e phase peut alors être effectuée avec casque de réalité virtuelle et une mise en situation avec ce qui a été appris.

Le raccourcissement des cycles d’innovation à partir de la révolution industrielle se vérifie avec des tailles critiques pour l’adoption des nouveaux services ou des nouvelles applications (ChatGPT, Threads fin 2022 et en 2023). 3 paramètres sont toutefois non pris en compte, le degré de connexion entre les personnes, la rapidité de circulation de l’information, la population.

Les cycles d'innovation de plus en plus courts avec la technologie

Numeum anticipe une croissance des entreprises du numérique conséquente en 2024 dans un contexte de tension sur les recrutements mais moins forte qu’en 2023 (5,8 % au global et moins forte avec 3,3 % pour les ESN). Il est à noter (comme dirait ChatGPT) une pénurie de talents sur le marché du travail. 1 emploi sur 6 créés en France provient du numérique, il s’agit en très grande majorité de postes en CDI. La cybersécurité, le cloud, le numérique responsable et les métiers autour des données tirent la croissance.

En matière de développement durable et par rapport à l’objectif gouvernemental de réduire les consommations d’énergie finale du parc tertiaire d’au moins 40 % en 2030, 50 % en 2040, et 60 % en 2050 par rapport à 2010, l’IA, la gestion technique du bâtiment et l’Internet des Objets (IoT) seront des solutions incontournables, l’IA devant être dans la frugalité du small data évoquée précédemment. Le numérique responsable qui dispose à présent de 2 niveaux de labellisation pour les entreprises et les entreprises qui proposent des éco-score notamment pour le bilan carbone qui reste toutefois la partie émergée de l’iceberg comme évoqué pour le véhicule électrique vont poursuivre leur développement. Du côté des consommateurs, nous aurons l’essor de l’économie circulaire, le marché de la seconde main qui a de beaux jours et pas seulement pour des questions environnementales mais aussi et surtout pour beaucoup en raison de baisse du pouvoir d’achat. Vinted, première licorne de Lituanie, a encore du potentiel à venir malgré ses pertes. La France est par ailleurs son premier marché.

La dette technique est souvent un frein à la transformation digitale des grandes entreprises pour lesquelles les migrations des systèmes d’information sont complexes. A contrario, des PME et TPE ne souhaitent pas franchir le pas car pas dans leur cœur de métier ou pas de vision suffisante à moyen/long terme. Pour poser un diagnostic puis opérer sa transformation digitale, le modèle DIMM (Digital Internet Maturity Model) devient nécessaire dans un monde VUCA et même VICO (Vision Intelligence Collective Olfactif), l’olfactif, l’intuition humaine, nous en aurons besoin face aux IA génératives sans supplément d’âme !

Face à la complexification et à la plus grande sophistication des cybermenaces, les cas d’usage de l’informatique quantique qui restent encore flous vont proliférer et s’éclaircir, d’abord pour les banques. Ce pourra être pour les détections de fraudes, le chiffrement couplé à l’IA. En bref, dans les domaines qui nécessitent d’énormes calculs y compris dans le domaine médical (séquençage du génome, recherche de médicaments).

Kaspersky, entreprise de cybersécurité, livre pour sa part les bonnes résolutions numériques à prendre pour 2024. Ce seraient des mots de passe plus robustes ou la réduction du temps passé derrière les écrans, la vigilance par rapport aux liens cliquables, ne pas s’endormir avec son smartphone, une meilleure gestion des méls, des sauvegardes plus régulières, la modification des paramètres relatifs aux cookies, la vérification des paramètres de sécurité de ses comptes, la désactivation des App et des fonctions non utilisées. Quelles résolutions allez-vous prendre ?

Belle année 2024 à tous et au plaisir d’échanger sur les médias sociaux et lors de différents événements numériques !

Pour la désouveraineté, on pourra se référer à l’ouvrage :

[1] La désindustrialisation de la France : 1995-2015, Nicolas Dufourcq, Odile Jacob, réédité au format poche en 2023

Et aux livres de 2 journalistes qui ont effectué un remarquable travail d’investigation :

[2] La guerre des métaux rares : la face cachée de la transition énergétique et numérique, Guillaume Pitron, Les liens qui libèrent, 2021 et édition actualisée et augmentée en 2023

[3] Voiture électrique : ils sont devenus FOUS !, François-Xavier Pietri, Litos, 2023

1 Commentaire

    • Yann Tanguy sur 22 janvier 2024 à 11 h 31 min
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    l’IA par et pour les utilisateurs va également se développer, avec des quantités de données bien moindres. C’est la promesse de Samsung avec sa gamme Galaxy S24, et de Microsoft avec le prochain windows 12. Ces deux promesses consistent à utiliser des IA locales nourries des données de l’utilisateur (et on l’espère, sans fuites!) afin de transformer sa manière d’interagir avec ses propres données. Ce type d’IA sera capable de fédérer l’ensemble des usages d’un utilisateur (musique, réseaux sociaux, productivité), de consolider et d’indexer l’ensemble de ces données, de proposer des actions, voire de les réaliser automatiquement (à l’instar du R1). La question principale sera est-ce que l’utilisateur sera capable d’alimenter l’IA avec ses propres objectifs, ou va t-il subir une forme de contrôle par l’IA a qui il a confié ses données ? Quid d’un individu qui recevrait tous les matins un programme complet de sa journée, minuté, et enrichi de propositions ? N’y a t-il pas un risque de déshumanisation ? C’est la question du rapport de l’humain à la machine, qui elle, ne cesse de s’humaniser, rendant, pour ainsi dire, le test de Turing obsolète. Dans le même temps, nous verrons apparaître des entreprises construites complètement autour d’IA de gestion, capables de générer des contenus (sites webs, contenus marketing), de réaliser des analyses stratégiques, comme des analyses fines des comportements des utilisateurs, de gérer la comptabilité et de discuter avec les consommateurs. Des entreprises automatisées à 99%, dans lesquelles les besoins en main d’oeuvre seront tellement réduits qu’elles seront capables d’attaquer les marchés à des prix beaucoup plus attractifs que les concurrents en place, constituent une menace réelle pour les écosystèmes économiques et financiers en place.

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