Charte du contenu 100 % rédigé par l’humain à l’heure de l’intelligence artificielle

Alors que ChatGPT a déclenché un véritable engouement dès novembre 2022 pour l’intelligence artificielle dite générative, c’est-à-dire qui a la capacité de créer avec un caractère souvent bluffant et qu’il a fallu 5 jours après son lancement pour atteindre le million de comptes, il convient de prendre du recul. Yann Gourvennec a pris l’initiative de lancer collaborativement une charte pour les créateurs de contenu (blogs, sites, newsletters, etc.) que les acteurs s’engagent de respecter quant à la création de contenu 100 % réalisé par l’homme. Avec d’autres acteurs d’Internet, j’ai participé à cette initiative. Un logo associé distingue les contenus qui s’inscrivent dans cette démarche. Le contenu généré par ChatGPT, certes plutôt bien rédigé et sans faute d’orthographe ou d’ordre typographique, aboutit à ce que j’appelle un « gloubiboulga informationnel probabiliste« .

A terme, nous pourrions avoir 3 types de contenu avec une comparaison d’ordre gastronomique :

  • du contenu rédigé à 100 % par ChatGPT ou équivalent à l’image de ce que serait un fast food ;
  • du contenu rédigé par l’homme avec une sous-traitance en partie par une IA générative ce qui correspondrait à un restaurant avec des plats en partie préparés ou cuisinés en amont par des tiers ;
  • du contenu rédigé 100 % par l’homme ce qui équivaudrait à un restaurant plus ou moins étoilé selon le talent, la culture, la perspective et le supplément d’âme apporté par le rédacteur.

Soucieux d’apporter de la valeur à nos lecteurs et de maintenir la qualité et la fiabilité de nos publications, les membres du collectif d’éditeurs Web “contenu 100 % humain” adhèrent à la charte suivante qu’ils ont apposée à chacune de leurs publications en ligne. Cette charte n’est pas un réquisitoire contre l’Intelligence Artificielle (IA), dont certains des membres de ce collectif ont été ou sont encore des acteurs, mais un guide de bonne conduite en vue d’une utilisation raisonnée de ces outils. Les adhérents de la charte s’engagent à apposer le logo du collectif sur leurs sites ou blogs respectifs et à en respecter les articles suivants :

Charte contenu produit à 100 % par l’homme et non par une intelligence artificielle

Manifeste du collectif du contenu 100 % humain

1. Les outils d’IA génératives ont des limites :

a. Ce ne sont que des programmes : Les outils d’IA ne sont pas des personnes, on ne peut dire “lui/elle” en parlant de ces outils ;
b. Le corpus de départ : Ces outils exploitent de multiples données (textes, images, contenus scrappés) et bases de données traitées par des méthodes statistiques ;
c. L’absence de réflexion : Ces programmes fonctionnent en associant les mots selon des règles probabilistes. Il n’y a aucun raisonnement logique sous-jacent aux résultats fournis par ces outils. Les IA génératives produisent des textes automatiques, des sortes de cadavres exquis, sans suite réfléchie, en se basant sur des probabilités. Ces contenus n’ont que l’apparence d’un fond ;
d. L’absence de sensibilité et d’émotions propres aux humains ;
e. L’absence d’éthique : certains de ces outils ne respectent pas l’éthique, ont fait appel à des apprentissages dans des pays où on pratique l’esclavage moderne*, ne respectent pas les droits en vigueur. Quand ils respectent une éthique, celle-ci n’est ni transparente ni explicite.

2. Les membres de ce collectif sont responsables de leurs choix, de leurs réflexions et de leurs écrits

3. Les outils d’IA ne sont responsables de rien, les éditeurs de contenu sont responsables de tout

En conséquence, le collectif “contenu 100 % humain” a pris les dispositions suivantes :

1. Nos contenus sont créés pour des humains, non pour des machines, et ne sont pas pensés au premier chef pour faire plaisir aux moteurs de recherche (SEO). Nous distinguons les textes des images. Cette charte s’applique essentiellement aux contenus textuels (articles de blogs, sites, livres blancs, newsletters…) ;

2. Les articles de nos sites sont écrits par des intelligences 100 % humaines clairement identifiés par leurs biographies ;

3. Lorsque nous utilisons les outils d’IA générative pour produire des images, nous l’indiquons en toute transparence ;

4. Toutes les informations que nous produisons sont vérifiées, croisées, contrôlées, référencées, sourcées.

NB : Cette charte téléchargeable ici et largement diffusable n’a pas été rédigée par ChatGPT.

*en référence au modern slavery act en vigueur au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis. Nombre d’entreprises sérieuses de ces pays obligent leurs fournisseurs, à juste titre, à s’engager par écrit sur le fait qu’elles évitent de travailler avec des sociétés comme Fiverr ou Amazon Mechanical Turk.

3 Commentaires

1 ping

    • MORAND sur 31 août 2023 à 9 h 14 min
    • Répondre

    Cette réflexion est intéressante. J’utilise ChatGPT pour combler mes lacunes en particulier en ce qui concerne les approches diplomatiques lorsque j’interagis avec une personne sur un sujet sensible. Selon ta métaphore, il s’agirait donc de  » plats en partie préparés ou cuisinés en amont par des tiers ». En fait, je trouve que le « plat » quelque soit la méthode de préparation est nettement amélioré et se rapproche donc d’un « plat » 4*.

    • mangin sur 20 juin 2023 à 16 h 15 min
    • Répondre

    Bonjour les amis, bonne idée.
    Quels sont , outre vous deux, les membres du collectif ? ( pas vu la liste des membres ,à ce jour )
    A +
    Pierre M

  1. […] de la sobriété numérique mais surtout de l’IA générative sont traités avec notamment la charte du contenu 100 % humain et à l’instar des 3 lois de la robotique d’Isaac Asimov, les 3 lois de l’utilisation de […]

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