Facebook dans la tourmente. Meta, le plus fragile des GAFAM ou des MAAAM, n’assure plus !

Le numéro 1 des réseaux sociaux, le Groupe Facebook, a été renommé Meta le 28 octobre 2021 annonçant un virage stratégique vers le métavers. Le retour sur investissement pourrait être sur le long terme. Et encore, le fait de développer des applications addictives utilisant des casques de réalité virtuelle/augmentée Oculus du Groupe semble être plus incertain pour le grand public que pour les usages professionnels. Par exemple, être dans le métavers pour des opérations délicates à distance dans un milieu hostile ou radioactif a une grande valeur d’usage alors que réaliser une action dans le métavers qui peut s’accomplir facilement dans la vraie vie et à bilan carbone plus favorable est discutable. Il est néanmoins plus probable que les jeunes soient davantage séduits par le métavers même si cyberdépendants des casques de réalité virtuelle. Et avec toutes les données captées et produites, le bilan énergétique risque de ne pas être pas optimal et à l’antipode des aspirations écologiques des jeunes générations, ce qui est paradoxal. La guerre en Ukraine vient montrer à quel point le numérique, nos déplacements et nos actions au quotidien et toute l’industrie sont dépendants de l’énergie.
De Facebook à Meta, la métamorphose du numéro un des réseaux sociaux
Si Instagram continue sa croissance, celle-ci est à présent plus modérée. Les fonctionnalités nouvelles développée s’inspirent largement de TikTok qui séduit davantage les jeunes et encore une pause est faite pour ne pas dérouter les instagrammeurs historiques.

La portée organique des publications (reach) a baissé drastiquement, l’âge moyen des utilisateurs de Facebook a progressé alors que le temps passé sur le géant des réseaux sociaux s’est émoussé. Le retour sur investissement des campagnes publicitaires devient moins intéressant sur Facebook si bien que certaines marques préfèrent diversifier leurs communications numériques sur les différents outils.

Fonctionnement de l'algorithme de Facebook

Le contexte de crise internationale et de guerre en Ukraine freine les investissements et les recrutements alors même que les oligopoles du numérique avec le développement du télétravail avaient bien profité de la pandémie de Covid pour poursuivre leur croissance. Ces effets de la crise sont aussi valables pour les autres acteurs du numérique (avec également la hausse du cours du dollars, l’inflation, le recul des investissements publicitaires des marques et les pénuries de composants électroniques criantes fin 2021) mais davantage encore pour Facebook. Le cours du titre boursier Meta a été divisé par 2 en 1 an. Plusieurs enquêtes montrent par ailleurs en France une plus grande méfiance à l’égard de Meta que les autres GAFAM ou MAAAM (Microsoft Amazon Alphabet Apple Meta).

Evolution du cours de l'action Meta (groupe Facebook)

Et les résultats du 2e trimestre 2022 sont les pires de son histoire commencée en 2004 : baisse de son chiffre d’affaires de 1 % et fonte de ses bénéfices comme la mer de glace en hauteur de Chamonix sans compter l’abandon ou le retard de certains projets (Horizon), de la cryptomonnaie avec le projet Libra devenu Diem, etc.

Les actions à l’encontre du groupe Meta et pas simplement pour abus de position dominante s’intensifient et le livre d’investigation L’inquiétante vérité est à cet égard édifiant. Outre les amendes de la CNIL pour non-respect du RGPD, plus encore par l’Union européenne, nous avons les affaires qui révèlent le secret sombre de la firme de Menlo Park : Cambridge Analytica, influence dans la présidentielle américaine de 2016, surestimation de l’audience potentielle des campagnes publicitaires trompant les investissements publicitaires, failles de sécurité de Facebook, blocage ou modération controversée, mauvaise gestion des fakes news, etc. ou encore la gestion des cookies.

Nous avons également eu le départ de la numéro 2 de Meta, Sheryl Sandberg, le 1er juin 2022, jusqu’alors directrice des opérations et qui a épaulé Mark Zuckerberg en cherchant pendant 13 ans à faire de Facebook une machine à générer du cash parfois de façon limite. Est-ce un signe avant-coureur d’une entreprise qui cherche un second souffle et qui a des revenus moins diversifiés que Microsoft qui au contraire ratisse tous azimuts ou qu’Alphabet qui s’est déjà préparé à un après AdWords/AdSense pour ne pas être prisonnier d’une source unique de revenus ? A moins qu’un nouveau bras droit de Mark Zuckerberg pour combler le départ de Sheryl soit l’homme ou la femme providentiel. La personne pourrait être d’origine indienne comme beaucoup de dirigeants des entreprises technologiques américaines (Parag Agarwal pour Twitter, Sundar Pichai pour Google, Satya Nadella pour Microsoft,  Arvind Krishna pour IBM, Shantanu Narayen pour Adobe Systems, Raghu Raghuram pour VMWare, etc.).

Facebook comparativement aux GAFAM

Dans le même temps, les autres GAFAM performent mieux que Facebook, le plus petit en matière de chiffre d’affaires, comme Amazon par exemple.

Une autre épée de Damoclès plane sur les GAFAM. Il s’agit de l’ombre d’un démantèlement pour permettre une concurrence plus pure et parfaite. Aux Etats-Unis, historiquement la Standard Oil a été dans le domaine de la pétrochimie démantelée au début du XXe siècle et AT&T au début des années 1980 dans les télécoms en éclatant en compagnies régionales.

Les 5 péchés capitaux des GAFAM

  • Google : big brother qui veut tout savoir sur nous à des fins commerciales ;
  • Apple : obsolescence programmée du matériel conduisant à un rachat systématique d’un nouvel iPhone, etc. induisant une pollution numérique ;
  • Microsoft : obsolescence programmée du logiciel poussant à mettre à jour en permanence la dernière version qui consomme plus de ressources ;
  • Amazon : destruction du commerce de proximité, du lien social et exploitation des opérateurs (moindre que dans le cas d’Uber il est vrai) ;
  • Facebook : big brother qui pourrait passer du temps de cerveau disponible au contrôle des cerveaux avec le métavers

Dans ce contexte, il convient d’être conscient des nombreuses facilités induites par les GAFAM (et également des BATHX, leurs équivalents chinois) mais aussi des risques de (cyber)dépendance. Ceci doit amener à s’interroger et à diversifier notre pratique numérique vers des outils plus éthiques et souverains.

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