Numérique vs digital ?

Numérique ou digital, débat sur la terminologie de l'informatique et du Web

Le choix entre numérique et digital n’est pas simple. Nous vous livrons un extrait de Transformation digitale 2.0 : 6 leviers pour parer aux disruptions qui est paru le 24 juin 2019. Ce billet est une mise à jour d’un article paru en 2014 et qui conserve toute son actualité.

Notre société est chaque jour de plus en plus digitale. Le débat entre les termes numérique et digital est loin d’être clos. L’Académie française[1] et les Québécois ont opté pour le terme numérique (dérivé du latin numerus, nombre), où dans le même temps, le terme anglais digital (qui provient du latin digitus, doigt – digit désignant un chiffre) est utilisé dans le monde anglophone et l’on peut observer que les langues italiennes et espagnoles ont également retenu ce terme. Dans les usages, les deux termes sont utilisés avec des partisans pour chacun d’eux[2], digital étant davantage employé dans le monde du marketing et lorsque l’accent est porté sur les usages alors que numérique est plus connoté technique même si son acception progresse lorsque l’on évoque les usages associés au numérique.

Nous avons choisi de ne pas choisir. Au risque de choquer les puristes des deux camps, nous privilégions le consensus et demandons à chacun d’accepter le vocabulaire de l’autre. Après tout, l’important n’est pas de savoir si le terme numérique ou le terme digital doit être utilisé en français. L’important est de prendre conscience des enjeux en termes de création de richesse, d’emploi, d’avenir de notre modèle social, que les technologies et usages éclos dès la fin du XXe siècle ont entraînés.

Historiquement, cette querelle que d’aucuns qualifieraient de gauloise revient à discuter du sexe des anges. C’est ce que firent les religieux byzantins en mai 1453 alors que la ville de Constantinople était sur le point d’être assiégée par les forces turques. L’histoire se répète dans un registre technologique. La France et l’Europe sont assiégés par les GAFAM (et les BATX qui se profilent) et désormais l’heure n’est plus au débat terminologique mais à l’action numérique. Il ne s’agit plus d’assister en spectateur au combat de Titan du numérique que se livrent les Etats-Unis et la Chine mais d’être acteur via la transformation digitale ou la transformation numérique des organisations.

[1] www.academie-francaise.fr/la-langue-francaise/terminologie-et-neologie
[2] On pourra noter la création du Secrétariat d’Etat à l’Economie Numérique, le Conseil National du Numérique et le Syntec informatique devenu Syntec numérique.

3 Commentaires

  1. Hi Olivier,

    Pour ma part, j’ai une nette préférence pour « numérique » qui est très institutionnel et corporate. Michaël Tartar (mais aussi Yann Gourvennec et Hervé Kabla par exemple) préfèrent « digital ». L’éditeur a tranché et a finalement opté pour « digital » pour des raisons marketing.

    Quand nous disons que nous avons décidé de ne pas choisir, cela signifie qu’au fil de la rédaction (et de la lecture) du livre, nous employons tantôt numérique tantôt digital.

    Après la question qui reste en suspens est de connaître l’impact du choix de chacun de ces termes pour le référencement. 😉

  2. Salut David ! c’est là un sujet qui me fâche rapidement, donc ici je suis servi 😉
    tu dis que tu as choisi de ne pas choisir, mais c’est faux puisque le titre du livre emploie le terme « digital »
    pour ma part, je trouve ridicule d’utiliser « digital » en français car :
    – digital existait déjà en français, sans AUCUN rapport avec le numérique ou l’informatique
    – numérique a été inventé bien avant que certains utilisent le terme « digital » comme si c’était du français. Numérique est un très bon mot, tout comme numériser (vous l’allez tout de même pas dire « digitaliser » ?) ou numérisation.

    OK pour utiliser un terme anglais quand on n’avait pas anticipé, par exemple email. Mais pitié, pas là !

    1. Sur le plan historique Olivier, vous avez raison. Cependant le terme digital est entré dans le français dans le langage courant. On peut le déplorer, c’est un fait. Nous utilisons d’ailleurs les deux termes dans l’ouvrage. Si la première de couverture parle de digital, la quatrième parle de numérique. Tout le monde s’y retrouve. Nous ne voulons pas en faire une guerre de chapelle. L’enjeu est trop important pour que nous prenions une position dans laquelle certains de ne se reconnaîtraient pas.

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