Une étude sur l’évaluation de l’impact environnemental du numérique en France a été confiée le 6 août 2020 à l’Agence de la transition écologique (ADEME) et à l’Arcep.
Il ressort que l’empreinte carbone du secteur du numérique serait en France de 2,5 %, ce qui est inférieur à la moyenne des autres pays (autour de 4 %) mais avec des projections qui tablent sur une part en forte hausse à l’horizon 2040. Ce chiffre plus faible que les autres pays est imputable au fait que l’énergie électrique produite en France et dont le numérique a besoin (datacenters, équipements informatiques, réseaux de télécoms, etc.) mais aussi dans le domaine industrielle (voitures électriques, smart cities) est majoritairement d’origine nucléaire. Néanmoins, la demande va exploser dans les années à venir. Ceci entraîne la nécessité de nouveau EPR qui est une position que je défends avec Gilles Babinet et Rafik Smati. Encore faut-il être armé pour du nucléaire sûr et non tchernobylesque.
Cette étude est plus large que la seule évaluation de l’empreinte carbone du numérique sur laquelle les marques se focalisent dans leur communication. La méthode utilisée se base en effet sur une analyse du cycle de vie complet – et c’est aussi ce qu’il convient de faire pour comparer le véhicule électrique au véhicule essence ou diesel. Aussi un découpage, qui est proche des travaux de veille de Frédéric Bordage lequel anime le site greenit.fr, est effectué en 3 blocs : les terminaux, les réseaux et les centres de données. 11 autres indicateurs sont retenus pour l’ensemble des 4 étapes du cycle de vie :
- production, 2. distribution, 3. utilisation et 4. fin de vie.
Les grands enseignements de l’étude :
- les terminaux (écrans et téléviseurs) sont à l’origine de 65 à 90 % de l’impact environnemental ;
- outre la consommation énergétique qui inclut l’épuisement des ressources abiotiques fossiles, on a l’épuisement des ressources abiotiques naturelles (minéraux, métaux, terres rares) ;
- ce sont les étapes de fabrication puis de l’utilisation qui ont le plus d’impact environnemental.
Dans les bonnes recommandations, on pourrait retenir :
- utiliser des écrans moins grands ;
- allonger la durée de vie des équipements ;
- donner une deuxième vie aux équipements et reconditionner les PC et smartphones ;
- produire avec d’autres composants et de façon écoresponsable au début du cycle de vie.
La prise de conscience doit être importante, notamment les autres façons de produire et de consommer. Ce n’est pas un hasard si le mot sobriété numérique est le dauphin du mot numérique 2021, métavers. Et du reste dans le prochain livre/guide que j’ai co-écrit avec Michaël Tartar sur la mesure de la maturité numérique de toute organisation, le modèle DIMM (Digital Internet Maturity Model) est mis à jour avec 2 nouveaux indicateurs qui sont relatifs au numérique responsable.
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