3 questions à … Lucie Phaosady

1. Pourriez-vous présenter le programme BigUp, le sourcing de start-up en régions, vos promesses de valeur, ses évolutions ?

Depuis sa création en 2015 dans la cadre de La French Tech Montpellier, BigUp For Startup, co-fondé par Pierre Billet et moi-même, a évolué pour devenir aujourd’hui BigUp News Business Makers.

C’est désormais une marque portée par Activup, start-up que nous avons co-fondée en février 2021 avec Pierre en tant que Directeur Général et moi-même en tant que Présidente. BigUp est devenu un programme d’open innovation sur-mesure multi-groupes en territoires, reconnu nationalement pour son efficacité, son expertise et sa démarche collaborative. En effet, depuis 2015, nous avons réalisé 32 éditions régionales en France et métropole avec plus de 50 groupes et ETI partenaires, émetteurs de besoins en innovation dans différents secteurs.

En nous appuyant sur nos valeurs, sur notre expérience et notre plateforme digitale, BigUp accompagne les entreprises depuis l’envie d’innovation jusqu’à sa mise en œuvre opérationnelle. Plus de 2 900 rendez-vous d’affaires entre émetteurs de besoins et offreurs de solutions ont pu ainsi être organisés lors de rencontres qualifiées et dédiées et générer plus de 80 contrats signés. Ces derniers ont pu prendre différentes formes : le PoC, l’achat de prestations déjà existantes, l’intégration dans un programme d’accélération d’un grand groupe…

Notre mission est d’aider à :

• Développer le business avec de nouveaux produits
• Gagner du temps en identifiant les besoins d’innovation et grâce à un sourcing sur-mesure en France et à l’international
• Faire correspondre l’offre des entreprises innovantes avec les besoins des entreprises émettrices de besoins en innovation. Nous avons d’ores et déjà plus de 1 500 start-up/PME innovantes dans la base BigUp.

2. Quels sont les enseignements de la Covid, du télétravail, comment avez-vous pu vous adapter dans un contexte particulier pour faire coopérer start-up et grands groupes ? Qu’est-ce que le télétravail et plus particulièrement les formes phygitales vont changer à l’avenir pour les coopérations entre grands groupes et start-up ?

Consécutivement à la crise sanitaire, chaque acteur qu’il soit start-up, PME, ETI, grand groupe, collectivité locale ou service de l’Etat a ou aura besoin de se restructurer, de faire évoluer ses façons de travailler, de réaliser vraiment la transformation digitale de son activité.

Ainsi une ETI s’appuyant majoritairement sur ses magasins pour la vente de ses produits aux professionnels jusqu’à aujourd’hui, a dû accélérer sa transition digitale pour permettre à ses managers en magasin de continuer la vente via le site Internet et donc leur donner un accès au stock produits en temps réel, et d’ajouter de nouvelles fonctionnalités comme la réalité augmentée pour permettre le test des produits par les clients.

Pour d’autres, l’usage de la visio-conférence pour les rendez-vous d’affaires n’était chose courante. La mise en place d’outils professionnels tels que Teams, Cisco Webex ou Zoom… et une organisation plus adaptée de ce type de rencontre (rendez-vous plus courts, supports visuels plus synthétiques, …) ont permis de développer ces rendez-vous digitaux et de rendre ainsi le rendez-vous physique plus efficient.

Mais par-dessus tout, chacun aura besoin de nouveaux relais de croissance, de nouveaux business. Chaque secteur de l’économie aura besoin d’aide et de solidarité. C’est dans cet esprit que nous avons travaillé en 2020 en continuant à proposer notre programme de BigUp Tour sous forme digitale et en faisant évoluer notre plateforme d’open innovation afin qu’elle puisse prendre en charge 70 % du processus d’open innovation d’une ETI ou d’une business unit, c’est-à-dire de l’identification des besoins d’innovation, le sourcing sur-mesure qui peut bien sûr être en complémentarité des programme d’open innovation des grands groupes tels que French IoT à La Poste, EDF Pulse, Business Connect du Crédit Agricole… jusqu’à l’accompagnement du PoC.

Ainsi en 2020, 4 BigUp Tour (Antilles, Occitanie, PACA et Hauts-de-France) et 1 BigUp sur-mesure avec une ETI ont été réalisés soit en 100 % digital soit en mixant le physique/digital.

3. Enfin quels sont les critères d’un bon sourcing d’une start-up pour un grand groupe, par exemple lors d’un pitch ? Et comment s’assurer que la relation soit gagnant-gagnant lors d’un partenariat sachant que les cycles temporels, l’agilité, l’historique, etc. ne sont pas les mêmes ?

Pour identifier les solutions plus pertinentes aux besoins exprimés par les business units des grands groupes, il est vital de travailler avec les écosystèmes du territoire qui oeuvrent au quotidien auprès des start-up ou PME innovantes et de bénéficier ainsi de leur expertise. Ainsi l’équipe BigUp a déjà travaillé avec plus de 700 contacts dans la French Tech, les Conseils Régionaux, les Métropoles, les CCI, les incubateurs, les accélérateurs, les clusters, les pépinières, …. Car ce sont eux qui ont la connaissance des points forts des start-up/PME en territoire et les accompagnent dans leur développement. Ils sont donc à même de les recommander aux émetteurs de besoins grâce à la connaissance de l’innovation, de l’équipe et de l’expérience dont bénéficient la start-up dans son domaine.

En raison de leurs différences de fonctionnement, bâtir une relation durable entre une jeune entreprise innovante et un grand groupe peut s’avérer compliqué. La différence de culture peut également être un frein dans la relation comme un rapport au temps différents, des exigences financières divergentes, la start-up est dans un souci permanent de gestion de trésorerie tandis que le grand groupe recherche une rentabilité dans un délai plus long.

C’est pourquoi pour réussir cette relation/partenariat entre le grand groupe et la start-up/PME innovante, chez BigUp, notre conviction est que l’innovation se fera en territoire en plaçant la relation humaine au centre de cette relation. En effet, il est essentiel d’avoir une relation de proximité entre le grand groupe et la start-up/PME d’un territoire pour créer une relation de confiance et un engagement mutuel. Les différents partis doivent donc se mettre d’accord sur les conditions de leur relation durable gagnant – gagnant dès le début comme par exemple identifier les interlocuteurs du côté de la Business Unit du grand groupe et de la start-up durant toute durée du partenariat, contractualiser rapidement et efficacement pour ne pas avoir l’impression de perdre son temps, bénéficier d’une communication commune pour apporter de la visibilité … Côté start-up, l’agilité et la réactivité sont ses véritables atouts apportés aux grands groupes.

27 juillet 2021

Lucie Phaosady est présidente d’ Activup, qui porte le programme BigUp News Business Makers. Ce programme a été créé conjointement avec Pierre Billet en 2015 lors de La French Tech à Montpellier. BigUp propose un programme d’open innovation sur mesure avec des start-up et des entreprises en région pour des synergies opérationnelles plus efficiences dans le cadre de coopération allant de l’identification des besoins d’innovation au PoC, à des partenariats privilégiés.