Côté numérique, 2020 a été l’année de Zoom. 2021 sera-t-elle l’année de Clubhouse, start-up née en avril 2020 et désormais licorne et qui est une autre entreprise californienne ? Clubhouse est en effet l’application qui fait le buzz en ce début d’année.
Caractéristiques de l’App
Il s’agit d’un réseau social en anglais basé uniquement sur l’audio. Oui, ce nouveau réseau social n’a pour moteur que la voix seulement et est dépourvu de chat ou de vidéo. Il s’inscrit dans la mouvance du retour en force des podcasts.
Pour pouvoir l’utiliser, il convient de satisfaire deux conditions :
1. avoir une invitation (soit en recevoir une soit télécharger l’App et s’inscrire en réservant un nom d’utilisateur puis attendre que quelqu’un nous invite. Tout se passe grâce à votre numéro de téléphone portable connu de vos contacts)
2. disposer d’un iPhone (n’est pas développé pour l’heure pour Android)
Tout nouvel utilisateur peut inviter à son tour deux autres personnes.
Il ressemble un peu au réseau social Asmallworld (réseau très select lui aussi sur invitation mais payant pour donner le sentiment d’appartenance et permettant d’assister à des événements exclusifs). Face à ce ticket d’entrée, on trouve des invitations pour Clubhouse généralement vendues entre 20 et 30 euros sur Leboncoin !
Le profil d’un clubhousien
Le profil est simple, un nom et prénom, une adresse @nomdutilidateur façon Twitter, une photo, un nombre d’abonnés et d’abonnements qui est affiché, une bio qui peut être assez longue et ponctuée de pictogrammes. Du reste, il est intéressant de mentionner sur celle-ci les conversations/conférences « rooms » que l’on anime, les sujets abordés et les horaires, un lien vers vos comptes Twitter et Instagram. Et enfin qui vous a invité (nominated) et la date de votre invitation. Et les rooms dont on est membre.
Pour débuter, les recherches de centres d’intérêt
On peut chercher des personnes à suivre, des conversations par thème (technologies, connaissance, arts, sports, foi, langues, etc.). On peut avoir la liste des événements qui vous intéressent à venir, suivre son fil d’activité comme la plupart des réseaux sociaux, connaître les personnes que l’on suit et qui nous suivent disponibles pour parler en conversation privée.
On peut ainsi plus facilement écouter des conversations, des interviews entre des personnes sur des sujets divers.
Participer à une conversation
Lorsque l’on participe à une conversation, on voit l’ensemble des pictogrammes du ou des organisateurs en haut puis ceux qui sont suivis par les organisateurs (Followed by the speakers) et enfin les autres participants (Others in the room). Pour manifester son intention de participer d’intervenir dans le débat, il suffit de cliquer sur un icône main levé. L’organisateur peut ensuite vous convier à prendre la parole puis il peut à tout moment vous replacer dans l’audience. Il est possible de couper le son du microphone de son smartphone pour ne pas interférer avec les autres personnes ayant droit de parole.
Créer une room
Il est possible de créer une chambre de conversation, laquelle peut être :
– ouverte à tous ;
– dite sociale car avec des personnes que l’on suit ;
– privée ;
– pour les membres d’une autre room.
Et de lui associer un thème (via une description de 60 caractères).
En revanche pour créer un club (une room pérenne et non éphémère), il convient d’être un clubhousien particulièrement actif et Clubhouse limite le nombre de clubs créés à 2 par mois et par clubhousien.
Quel avenir pour Clubhouse ?
Pour l’heure, plusieurs VIP font partie des premiers colons de l’App qui a vocation à se démocratiser. Elle permet des podcasts en direct, une certaine exclusivité du fait de sa nouveauté. Les primo-adopteurs sont certainement différents de la massification à venir de la plateforme, de ses évolutions et des marques qui pourraient avoir un canal de plus à investir si elles veulent être dans l’omnicanalité, par exemple pour offrir des conversations privilégiées avec des personnes emblématiques. On imagine aisément le PSG ou l’OM qui inviteraient leurs joueurs vedettes échanger avec leurs fans et tout ceci pourrait être monétisé. Il est également possible qu’il existe une bulle avant que les usages ne se stabilisent et que d’autres réseaux sociaux s’engagent davantage dans le contenu audio seul qui consomme moins de bande passante que la vidéo, Twitter en tête avec sa fonctionnalité pour les discussions en groupe.
Dans le passé numérique, alors que l’on avait le téléphone portable qui perçait, le SMS a trouvé sa place alors que progressivement les messages échangés sur pager (Tatoo, Kobby, Tam-Tam) avaient auparavant décliné face à la montée en charge du téléphone portable. Il va en être probablement de même pour Clubhouse qui peut trouver un intérêt face à la visio et à des outils comme Zoom.
Quoi qu’il en soit il existe bon nombre de conférences intéressantes mais toutes ne sont pas écoutables, les journées ne faisant que 24 h. Je vous recommande en particulier la revue de presse tous les matins à 8 h 30 par Anthony Poncier, membre du collectif Réenchanter Internet.
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