Comme l’année dernière et ce depuis 2009, je me livre à cet exercice de recul sur l’année numérique passée et évoque l’année qui débute.
Le duel Etats-Unis vs Chine sous fond de combat entre GAFA et BATX
Le quatuor magique, GAFA en Occident ou BATX en Chine, est la bande des 4 du numérique. On parle aussi de quintet avec GAFAM ou BATHX car c’est la nouveauté en Chine, Huawei est, au même titre que les GAFAM avec Microsoft, intégré dans le 5 de départ des acteurs oligopolistiques d’Internet. En témoigne le récent livre Un succès nommé Huawei qui retrace l’irrésistible ascension du géant chinois.
Les GAFAM ont surperformé à la Bourse avec toujours des mouvements possibles de baisse car ces acteurs sont davantage dans le collimateur des régulateurs et des Etats avec de nouvelles possibles fortes amendes.
Brève rétrospective des moments forts de 2019
C’est fake news (infox) qui a été élu mot numérique de l’année 2019 avec la controversée loi contre la haine en ligne le 9 juillet 2019. Il devance phygital (physique + digital) illustrant la nécessaire complémentarité des deux mondes et cobotique.
Côté des GAFA pour commencer, Facebook s’est vu infliger par le régulateur du commerce américain une amende record de 5 milliards de dollars, l’équivalent de 9 % du chiffre d’affaires réalisé en 2019. Toutefois la firme de Menlo Park a peu été impactée car cette amende avait été anticipée et provisionnée. Alors que la croissance de Facebook en nombre d’utilisateurs n’est plus au rendez-vous et que l’âge de l’utilisateur moyen sur le réseau augmente, la santé du Groupe est bonne tirée par la croissance d’Instagram et WhatsApp. Mais c’est surtout l’annonce en juin de la crypto-monnaie Libra de Facebook qui a fait jaser et inquiète. Après la maîtrise des données personnelles, celle des données financières donnerait un pouvoir exorbitant à Facebook. Des rumeurs de démantèlement sont même apparues. Elles rappellent celles qui circulaient à l’égard de Microsoft à la fin des années 1990.
Côté réseaux sociaux, Google+ a été arrêté le 2 avril alors que Snapchat, Instagram et surtout Tik Tok continuaient leur progression. Les utilisateurs des réseaux sociaux seraient selon Statista 38 millions en France. TikTok avec plus de 500 millions dans le monde a déjà dépassé LinkedIn et Twitter.
Nous avons eu comme chaque année de gros rachats dans la tech. L’acquisition de Locker pour 2,6 milliards de dollars en juin 2019 par Google pour l’interconnexion des bases de données pour les systèmes dans le cloud est un exemple. Fitbit a aussi été absorbé par la firme de Mountain View en novembre 2019 pour 2,1 milliards de dollars. Google peut prendre de l’avance par rapport à la Watch d’Apple qui est dans un écosystème fermé. D’ailleurs ma femme qui a un iPhone et une Watch a troqué cette dernière contre un Fitbit, un signe. Pour ceux qui voudraient avoir une idée des acquisitions réalisées par Facebook, c’est ici. Les acquisitions des GAFAM pour 2019 sont maigres en montant hormis Google. Signalons qu’Amazon poursuit son intérêt pour le marché de la santé avec l’acquisition de la start-up Health Navigator, spécialisée dans la télémédecine pour renforcer sa nouvelle offre Amazon Care. Amazon avait déjà acquis Pillpack en juin 2018 pour la livraison de médicaments.
Mais c’est surtout des autres acteurs de l’univers numérique, moins visibles du grand public ou dans le B2B, qui ont réalisé de grosses acquisitions cette année 2019.
HPE a racheté l’ancienne star des supercalculateurs Cray pour 1,3 milliard de dollars pour mieux affronter IBM et Fujitsu.
VMware, spécialiste de la virtualisation, a racheté Carbon Black et Pivotal pour 4,8 milliards de dollars.
Salesforce a racheté Tableau, éditeur de business intelligence pour 15,7 milliards de dollars en juin 2019, ce qui constitue la plus grosse acquisition en montant pour l’année 2019 dans le domaine de la tech.
Broadcom a racheté le leader de la sécurité informatique Symantec pour 10,7 milliards de dollars en recédant ensuite la partie grand public, non stratégique pour Broadcom et rebaptisé Norton LifeLock.
Côté micro-processeurs et composants, outre Intel, deux acteurs californiens percent. D’une part Nvidia est une entreprise dans le domaine des processeurs et cartes graphiques mais aussi puces spécialisées pour consoles de jeux qui basée à Santa Clara. En mars 2019, elle a acquis l’entreprise israélienne Mellanox pour 6,8 milliards de dollars au nez et à la barbe d’Intel. D’autre part Qualcomm, entreprise sans usine (dite fabless) californienne (de l’extrême sud), a annoncé en avril 2019 la fin des litiges avec Apple. La 5G se prépare…
A contrario, Intel vexé de n’avoir pu acquérir Mellanox, a déboursé 2 milliards de dollars en décembre 2019 pour acquérir Habana Labs pour se muscler côté IA.
Au-delà de ces sommes colossales pour des rachats spectaculaires, « licorne un jour ne veut pas dire licorne toujours » (punchline potentielle) comme on le voit avec la chute en Bourse de Criteo et la fragilité et la dépendance aux GAFAM.
S’agissant de l’Europe, en France, Orange a racheté SecureLink en mai pour 515 millions d’euros pour renforcer sa partie cybersécurité. Dans le même temps le fabricant de semi-conducteurs allemand Infineon a avalé l’américain Cypress Semiconductor en juin pour 10 milliards de dollars en prévision du développement de l’Internet des objets dans l’industrie et l’automobile notamment.
Les chocs frontaux entre GAFAM et en même temps la coopétition vont s’intensifier, sachant aussi que comme pour Fachoda en 1898 où s’affrontaient les Empires français et britanniques qui revendiquaient un même territoire, GAFAM et BATHX vont se retrouver sur des territoires convoités par les deux camps. Le terme est peut-être fort mais il s’agit d’une guerre sans merci pour la souveraineté entre Etats-Unis et Chine. Aussi la France et l’Europe ne peuvent rester inertes, ce qui reviendrait à sortir de l’histoire et à décliner.
Même si les Etats-Unis et la Chine se livrent un combat de titans, l’Europe a une carte à jouer même si ce sera difficile. La croissance qui était supérieure à 6 % par an en Chine va ralentir et l’empire du milieu a aussi une dette. D’autre part des velléités de taxer lourdement les GAFA, de façon populiste et simpliste, par des candidats dans différents pays sont réelles ainsi que des discours sur le démantèlement des GAFA.
Côté politique, la nomination de Thierry Breton, qui a conduit Atos pendant 10 ans, en tant que commissaire européen qui chapeaute entre autres attributions la question du numérique devrait donner une vision à l’Ancien monde. Celle-ci a été approuvée par le Parlement européen après le fiasco de Sylvie Goulard et l’image de la France un peu entachée.
Il serait temps d’avoir une plus grande souveraineté européenne. Mais celle-ci n’est pas à limiter aux seules données. Le logiciel et le matériel font partie de la chaîne de valeur avec de potentielles portes dérobées rendant pour nous nécessaire cette maîtrise.
Tendances pour 2020 et poursuite vitale de la transformation digitale des organisations
Globalement nous allons vivre une année d’optimisation des technologies numériques existantes et concrètement une plus grande intégration de plusieurs d’entre elles dans les produits et services développées tant dans les entreprises de la tech que les entreprises et organisations utilisatrices. Ainsi, l’intelligence artificielle et ses composantes (deep learning, machine learning, chatbot, etc.) sera de plus en plus couplée au big data, au cloud et en particulier au edge computing, à la réalité augmentée, etc. Certaines constantes demeurent comme celle du volume de données traitées qui double tous les 18 mois. Cette dernière prolonge ainsi la loi de Moore mais avec une déclinaison non plus aux puissances des micro-processeurs mais au nouvel or noir, l’or transparent (les data) de l’économie numérique.
Au CES de Las Vegas qui lance la nouvelle année numérique, les écrans pliables (Royole Flexpai) pour smartphone étaient en vedette. Station F présentait 8 start-up. Comme souligné par le Hub Institute, « le niveau de maturité d’acteurs non tech progresse. Ils ont en effet besoin des technologies des acteurs de la tech pour opérer leur transformation digitale et développer de nouveaux usages et faire évoluer leurs offres et business models ». Le Hub Institute cite pour L’Oréal, L’Occitane ou Procter and Gamble les soins sur mesure. Nous avons aussi la mobilité, la montre qui détecte l’apnée du sommeil et qui est acceptable par le patient contrairement aux masques. Nous constatons aussi comme chaque année des usages gadgets avec un cimetière des start-up impressionnant quelques mois plus tard surfant parfois sur des termes à la mode pour lever des fonds et un certain art du pitch. On pourrait visualiser cette vidéo comique sur la réalité virtuelle qui a pour point de départ les Google Glass. Pour autant, il est nécessaire de développer les start-up et surtout d’avoir un écosystème favorable car dans la quantité créée, il y aura des bonnes pioches, des perles qui devraient compenser les mises.
Dans le même temps, VivaTech s’est rapidement imposé comme un salon de référence en Europe. La 4e édition qui s’est tenue du 16 au 18 mai a réuni 120 000 visiteurs selon les organisateurs contre 105 000 l’année précédente. La prochaine est prévue du 11 au 13 juin. Il est frappant dans les salons français de type Bpifrance Inno Generation ou VivaTech de constater l’importance des foodtech, des low tech, d’une plus grande frugalité et de diverses technologies qui optimisent l’énergie. Concilier numérique et développement durable pourrait pour la France être un signe de différenciation. Du reste, il faudra se poser la question de la consommation de l’IA avec le machine learning et les nombreuses itérations nécessaires ainsi que de la blockchain, qui avec les mineurs et la preuve de travail, est un gouffre énergétique. Une transition pour des blockchain reposant sur la preuve d’enjeu est une piste intéressante pour le développement de cette technologie pour de multiples usages où les désintermédiations de tiers certifiants sont possibles.
L’année a commencé sous le signe de la prospective avec en particulier l’informatique quantique (IQ). A l’instar du rapport Villani sur l’IA, le rapport de la députée Paula Forteza vient d’être remis mais déjà il conviendrait de donner une définition précise de l’IQ qui reste assez floue et savoir à quelle échéance des premières applications crédibles et porteuses de valeur ajoutée pourront voir le jour en dehors des bureaux de recherche. Et également mesurer la différenciation par rapport aux supercalculateurs classiques alors que Google et IBM se positionnent dans l’IQ. En informatique quantique, le qubit (ou qbit) est la plus petite unité de stockage d’information quantique. Le qubit est l’analogue du bit dans l’informatique classique. Notons cet article d’Olivier Ezratty qui éclaire ces concepts disruptifs.
Avec le buzz fait autour de l’IQ, le terme pourrait être nominé en 2020 pour l’élection du mot numérique. Par ailleurs, sans surprise, les 3 hubs quantiques pourraient être créés à Paris, à Saclay surtout et à Grenoble. Le rapprochement entre monde de la recherche et entreprises n’est pas sans rappeler ce qui se fait depuis de longues années à l’Université de Stanford au cœur de la Silicon Valley.
En matière de protection des données personnelles, le RGPD commence à faire des émules avec le CCPA (California Consumer Privacy Act). Il s’agit de la version californienne du RGPD qui vient d’entrer en vigueur le 1er janvier 2020… L’Europe aussi fait avancer la loi.
En matière de robotique, les progrès vont se poursuivre avec l’IA, les capteurs, etc. Boston Dynamics par exemple réalise des performances étonnantes avec ses robots articulés comme on peut le voir dans ces vidéos ici et là.
Dans un autre registre et sous le capot, s’agissant des adresses IP, une tendance est la demande de location d’adresses IP et l’on constate de la part de courtiers IP une préférence à la location plutôt qu’à l’acquisition car le processus avec le transfert des droits de licence est plus long. Il s’agit pour certains besoins de piocher dans le stock qui diminue d’adresses IPv4 allouées mais non utilisées plutôt que de franchir le pas vers l’IPv6. Un des paradoxes est que le prix d’Internet baisse, les débits progressent mais en même temps le coût des adresses IP, du moins v4, progresse du fait de la pénurie.
Comme je l’ai déjà dit dans de maintes conférences, la transformation digitale n’est pas un phénomène à la mode. Il s’agit de quelque chose de structurant pour les organisations et constitue un processus darwinien. Ce sont les entreprises les plus agiles, qui savent s’adapter à leur environnement – pas forcément les plus intelligentes ou les plus technologiques – qui surviennent. C’est dans cet esprit que nous avons conçu DIMM, méthode de mesure du niveau de maturité numérique de toute organisation dans une perspective de transformation digitale. Elle est consignée dans le livre Transformation digitale 2.0 paru en juin dernier. Les enjeux sont multiples et passent par, notamment pour les grosses structures, la plateformisation, les APIs ouvertes, l’ouverture des données, la coopétition, la collaboration en interne et la chasse aux silos mais au-delà de l’organisation elle-même.
Le projet Libra peut échouer avec le désengagement de partenaires clés (le consortium basé à Genève comportait 28 organisations dont la filiale Calibra de Facebook, Uber, Lyft, Spotify, Illiad – le groupe Free – mais aussi les réseaux Visa et Mastercard, PayPal, Stripe, Booking et eBay, ces 6 derniers acteurs majeurs se sont retirés du projet en octobre 2019). En effet plusieurs produits lancés par d’autres GAFAM n’ont pas connu le succès et pour certains ont pu renaître quelques années plus tard sous une autre forme. Pour Apple on pourrait citer l’assistant personnel Newton ou l’Apple Lisa qui avaient préfiguré respectivement des briques pour l’iPhone et le Macintosh.
Une des questions qui revient souvent est de savoir quel sera le premier pays à lancer sa crypto-monnaie souveraine : Chine, Estonie, Israël, autre ? Les paris sont ouverts. Le pays qui a créé le billet de banque pourrait être le premier à le voir disparaître. Il serait en pole position.
Pour en revenir aux capitalisations boursières, on pourrait avoir en 2020 Amazon qui occuperait la première place devant Microsoft, Apple, Google et Facebook. Amazon doublerait Microsoft et Apple compte tenu des projections possibles. Apple est le GAFAM qui reste le plus fragile (majorité de son chiffre d’affaires réalisé avec l’iPhone) avec une différenciation moins forte et moins magique que naguère. Le chinois Huawei et l’américain Qualcomm ont des puces qui ont des caractéristiques proches de l’A13 Bionic qui équipe ses iPhone.
D’ailleurs, 2020 sera Y1 [1] de la 5G avec les primo-adopteurs. Néanmoins il conviendra certainement d’attendre septembre 2020 voir septembre 2021 pour un nouvel iPhone (12) optimisé pour la 5G et la puce A14 qui comporterait 15 milliards de transistors ! Que de progrès exponentiels.
La 5G n’est pas que la rapidité en plus (facteur 10) mais elle concerne aussi l’architecture de réseaux et un traitement local des données avec l’edge computing. Les opérateurs de télécoms comme Verizon (qui avait racheté Yahoo) ont saisi cet enjeu pour le traitement des images en local notamment. C’est aussi l’opportunité d’accompagner une transition. Si aujourd’hui 80 % des données créées sont stockées dans des data centers dans le cloud et 20 % en périphérie dans des smartphones et des objets communicants, le Pareto va s’inverser d’ici 2030. Le boom de l’Internet des objets et des objets communicants est devant nous. La question reste celle de la cohabitation entre 5G et technologies pour l’IoT (NB-IoT, Sigfox, LoRA, LTE-M, etc.).
En matière d’IA, la Chine va dépasser les Etats-Unis avec un marché et un potentiel de croissance supérieur. Le nombre de dépôts de brevets, de participation dans les colloques, etc. est un signe même si la quantité ne préjuge pas de la qualité. Les investissements consentis en Chine sont tels que le péril jaune numérique va sérieusement menacer l’oncle Sam.
Des évolutions de société avec le numérique
D’un point de vue de la société, la priorité reste la lutte contre la fracture numérique qui frappe 1 français sur 6. Du reste un livre collaboratif qui paraît le mois prochain à l’occasion des 15 ans du Web 2.0 aura ses droits d’auteurs entièrement reversés à deux associations oeuvrant en France pour aider les personnes à trouver leur place dans la société qui se numérise/digitalise [rayer la mention inutile selon votre sensibilité côté vocabulaire]. Pour prendre la température via Twitter, le hashtag est #15ansWeb20.
2020 verra la création de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) résultant de la fusion du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres sur Internet (Hadopi). Il aurait été plutôt bienvenu de s’interroger sur la suppression d’Hadopi qui était une erreur historique coûteuse pour le contribuable alors même que le streaming prime le téléchargement. Déjà par exemple le rapport d’activité d’Hadopi pour 2018 a été rendu le 13 juin 2019. D’autre part on a peu d’éléments quantitatifs. L’Arcom aura un rôle important à jouer avec tout le marché de la vidéo à la demande qui se développe avec Netflix, Amazon Prime Video, Apple, Disney et les autres d’autant que le streaming va représenter une part de revenu grandissante pour les industries de la vidéo et de la musique. D’un point de vue culturel aussi, il convient de favoriser la production de contenu made in France de qualité.
Avec l’évolution de la législation par rapport à des abus constatés – même si c’est davantage les politiques des villes avec les rachats de logements pour les transformer ou les préemptions de logement qui exercent une pression à la hausse du prix du m2 dans les grandes villes -, Airbnb pourrait passer une année difficile. Quant à Uber Eats, Deliveroo et tous les métiers sous-payés induits par le numérique, il convient de s’interroger. Mieux ne vaut-il pas manger et cuisiner soi-même sainement qu’encourager le développement de travailleurs exploités qui ont une très faible protection ? Ce qui peut être bien pour aider les étudiants à se faire des revenus pendant leurs études ou pour les financer n’est pas généralisable pour tous.
Les fake news pourraient prendre de l’ampleur dans les périodes de troubles que nous connaissons avec les deep fakes qui constituent le deuxième étage de la fusée et une régulation qui s’avère impossible dans les faits. Nonobstant le fait que potentiellement des signaux faibles qui ne sont pas des fake news peuvent être remontés. Et ceux-ci pourraient être considérés à tort comme fake news. C’est l’éternelle question des faux positifs purgés par les algorithmes. Les plateformes et l’IA ne peuvent pas tout surtout avec la complexité de la langue de Molière qui fait son charme.
La taxe GAFA, faite à l’échelon français et sans concertation avec nos partenaires européens, a ouvert la voie à une plus juste imposition des acteurs économiques mais elle aurait dû se faire autrement par rapport aux représailles américaines. Il aurait été plus subtil en maniant intelligence économique et lobbying en amont même en prenant plusieurs mois de plus. Il convient de recoller les morceaux et en 2020. Nous devrions avoir d’autres réflexions et également sur les paradis fiscaux et sur les pays au sein de l’Union européenne qui sont plus attractifs comme l’Irlande et le Luxembourg.
Il conviendra aussi de veiller à l’emploi abusif du terme « start-up nation » qui ne peut s’appliquer à tous et de l’effet produit auprès de certaines personnes. Ainsi être dans une « start-up nation » signifierait travailler 60 heures par semaine, avoir une idée novatrice de produits ou services et trouver un marché, ne pas avoir la possibilité d’avoir un logement en location du fait de garanties demandées par le propriétaire ou alors se loger dans le garage, effectuer des sacrifices sans être sûr du résultat, ne pas se verser de salaire pendant X mois, etc. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs.
Le nombre d’internautes frôlera les 5 milliards en fin d’année 2020 (4,85) avec l’Asie qui comptera toujours plus d’un internaute sur 2 dans le monde mais l’Afrique qui, toujours en 3e position, se rapprochera de l’Europe, largement distancée par l’Asie. L’Amérique du Nord est certes en 5e position mais du fait d’un niveau de vie et de consommation de produits numériques gigantesque a toujours le leadership, de plus en plus contesté par la Chine.
Bonne année 2020 à toutes et à tous et restant à votre écoute sur les médias sociaux et IRL.
[1] L’année 1. Dans le monde des start-up, on parle du D1, jour 1, celui que l’on retient et qui désigne par ailleurs l’immeuble historique d’Amazon, cf. aussi ces explications de Jeff Bezos.
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