Pour ce suffrage webitaire, 170 votes ont été recueillis. Avec 7 candidats et la possibilité de proposer des mots hors liste, pour la 1ère fois un mot est élu à la majorité absolue. Ce que le Général de Gaulle n’avait pas réussi à faire lors de la Ve République, Uber l’a fait !!
L’année précédente, derrière l’inatteignable selfie, élu avec 39 % des suffrages, transformation digitale recueillait 16,4 %. Cela préfigurait déjà le triomphe absolu d’ubériser cette année. C’est aussi la première fois que le lauréat est dérivé d’une marque et n’est pas à consonance anglo-saxonne.
Signalons qu’Hervé Kabla et beaucoup d’autres ont vu juste en pensant qu’ubériser serait le mot numérique 2015. Notons également qu’Emilie Ogez a voté 3 années consécutivement pour le lauréat. Jérôme Colombain soulignait que c’était plus l’ubérisation qu’ubériser. Peu importe, ce qui est sûr c’est que les prochaines éditions des Larousse et des Robert l’intégreront comme ce fut le cas pour selfie cette année.
Le journaliste Olivier Magnan résumait très bien comme suit « je vote pour « ubériser » :
• il est déjà passé dans le langage courant et beaucoup de gens en connaissent désormais le sens, plus que les autres.
• c’est un néologisme correctement formé comme le français n’a cessé d’en créer.
Cyberécoute est, lui, déjà vieilli, même si d’actualité, flat design n’a aucune chance d’entrer dans le vocabulaire courant et restera dans la bouche des spécialistes américanisés, licorne est une belle adaptation mais qui mettra un temps certain à exister hors le milieu du business, se faire myspacer est affreux et traduit une incapacité certaine à trouver un équivalent hors le milieu business bobo, smart city aura j’espère le bon goût de laisser la place à ville intelligente, jusqu’à ce qu’elle le soient toutes et qu' »intelligentes » disparaisse, dans quelques décennies, transhumanisme est une aberration de la nature (le concept sinon le mot). ».
Notons aussi un commentaire pertinent comme « Malheureusement je vote u… Vivement que Uber se fasse ubériser ». L’ubérisation est comme la transformation digitale, un processus permanent même si des étapes importantes sont à franchir notamment l’étape initiale de transformation. Notons que les partisans de smart city n’étaient pas négligeables ainsi que ceux de licorne comme Pierre Kosciusko-Morizet ou Franck La Pinta, l’habitude de côtoyer des start-up et d’espérer de nouveaux Uber… Enfin on pourra lire le très bon billet d’Olivier Ezratty Comment éviter de se faire ubériser ?
Pour les résultats chiffrés, après ubériser (61,1 % !), smart city (11,8 %) et licorne (11,2 %) complètent le podium. Ensuite, 5,9 % pour cyberécoute (la loi sur le Renseignement a joué), 4,7 % pour les autres et 4,1 % pour transhumanisme. Myspacer avec 0 % est un un terme lui-même ubérisé ou plutôt kodakisé. Première fois aussi qu’un nominé dans la liste n’a pas le moindre vote. Parmi les autres, le néologisme intellition cher à Jean-François Morfin est à souligner ainsi que cybersécurité ou encore sécurité du numérique.
#uberiser élu mot numérique 2015 : https://t.co/WWPBCtVgXx #motn15 #transformationdigitale pic.twitter.com/6RbL6iL91S
— David Fayon (@fayon) 4 Janvier 2016
Pour mémoire, les lauréats des années précédentes sont (avec les équivalents en français idoines) :
– Selfie en 2014
– Responsive design en 2013
– Big data en 2012
– Cloud computing en 2011
– Community manager en 2010.
1 Commentaire
Et bien! bravo Uber. Effectivement, depuis même le début de l’année dernière, le mot ubérisation a vite été présent dans Wikipédia. Je pense que tout les start-up (que ce soit dans le domaine de l’informatique ou non) devront prendre exemple de cette marque. Après tout, tous les chefs d’entreprise ont peur de se faire ubériser. La concurrence sera ainsi plus difficile et chaque entreprise pourra aller au delà de leur limite.