C’est aujourd’hui lundi 20 octobre, jour de l’anniversaire d’André Santini, le ministre et cyber-maire d’Issy-les-Moulineaux, que Nicolas Sarkozy devait annoncer le plan France numérique 2012. Au pied levé, Eric Besson, secrétaire d’Etat à l’Economie numérique l’a remplacé.
Ce plan a déjà suscité de nombreuses réactions sur le net, majoritairement positives comme celles de l’Asic (Association des services internet communautaires). Toutes les mesures qui vont dans le sens d’une réduction de la fracture numérique sont bonnes. La question est de savoir si l’on va suffisamment loin en termes de moyens et pas seulement financiers pour que les citoyens soient équipés, formés et bien connectés à Internet. L’association APRIL note que les propositions en faveur du logiciel libre ne sont pas reprises dans le rapport alors même que la France n’est pas à la traîne dans ce domaine. Enfin le député Christian Paul est l’un des plus virulents détracteurs du plan.
Parmi les mesures figure un service d’accès internet universel haut débit pour moins de 35 euros par mois avant fin 2010. L’objectif annoncé est un débit supérieur à 512 kbit/s pour 100 % des Français (matériel compris). Ceci est à comparer avec les forfaits Internet ADSL des opérateurs qui sont généralement proposés entre 29,90 et 32,90 euros par mois. La difficulté de cette annonce réside dans les derniers pourcents à conquérir qui sont les plus chers, comme pour les zones d’ombre en téléphonie mobile où il faut déployer des moyens considérables pour glaner quelques abonnés supplémentaires. Aussi le point de vigilance sera de savoir si certaines zones rurales (un point de repère pourrait être Le Crouzet de St Jean-la-Fouillouse en Lozère à 12 km de Châteauneuf-de-Randon), les DOM-TOM et diverses îles pourront être véritablement éligibles à cette offre. Il conviendra par ailleurs d’examiner, si le coût réel revient à plus de 100 euros pour certaines zones, comment le service universel sera financé. Un chantier de péréquation tarifaire sur lequel l’autorité régulatrice, l’ARCEP, devra se pencher.
2 Commentaires
Vous énoncez une loi..qui frôle le quantique, par la mise en jeu de moyens considérables pour un gain limité dans des zones non encore desservies. C’est une variante (mais il faut la creuser) du principe d’incertitude d’Heisenberg – au plus la cible est réduite, voire microscopique, au plus elle exige du risque – forme d’incertitude.
C’est ainsi que vous sentez que l’âge du sujet est un accélérateur de culture..mais je développerai ça ailleurs. EN FAIT DAVID..INTERNET EST UN FANTASTIQUE ACCÉLÉRATEUR DE NEURONES..comme l’autre, pour la recherche du boson de Higgs, mais lui, à Genève, est tombé en panne après 48 h de mise en service.
En complément, je me suis livré à un exercice statistique, le nombre d’occurrences de certains mots clés. « Internet » apparaît dans ce rapport à 197 reprises dont 5 pour « Internet des objets » localisés sur une même page, « web 2.0 » est noté 7 fois, « nouvelles technologies » 9 alors que « réseaux sociaux » 2 fois plus 1 fois « réseau social », « logiciel libre » à 3 reprises, 1 occurrence pour « RSS » (et baptisé « lien RSS » et non « flux ou fil RSS »), et du côté des acteurs 1 fois « Google » et « Bull » alors que « Microsoft », « Yahoo », « IBM » ne scorent pas. Zéro pointé également pour « web 3 », « web sémantique », « NTIC », « start up », « SaaS », « cloud computing », « Wikipédia », « Facebook ». Enfin, le mot « blog » apparaît 3 fois et « 100 % », 8.
Comme je le mentionne dans ce billet, ce qui me fait réagir c’est l’objectif de 100 % de personnes qui pourront avoir accès au haut débit d’ici 2012 via une offre à moins de 35 euros. Entre 95 et 100 %, il existe un monde. Et pouvoir avoir accès ne signifie pas avoir un accès effectif quand on songe par exemple au nombre de travailleurs pauvres. Pour autant, il est plus que nécessaire via l’économie numérique de tout mettre en oeuvre pour générer des dixièmes de point de croissance additionnelle.