1. Comment jugez-vous les réseaux sociaux aujourd’hui ? Est-ce que nous nous acheminons vers une généralisation des formules premium ou la gratuité pour un service de base avec de la publicité et des publications peu visibles d’un côté et des services payants pour y pallier de l’autre ?
Les réseaux sociaux les plus utilisés aujourd’hui ont oublié leur concept de base et ont copié le format TikTok.
Tout d’abord Instagram avec le format Reel (format TikTok) et beaucoup moins de mise en avant des personnalités publiques (qu’elles soient de grande ou de micro-influence).
Snapchat ensuite avec les Spotlights (format TikTok) et on ne voit quasiment plus d’influenceurs dans le Discover, mais seulement des émissions de télévision ou des rediffusions.
YouTube qui a introduit les shorts (format TikTok) mais mise toujours sur son concept de base.
Dans ce contexte, WeScoop a choisi de mettre en avant les personnalités créant le contenu le plus divertissant. Que vous soyez connu ou non, si votre contenu est apprécié, vous serez mis en avant à travers les tendances en postant des Stories.
En effet, les réseaux sociaux d’aujourd’hui poussent énormément la consommation. Cela se comprend car les coûts liés à ce genre de plateforme sont élevés. Pour répondre à la deuxième partie de votre question, je pense que cela dépend du concept de l’un ou l’autre. Une plateforme comme Instagram doit forcément se tourner vers un service de base gratuit avec des publicités, alors qu’une application comme Tinder/LinkedIn peut baser son modèle économique sur la vente d’accès à des fonctionnalités.
Certaines plateformes trouvent d’autres alternatives pour essayer de se rémunérer, en vendant des fonctionnalités qui ne font pas partie du business model de base, comme Snapchat avec Snapchat+ qui propose un peu de fantaisie, comme le fait de pouvoir changer le design de l’écran d’accueil ou d’avoir un badge noir. X et Instagram proposent aussi leur certification payante… Cela peut paraître bête pour certains, mais quand on regarde ce que cela a généré pour ces entreprises, on comprend pourquoi elles y ont pensé. En ce qui concerne WeScoop, aucun élément de l’App n’est payable en euro ou dans une autre monnaie. On utilise les ScoopCoins. Il s’agit de points qu’on obtient en utilisant l’application. Avec ces points, vous pouvez, à travers une marketplace disponible dans l’application, acheter différents produits comme un bouton d’une certaine couleur, une place en discover, un iPhone, etc.
2. On a vu des lancements de réseaux sociaux plus récemment comme BeReal, BlueSky. Y a-t-il encore de la place pour des nouveaux entrants ? Et si oui, plutôt pour des réseaux sociaux de niche ?
Lorsqu’un concept et le contenu proposé sont différents, une place est toujours disponible même si des géants sont en place depuis des années. C’est notre avis et c’est la base du succès de BeReal.
WeScoop propose un contenu différent avec une liberté d’expression comme celle de Telegram car nous appartenons à la catégorie 17ans+ de l’App Store contrairement à Tik Tok, Instagram, Facebook ou Snapchat qui proposent un contenu beaucoup plus adapté à leur catégorie des 12 ans et plus.
WeScoop est aussi une super App, on s’est rendu compte que matcher sur Tinder pour s’abonner sur Instagram et se parler sur Whatsapp ou Snapchat n’était pas vraiment logique, nous voulons tout mettre en une seule application ou votre profil sera personnalisable de A à Z d’ici mi-2024.
3. Pourriez-vous nous présenter l’App WeScoop que vous avez lancé en mai dernier et qui compte bientôt 1 million de comptes, le principe des scoops, son positionnement, ses caractéristiques, votre modèle économique, la modération ? Et en quoi vous êtes différenciant d’autres réseaux sociaux ?
L’application WeScoop est une plateforme de partage de photos et de vidéos dont le but est de partager les meilleurs « Scoops » possibles en story.
Vous avez droit à un Scoop par jour, et les spectateurs doivent dire si votre scoop est bon ou non. Un Scoop doit être l’événement marquant de votre journée et le plus divertissant possible. En fonction des votes que vous recevez, vous montez dans le classement ou vous y descendez.
Nous n’avons aucun modèle économique précis pour l’instant, et nous ne voulons pas proposer de publicité comme les autres plateformes.
WeScoop comporte encore des bugs mais se différencie par son concept expliqué ci-dessus. Dans un futur proche, nous allons créer le premier réseau social entièrement personnalisable de A à Z comme dit précédemment. C’est vague, mais je ne peux en dire plus pour l’instant.
Certaines parties de l’application ont été développées en natif et d’autre en Flutter. Nous utilisons également les langages Node.js et Python pour la partie back-end. Nous avons rencontré beaucoup de difficulté technique au niveau de notre infrastructure serveur hébergée chez AWS. Ces soucis étaient liés à l’importance du trafic que nous avons rencontré dès le début de l’aventure et qui a dépassé nos attentes.
Pour la modération – très compliquée à gérer – avec les bons outils on peut très vite faire du bon travail. En ce qui nous concerne, on a rapidement mis en place une intelligence artificielle qui traite d’elle-même tous les fichiers apparents sur l’App. Elle est paramétrée pour supprimer automatiquement les fichiers à haut risque sur l’application. Pour les autres fichiers (à moyen ou bas risque), des tickets sont créés et envoyés à notre équipe de support client. Elle se relaie 24 h sur 24 h pour les traiter de la manière la plus rapide possible. Le plus difficile est de savoir quand est-ce qu’on doit supprimer un fichier à bas risque car il y a certaines situations où il est compliqué de trancher.
Dorian Wéry est CEO de WeScoop, réseau social venu de Belgique à forte croissance (150 000 comptes créés en mai 2023, le million visé à brève échéance). Développeur depuis une dizaine d’années et ayant lancé une entreprise depuis 7 ans pour des développements logiciels sur mesure pour ses clients Dorian a, avec son associé Igor Toussaint, conçu ce nouveau réseau social disponible sur l’App Store et sur Google Play.
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