En cette année 2022 riche en élections mais pauvre en débat, on dénombre 165 votes pour l’édition 2022 du mot numérique vs 189 en 2021 et 168 en 2020.
Numérique responsable l’emporte avec pile un vote sur trois (33,3 %), en étant d’une portée bien plus large que la seule sobriété numérique
Le numérique responsable est en effet : « une démarche visant à diminuer l’empreinte écologique du numérique. Il consiste en un nombre de bonnes pratiques, comme l’allongement de la durée de vie des équipements (PC, smartphone, etc.), le recours à des techniques low tech ou low code pour le développement. En cela il englobe la sobriété numérique mais est plus vaste avec une composante RSE (éthique, accessibilité numérique, formation aux outils et inclusion numérique, économie locale avec optimisation des dépenses et circuits courts) ». Beaucoup l’ont plébiscité comme Florence Devouard, Thibaut Munier, Yann Gourvennec, Sandrine Delage, Eric Seulliet, Serge Tisseron ou encore Laurence Paganini.
… suivi de web3 (22,4 %) qui bénéficie pour sa part d’un vote à très forte majorité masculine
C’est aussi une constatation que l’on peut être amené à observer. On retrouve aussi pour ce terme Carlos Diaz et Phil Jeudy de la Silicon Valley ou encore Daniel Ichbiah, Luc Julia et des experts du NFT, des crypto-monnaies et des autres technologies embarquées par le Web3. Les autres mots sont loin avec néanmoins but out numérique (9,1 %) qui complète le podium et signe une tendance des risques d’une trop grande exposition aux écrans et aux App générant addiction puis dépression. Arrive ensuite l’étonnant gafamophobe (8,5 %), symbole du souhait d’un développement d’une souveraineté numérique (lequel avait terminé 2e en 2020).
Geneviève Bouché précise qu’elle n’est pas anti GAFAM et justifie son vote car elle « souhaite sensibiliser nos concitoyens aux fait que les GAFAM sont au services des Etats-Unis et non au service de l’Humanité et qu’ils reposent sur des concepts et une architecture qui ne peut pas perdurer« . Suivent après frogans (5,5 %) pour ceux qui ont souhaité jouer la disruption du Web, frontique (3 %) en avance également et proposé par le père du terme bureautique, Louis Naugès. Centaure et doxer ramassent les miettes alors qu’interface haptique ne recueille aucun suffrage.
Et pour les suggestions…
Cybersécurité, sobriété numérique (dauphin l’année dernière) et souveraineté numérique reviennent plusieurs fois alors que Claude Revel propose simplement « intelligence numérique »
qui croise intelligence économique et intelligence artificielle. Notons que Mathieu Hug enfonce le clou pour la question de cybersécurité qui avait explosé comme corollaire de la pandémie. Il signale l’explosion prévisible des attaques cyber sur des entreprises et des sites sensibles… voire bientôt sur des véhicules autonomes.
Frédéric Canevet suggère influvoleur, mélange d’influenceur et de voleur, peut-être par rapport aux sommes considérables que ces derniers emmagasinent pour des posts sur les réseaux sociaux alors que la tendance pour les marques est plus de faire appel à plusieurs micro-influenceurs authentiques et triés sur le volet. Michaël Rolland suggère kubertenes, système en open source pour procurer une plateforme pour le déploiement d’applications, qui perce depuis plusieurs mois devenant un standard de fait.
Merci à Emmanuel et Frédéric pour l’interview pour le mot numérique sur Urban Radio.
Le récapitulatif des lauréats des années précédentes (avec les équivalents en français idoines qui ont suivi) :
– Métavers en 2021
– Webinaire en 2020
– Fake news (infox) en 2019
– Crypto-monnaie en 2018
– Intelligence artificielle en 2017
– Blockchain en 2016
– Ubériser en 2015
– Selfie en 2014
– Responsive design en 2013
– Big data en 2012
– Cloud computing en 2011
– Community manager en 2010.
Merci pour vos votes. D’ores et déjà des termes peuvent être proposés pour l’élection 2023 en vue de l’établissement de la liste des nominés.
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