L’édition 2023 de Vivatech a affolé les compteurs avec 150 000 visiteurs* sur les 4 jours (le record de 2019 – 124 000 visiteurs – est tombé). Le pays invité d’honneur était la Corée du Sud qui est celui de Samsung Electronics, premier constructeur mondial de smartphones avec un grand stand abritant le Samsung C-Lab. Notons aussi 400 000 visiteurs en ligne. Les délégations de pays étaient nombreuses avec la Chine en pointe via Huawei qui fêtait ses 20 ans en France et Alibaba et ses nombreuses innovations ainsi que l’automobile chinoise à côté de nombreuses voitures électriques innovantes, d’Audi à Renault en passant par le prototype d’Italdesign. Nous avions aussi Taiwan, l’Inde, les pays d’Afrique et les régions françaises. Selon les pays, les cultures, certains sont plus dans le social tech (Afrique), d’autres davantage dans les deeptech (Etats-Unis, Chine, Taiwan, Corée du Sud) alors que l’Europe se situe entre les deux. Ceci rejoint aussi l’analyse de Gilles Babinet dans son dernier livre qui souligne que les choix de société conditionnent le contexte technologique. Au global, on recensait 174 pays, 2 800 exposants dont 2 400 start-up et plus de 450 intervenants.
* Notons qu’il reste à savoir si les chiffres n’ont pas été artificiellement gonflés. La question est de savoir si un visiteur se rendant plusieurs fois au salon a été comptabilisé plusieurs fois ou bien une seule.
Nous avions moins de start-up gadgets et globalement plus à impact. Il est également intéressant de retrouver des start-up repérées les éditions précédentes comme Mascotte+, Fosfor, Living Packets ou encore PlayPlay. Il est rassurant de voir qu’elles sont toujours là, se développent ou pivotent. Autre point à souligner, plusieurs start-up créées avant le premier confinement de mars 2020 et présentes à Vivatech ont effectué des tests ou se sont occupées en développant leurs produits pendant les confinements et la crise de la Covid à défaut de pouvoir les commercialiser pendant cette période de dette et de disette. Pour cela, il convient d’avoir des convictions fortes et les reins solides.
A l’approche des Jeux olympiques de 2024, le hall 2 qui complétait le salon était largement consacré aux sportech. Moins bondé, il offrait aussi un espace de respiration. Les invités vedettes étaient comme chaque année fort nombreux avec par exemple Yann Le Cun côté intelligence artificielle (générative aussi) pour la France mais surtout Elon Musk, star le 3e jour pour un show auprès de 4 000 personnes dans le dôme, surtout des fans ayant tel un concert fait la queue quelques heures pour voir leur idole sur scène. A noter que si du lobbying est fait pour disposer d’une usine Tesla en France, ce serait comme l’usine Toyota à Valenciennes laquelle n’a pas été neutre avec des délocalisations de Renault, Peugeot et Citroën assemblées ailleurs. Il s’agit aussi d’un principe des vases communicants, la réindustrialisation est à penser globalement sur l’ensemble de la chaîne de valeur et de l’écosystème avec les territoires aux premières loges.
Outre les stands incontournables (LVMH, La Poste, Meta, Amazon, BNP-Paribas, Orange qui abritent des entreprises partenaires et les autres), une sélection est faite dans les paragraphes qui suivent.
La robotique et les drones attirent toujours
United Robotics Group qui comprend Aldebaran [pour rappel, le 12 avril 2022 la pépite Made in France de robotique humanoïde Softbank Robotics Europe, anciennement Aldebaran, qui avait été rachetée par les Japonais a été reprise par les Allemands. A cette occasion, l’entreprise a été renommée Aldebaran]. Aldebaran, qui a vu naître les robots Nao et Pepper vendus à plus de 40 000 exemplaires (plus de 13 000 Nao et 27 000 Pepper comme me le rappelait son executive manager Jean-Marc Bollmann), développe à présent Plato lancé voici 6 mois, avec la technologie CobiotX. Plato est utile pour les EHPAD en permettant la sous-traitance des tâches à faible valeur ajoutée (par exemple apporter un verre d’eau) pour les infirmiers. Ils peuvent alors se concentrer sur leur cœur de métier et se focaliser sur les urgences, ce qui constitue une réponse à la perte de sens. 190 personnes travaillent à présent en France au sein d’Aldebaran avec des profils de haut niveau.
Le robot d’Enchanted Tools, Miroki, a été amélioré (mobilité, fluidité). Il répond aux 3 fonctions de déplacement dans un environnement, saisie d’objets, d’interactions avec un dialogue avec l’humain et expression d’émotions sur un visage-écran. Il a désormais une petite sœur, Miroka.
Evotion était présent sur le stand de Bpifrance avec la French Fab pour la robotique. Le robot bar automatisé qui, disons-le, est de première génération était là pour capter le chaland. La valeur ajoutée de l’entreprise réside dans un positionnement original qui marche : la location de robots pour des événements avec une animation pour susciter le buzz.
Le véhicule de Zapata, Airscooter, a fait sensation. Il fonctionne avec du bio carburant, 4 moteurs thermiques, 8 moteurs électriques et ne pèse que 112 kg. A 80 % électrique et 20 % thermique, il rentre dans la catégorie des véhicules ultra-légers motorisés. On devait déjà à Franky Zapata, double champion du monde de jet ski et inventeur, le Flyboard et le Flyboard Air. 30 personnes travaillent pour l’entreprise avec beaucoup de brevets et une vente d’expériences de vols (les autorisations comme pour les drones étant souvent ardues) avec des débouchés aux États-Unis notamment.
Du côté de l’IA et des deeptech
Même si ChatGPT était sur toutes les lèvres, cette application est réductrice car elle ne reste que l’arbre qui cache la forêt de l’IA générative même si les plug-in autour d’elle lui donnent une valeur consid.érable. Sur le stand de Google, les démos de Bard s’enchaînent. L’outil est disponible en 3 langues (anglais, japonais, coréen) avec des tests en français. La firme de Mountain View a « besoin de s’assurer au préalable des autorisations » et se repose sur les 7 principes éthiques pour l’IA que Google s’engage à suivre et qui ont exposés via son CEO, Sundar Pichai alors que peu après un moratoire sur l’IA de 6 mois avait été demandé, le temps de la disruption et les conséquences sociétales pouvant être perturbantes :
- 1. Être bénéfique socialement
Comme pour la vaccination – si l’on se permet un parallèle osé –, les bénéfices doivent être supérieurs aux risques. - 2. Eviter les impacts injustes sur les gens
Ce qui équivaut à éviter les biais des algorithmes et avoir des discriminations de catégories de personnes. - 3. Tester l’IA en toute sécurité
Concevoir et tester les IA de façon sécurisée avant généralisation (toute IA est particulière et contextuelle). - 4. Responsabilisation
Pouvoir expliquer la logique des décisions qui ne doivent pas être vues comme des boîtes noires. - 5. Transparence et contrôle des données
Protection de la vie privée (par design). - 6. L’excellence scientifique
Une excellence souhaitée par Google pour faire progresser l’intelligence artificielle. - 7. A chaque IA, son objectif
Limiter les usages nuisibles de l’IA avec un objectif précis assigné dès le départ.
Les trois différences de Bard par rapport à ChatGPT :
1. Connexion à Internet en temps réel (et non données qui ne vont pas au-delà de 2021)
2. Réponses avec des éléments multimédia et possibilités de lui donner dans les prompts des images et des vidéos également
3. API dans Google Cloud et Réponses sourcées
Sur le stand Google étaient mis en valeur d’une part Google for Startups (avec des infrastructures mises en place pour les start-up, GPUs, cloud, etc.) et d’autre part Vertex AI qui permet de développer des applications avec des infrastructures dans le cloud qui vont intégrer des IA génératives. Il s’agit de les entraîner, tester puis déployer et gérer des modèles de machine learning à grande échelle et en accélérant le go to market. Pierre-Olivier Chotard, marketing manager chez Google France, souligne qu’il est possible de développer en 3 semaines des applications pour le marketing là où il fallait près d’un an avant et que des entreprises comme Orange l’avaient fait avec des résultats probants et bluffants. On note l’hébergement de 2 start-up françaises sur le stand : PhotoRoom, qui réalise 95 % de son chiffre d’affaires à l’étranger, permet outre les retouches photos, de détourer des photos, de mettre en scène des produits pour des sites e-commerce. MWM permet de développer et de déployer en temps réel des applications musicales avec la connaissance des clients.
Alors que l’on parle beaucoup d’IA générative, l’initiative « 100 % du contenu texte généré par l’humain » a été lancée avec un logo et une charte à l’appui. Des premiers producteurs de contenu et blogueurs ont rejoint le mouvement appelé à se développer et à faire cohabiter à côté du contenu facile à produire par les IA génératives du contenu 100 % humain avec parfois des fautes (errare humanum est) mais plus authentique, plus émotionnel et créé par des humains pour les humains.
Côté informatique quantique, nous avons toujours les développements côté IBM. Notons Siquance, qui est peut-être le quantique des quantiques et suivi en particulier par Olivier Ezratty. Il s’agit d’une spin-off du CNRS et du CEA. Le principe est de transformer le transistor en bit quantique ou le passage du bit (0 ou 1) en qbit (0, 1 ou les 2 états en même temps). Avec brevets à la clé, désormais 10 personnes et un grand bond en matière énergétique avec un besoin de refroidissement des systèmes moins gourmand (autour de 1 Kelvin).
Du côté de la Corée du Sud, Clika (www.clika.io) fondée en 2021, qui comprend 10 personnes, et qui a pour partenaire Intel et Nvidia, développe un modèle open source de compression des données en réduisant taille et complexité des modèles d’IA et de reconnaissance d’images. Les cas d’usage (mobilité, surveillance, robotique) sont par exemple pour la smart city le contrôle du trafic aux intersections avec du fait de la rapidité un stockage non dans le cloud mais dans le edge computing. La compression paramétrable peut aller jusqu’à 99 % de la taille des données, ce qui permet d’avoir des usages jusqu’alors non possibles sur smartphone y compris de la cybersurveillance pour le bien comme pour le pire.
VisualCamp développe une technologie de suivi oculaire basée sur l’IA pour PC, smartphone et tablette. Les données sont anonymisées pour respecter le RGPD ou ne sont pas conservées selon. La capture de l’attention oculaire s’effectue en temps réel. Ceci permet d’avoir une interface facilitée (par exemple défilement des pages d’un e-book selon la position des yeux) et d’avoir des données analytiques (nouvelle expérience utilisateur, site qui anticipe les actions) avec vérification que le message est bien adapté au lecteur, les mots clés à retenir de façon à optimiser l’affichage.
Caducy avec son produit i-Virtual, a été lancée en 2022 et compte déjà 13 personnes, 2 brevets, des certifications ISO et CE. Il s’agit d’un dispositif médical, de classe 2A, intégré dans plateforme de télémédecine, les données de santé étant stockées chez OVH et pas conservées plus de 5 ans. Un travail est mené avec les assurances, la télémédecine dans le cadre de la prévention. A partir d’un scan du visage, différents indicateurs de santé sont délivrés en 30 secondes (nombre de pulsations, fréquence respiratoire, niveau de stress, etc.). Ce dispositif, moins coûteux, permet de passer de la télémédecine à la téléassistance.
Sur le stand Occitanie, on notera la start-up Skyted (skyted.io) soutenue par l’IoT Valley dans le Sud-Est toulousain, créée en 2021 à Toulouse. Elle développe un masque absorbeur de son développé par des acousticiens. Celui-ci développé conjointement avec l’Onera utilise des technologies empruntées à la lutte contre le bruit émis par les réacteurs d’avions mais miniaturisées. Les applications sont nombreuses : bureaux partagés, centres d’appel, gamers, transports en commun et même les Forces Spéciales dans les Armées. Le masque est en bluetooth sauf via un câble pour les forces spéciales pour des raisons de sécurité et est vendu 400 € en précommande.
La start-up wiiCare également d’Occitanie développe une solution à base de capteurs pour prévenir des chutes. L’innovation réside dans la détection de mouvement intelligent. Brevet à l’appui, des tests du matériel ont été effectués pendant la covid. La French Tech aide au financement de la production à Jouy-en-Josas. Mais au-delà il s’agit du développement d’un boitier livré pour des prestations de services autour avec d’autres start-up et partenaires qui les réaliseront (plateforme pour start-up avec fourniture d’un dataset et algorithmes développés par les start-up) avec une location de 17 euros par mois par capteur. Les utilisations sont dans les EHPAD, pour l’amélioration de la qualité de vie au travail. Elle est non contraignante (sans bracelet, respect de la vie privée et anonymisation des données).
Les Frogans, technologie disruptive alternative au Web et triple E (Ergonomique, Ecologique, Economique) disposait d’un stand montrant les sites de nouvelle génération basés sur un standard ouvert et aussi l’ouverture vers un métavers plus frugal et respectueux de l’environnement. Ce projet du temps long, porté par l’organisation de standardisation OP3FT et par la société F2R2, a posé les bases techniques d’un standard ouvert sur Internet avec des points de présence à l’international (Chine et États-Unis), préalables nécessaires à la diffusion de la technologie Frogans et au décollage commercial de F2R2.
Quelques initiatives à souligner dans différents registres
Notons que beaucoup de start-up ou TPE ont recours à des stagiaires, ce qui est une bonne initiative à plusieurs titres. D’une part, tant que la situation financière et commerciale n’est pas stabilisée. D’autre part, pour accompagner le développement personnel des jeunes qui seront les piliers de l’entreprise plus tard et de les faire progresser et ayant une source de stimulation pour les plus seniors. La diversité est également inter-générationnelle.
Pour l’art digital sur écran avec des œuvres vivantes et animées, on notera la start-up Artpoint avec 350 artistes référencés.
Pour l’inclusion et la diversité, 50intech qui repose sur 4 piliers (personnes, égalité salariale, diversité, équité dans l’inclusion) et qui plairait à Anthony Babkine qui a réussi à capter l’attention d’Elon Musk. Des indicateurs sont développés comme le pourcentage des femmes dans les effectifs, proportion de femmes parmi les C level pour avoir des corrélations. Lancée en 2020, l’entreprise propose une plateforme de recrutement et de mise en relation pour les entreprises avec une base de données. Elle dispense aussi des formations de type Master class.
L’App Leon Guide produit du contenu culturel et historique avec des podcasts à écouter (300) pour le tourisme à La Réunion ce qui permet une culture géolocalisée. Les annonceurs permettent d’équilibrer le modèle économique.
Boxy, créé en 2018, est un magasin autonome et connecté avec une cabine de 15 m2 qui repose sur l’utilisation du QR code et du smartphone. Aujourd’hui 35 magasins sont opérationnels en île-de-France, ce qui emploie 60 personnes (avec des opérateurs, des livreurs et toute une chaîne). L’entreprise basée à Ivry-sur-Seine a dans chaque cabine 2 serveurs avec traitement du signal, balance, caméra. Elle part du principe que 50 % des Français n’ont pas accès à un commerce de proximité en moins de 5 minutes depuis leur domicile. C’est la diagonale du vide qui rend fou. Du CAPEX clé en main est livré en réponse.
Environnement et écologie, entre effet com et réalité
La start-up Sud-Africaine Kumulus, aspire l’air ambiant qui a un degré d’humidité variable pour produire de l’eau potable. L’appareil volumineux a vocation à produire de l’eau dans des pays qui n’ont pas accès à l’eau potable et ce, grâce à une alimentation en énergie via des panneaux solaires. En 1 h, 1 litre d’eau est produit si les conditions sont réunies : le RoI est loin d’être évident d’autant qu’il convient de fabriquer et de transporter l’engin. Il pourrait constituer un gouffre à énergie côté CO2 et faire cette écologie pourrait consister à passer de Charybde en Scylla. De l’innovation qui me laisse sceptique même si certains sont enthousiastes. En tout cas, clairement pas pour des pays en Europe.
Algama (algamafoods.com), créée en 2013, utilise des micro-algues pour remplacer les produits carnés, laitiers et de la mer mais surtout les œufs. 40 personnes travaillent pour l’entreprise dont 70 % pour sa R&D. Les micro-algues concernées sont la spiruline et la chlorelle. Le siège se situe à Malakoff en île-de-France. Sont invoqués les aspects écologiques, le bien-être animal, le prix et le fait que la solution séduit également les végans. Face aux risques sanitaires notamment la grippe aviaire et l’abattage de la volaille, une hausse du prix des œufs a été constatée par ailleurs.
Ynsect, qui a son vaisseau amiral à Amiens, emploie à présent 350 personnes. De façon décomplexée, un représentant sur le stand souligne que l’Autriche utilise des insectes à la place de la viande pour certains de ses hamburgers, des scarabées en l’occurrence. Rappelons que le contexte au niveau de l’Union européenne est tel qu’en catimini sans que les citoyens soient consultés, les produits alimentaires pourront comporter jusqu’à 5 % d’insectes pour les farines (du grillon en l’occurrence lequel a une forte concentration en cyanure par ailleurs). Pour la production d’insectes, deux parties sont à considérer, celle qui résulte du dégraissage des insectes, l’huile qui serait un substitut à l’huile de palme (laquelle est cancérigène et qui occasionne la déforestation. A quand du Nutella à l’huile d’insecte ?) et la protéine d’insecte proprement dite pour enrichir les aliments. C’est un peu le passage d’Intel Inside à Ynsect inside (qui s’affiche comme étant à haute valeur ajoutée). Du son de blé avec des composées de blé permettent de nourrir les insectes d’élevage. Il y aurait des insectes divers dans l’alimentation animale et humaine avec des impacts à géométrie variable selon des possibles intolérances et allergies comme le gluten et d’autres aliments traditionnels. La question du principe de précaution quant aux effets par rapport à leur consommation ainsi que l’étiquetage en petits caractères sont des points à garder à l’esprit.
Morfo est une entreprise qui a vocation à restaurer des écosystèmes forestiers natifs à grande échelle et qui amène de la tech dans l’écologie et c’est mon coup de cœur car possiblement à impact positif pour la planète. Les 4 étapes sont à l’aide d’un drone : 1. Analyse de la zone (bactéries, vie dans le sol, est-il exploité ou surexploité comme pour la canne à sucre par exemple, quelles sont les essences, la nature et la faune qui cohabite avec les espèces associées de façon à accélérer et regénérer le sol) 2. Sélection des semences et encapsulation sur le site en s’appuyant sur les savoir-faire locaux 3. Plantation des capsules 4. Suivi écologique du terrain au fil du temps. Des photos sont prises lors des 4 phases.
TripBike dans les Hauts-de-France présentait son vélo Hyboo avec utilisation du bambou pour des parties du cadre, lequel est très résistant. Deux versions sont proposées : musculaire et non musculaire (normal vs à assistance électrique). La recharge du vélo est rapide, moins de 2 h (sur port USB ou prise 9 V), ce qui pourrait en faire le « Tesla du vélo électrique ». Parmi les innovations présentées par sa directrice, ingénieur d’une fratrie d’ingénieurs, outre le gain de poids (15 kg vs 25 kg pour un vélo électrique traditionnel), le réglage de la potence pour plus d’ergonomique et un casque très léger en bambou en cours d’homologation. Le bilan carbone du bambou est négatif (en matière de CO2, c’est-à-dire positif pour la planète) et même nul si l’on intègre le coût du transport. Lancé voici 1 an, après une première pré-série de 150 vélos, une seconde de 500 est en cours avec 12 modèles différents.
Avob (https://avob.com), créée voici 14 ans et qui compte 20 personnes avec des capteurs d’IoT permet de piloter le bâtiment intelligemment dans le but d’optimiser la consommation énergétique. Il s’agit d’une plateforme de pilotage en mode SaaS avec des règles de pilotage ; par exemple si la climatisation est mise à 20 degré par défaut et que la température est de 35 dehors, alors augmenter la climatisation à 24 pour réduire le différentiel et être vertueux. Le pilotage permet aussi d’allonger la durée de vie du matériel (gain indirect pour la fabrication et le recyclage de 20 %) outre la baisse de la consommation (gain direct estimé à 40 %).
WorldWideWind, clin d’œil au WWW, est une entreprise norvégienne pour l’éolien en mer où l’on constate plus de force du vent et moins de béton utilisé pour le socle, ce qui génère une pollue non souvent prise en compte dans le bilan énergétique global.
A un peu plus d’un an des Jeux olympiques de Paris 2024
Côté sport, pas de start-up qui soit licornable mais toutefois des entreprises de niche ayant des utilités.
Hyperpro-sports.com est une solution américaine pour la gestion de la douleur, la récupération, l’amélioration de performance qui permet de livrer une température de 44° C jusqu’à 15 cm de profondeur au sein du corps.
Fan Support (fansupport.com) est une App turque qui permet la donation conditionnelle pour les jeux sportifs ou les athlètes à des causes.
Clim8 (https://myclim8.com/fr/) basée à Lyon et créée en 2016 a réalisé un chiffre d’affaires de 1,6 million en 2022. Sa technologie sans bouton permet d’autoréguler la température en permanence pour le confort avec des vêtements intelligents pour traverser le froid, que ce soit pour le sport ou pour des missions par grand froid. Le marché cible est typiquement le Canada et les pays nordiques.
Sporty Peppers (https://www.sportypeppers.com/) créé en 2019 d’abord pour les escape games et qui a évolué post-covid a pour but de faire bouger les personnes majoritairement les jeunes qui jouent aux jeux vidéos et éviter les kilos en trop du fait de l’oisiveté face aux écrans. Une App mobile à découvrir.
Infinite Athletic (Infiniteathletic.com) est une start-up barcelonaise créée en 2021. Le principe est la récupération des cordes de raquettes de tennis pour les transformer en fils de haute qualité pour la fabrication de vêtements pour sportifs. Ceci est vertueux pour l’environnement et s’inscrit dans le cadre de l’économie circulaire même si le prix est pour l’heure 30 % plus cher. Les 3 mots clés : circularité, technologie et durabilité.
Neoma (sans BS pour Business School) est une société créée en 2017 présente au Royaume-Uni, à Hong Kong, Singapour, etc. qui développe une reconnaissance du client via un tag bluetooth. L’objectif est d’éviter qu’il ne se représente à chaque fois, par exemple redire des possibles allergies, préférences alimentaires dans un hôtel ou encore des habitudes de consommation dans un magasin. Elle peut a contrario être détournée de son utilisation pour du contrôle social, les technologies sont aussi ce que l’on en fait. On pourrait imaginer un usage lors de la coupe du monde pour l’accès des athlètes aux infrastructures, le tout dans le respect RGPD avec un privacy by design pour faciliter l’expérience client en la rendant plus humaine du fait de la connaissance des données de la personne lors d’une interaction.
Moten technologies (moten-tech.com), accélérée par Paris & co et lancée en 2018, développe des capteurs d’efforts musculaires. La spécificité réside dans le fait qu’il ne s’agit pas d’une lecture de signaux électriques envoyés au muscle comme on peut le constater dans le monde médical mais de mécanomyographie. Il s’agit en l’espèce d’analyser les caractéristiques des vibrations et des secousses musculaires pendant une activité physique. En clair, c’est la transposition des technologies de sismologie à l’être humain.
Le cas d’usage peut s’effectuer en 2 temps.
1. Analyse du poste de travail (tâches plus difficiles au sein d’une journée et qui sollicitent le plus les muscles) avec un capteur par groupe musculaire et au global 4 à 8 capteurs par personne.
2. Tester des nouvelles solutions et voir si des reports sur d’autres muscles sont induits et le cas échéant faire évoluer la posture pour moins de fatigue.
Ceci participe à la diminution des risques de troubles musculosquelettiques et préserve la santé des salariés. On peut également imaginer des applications dans le sport.
2023 restera un grand cru.
1 Commentaire
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Merci pour cette revue structurée. C’était sympa de te revoir au stand F2R2 où était présentée la technologie Frogans. Nous avons eu énormément de visites à ce stand, ce qui est de bon augure. Les utilisateurs ont notamment passé pas mal de temps sur l’exploration des sites Frogans en VR.
VR et IA ont beaucoup fait parlé d’elles récemment, mais comme tu le fais remarquer, la robotique n’était pas en reste à VivaTech 2023.
Il y avait autrefois un atelier Aldebaran à Issy-les-Moulineaux que j’avais eu la chance de visiter : https://www.jeromedelacroix.com/visite-a-latelier-aldebaran/
Je me demandais le lien avec United Robotics. J’ignorais que c’était la société allemande qui avait racheté Softbank Robotics et qui lui avait redonné son nom originel, donné par Bruno Maisonnier.
En tout cas, Pepper a toujours autant de succès avec les petits et les grands !
[…] Comme chaque année, mon article sur Vivatech suit. Cette édition 2024 de Vivatech était très orientée start-up. L’intelligence artificielle était sur toutes les lèvres (près de 40 % des exposants) même si souvent un algorithme est rebaptisé IA ainsi que les thématiques du transport, de l’environnement et du sport en amont des Jeux olympiques de Paris. Elle a battu les records de participation (165 000 visiteurs, 13 500 start-up présentes, plus de 120 pays). En revanche certaines entreprises comme Google et Apple étaient absentes même si Nvidia était présent à côté d’AWS. D’autres grands groupes avaient diminué leur surface. Cette orientation plus grand public et un peu moins B2B avec une affluence record le samedi montre aussi la prise de conscience du numérique et de l’innovation dans l’ensemble de la société. […]