ChatGPT, l’agent conversationnel révolutionnaire
ChatGPT est un agent conversationnel qui combine plusieurs intelligences artificielles (apprentissage supervisé et apprentissage de renforcement avec une intervention humaine pour améliorer les performances et une mémoire des questions précédemment posées) pour le traitement du langage naturel et l’analyse de texte. Un large corpus de textes et de données a permis d’entraîner le modèle. Il peut ainsi avoir une compréhension du langage humain et générer des réponses qui semblent naturelles à des questions posées. Il peut être utilisé pour l’automatisation de certaines tâches et rédactions de textes en imitant des styles d’auteurs.
Il a été lancé le 30 novembre 2022 et suscite un buzz considérable. Développé par OpenAI, il repose sur le langage GPT-3 (Generative Pretrained Transformer 3) qui succède à GPT-2. GPT-2 permettait déjà d’écrire des articles avec potentiellement des risques de générer des fausses nouvelles selon l’utilisation qui en est faite. Comme toute technologie, les usages peuvent s’avérer positifs ou non, tout dépend de la volonté et de l’éthique associées. Malgré ses biais algorithmiques et l’absence de données sur les événements récents, il réalise un grand bond en avant vers la singularité, c’est-à-dire un point où l’intelligence humaine sera supplantée par l’intelligence artificielle, même si à titre personnel je crois plus à des singularités partielles. Il peut dans de nombreux cas s’avérer bluffant avec des travaux générés en réponse à des questions qui sont parfois meilleurs que ce que produirait un humain. Rappelons qu’OpenAI est une entreprise qui se déclare à but non lucratif et dont le siège est à San Francisco et qui veut développer une intelligence artificielle qui aide la société dans son ensemble. Elle a été co-fondée en 2015 par Elon Musk et Sam Altman de l’accélérateur de start-up Y Combinator dont le siège est à Mountain View en Californie. Son statut a évolué en 2019 pour devenir entreprise à but lucratif plafonné (avec un rapport de 1 à 100 pour une mise effectuée) et ainsi attirer des investisseurs.
L’intelligence artificielle est plurielle et l’apport de Prolog
Jusqu’à la fin des années 1990, s’agissant de l’intelligence artificielle qui est plurielle (systèmes experts, réseaux neuronaux, machine learning, deep learning plus récemment notamment), nous distinguions principalement deux langages d’IA remarquables, LISP (LIST Processing, créé par John McCarthy en 1958 du Massachussetts Institute of Technology), le pionnier, et PROLOG fondé en 1972 par les Français Alain Colmerauer et Philippe Roussel lequel permet la programmation logique avec contraintes.
Cette vidéo retrace le parcours d’Alain Comeraurer pour les 50 ans de Prolog cette année. Dans les années 1980, un fort engouement a été constaté lorsque les Japonais, qui étaient une grande puissance électronique, se sont intéressés au projet d’informatique de 5e génération.
L’apport de Prolog a été considérable pour le traitement algorithmique du langage et est conçu pour traiter de l’information et non de la donnée brute. Au fil du temps Prolog a évolué pour aller vers de la programmation sous forme d’arbres de contraintes, ce qui est pertinent pour tous les systèmes d’optimisation. Parmi ses caractéristiques, notons le fait qu’il n’y a pas de séparation entre programme et données, qu’il s’agit d’un langage déclaratif et non procédural, qu’il permet la représentation des connaissances, qu’il raisonne sur la base de règles, qu’il permet le parallélisme et la métacircularité. Enfin Prolog n’est pas dépendant d’un système, a la faculté d’évoluer et peut être placé dans le cloud.
Ce support de Jean Rohmer, président de l’Institut Bull, montre la puissance du langage qui avec 7 transparents (#2 à #8) permet d’avoir un cours fondamental de Prolog du fait de la sobriété intrinsèque à ce langage.
Vers une IA au service de l’Homme et éthique
Désormais, nous avons d’autres langages moins natifs pour l’IA qui sont néanmoins massivement utilisés pour l’IA comme Python, plus facile d’accès. Un renouveau de l’IA est non seulement possible mais surtout souhaitable pour qu’à l’heure des fake news, des manipulations et erreurs en tous genres, l’IA soit au service de l’homme pour lui faciliter les tâches et en automatiser certaines fastidieuses et non l’asservir avec des limites intrinsèques posées par ChatGPT. Une souveraineté numérique dans la programmation avec un Prolog 2.0 pourrait être parmi d’autres une piste sérieuse à exploiter.
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