Rencontre avec Loïc Le Meur : nouveau challenge PAWA, entreprendre avec le web en étant conscient pour la planète

Loïc Le Meur est entrepreneur du Web. Il a été DG de la plateforme de blogs Six Apart, créateur de la start-up Seesmic vendue ensuite à Hootsuite, de la conférence LeWeb qui a attiré les dirigeants de la tech et d’entreprises majeures, de Leade.rs – place de marché pour l’organisation de conférences. Après avoir connu de nombreux succès – il a aussi été présent au forum de Davos dans le cadre du World Economic Forum – il a eu un déclic et une crise existentielle avec « la crise de la quarantaine » en ayant fait le tour de la vie matérielle avec une question que se posent beaucoup de personnes dans la vie active au bout de quelques années, la question du sens. Pour lui, « l’accumulation des marques de reconnaissance, la réussite matérielle ne sont pas suffisants ». Il est parti en retraite de longs mois vivre auprès des chamanes, les gardiens de la forêt amazonienne laquelle est en voie de destruction avancée par l’homme.

Ayant eu l’occasion de le rencontrer lors de son passage éclair à Paris en septembre je vous livre quelques réflexions sur nos échanges et des messages qu’il souhaite faire passer.

Rencontre avec Loïc Le Meur, de San Francisco à Paris

Vers les trois dimensions fondamentales : matérielle, digital, conscience

Au cours des échanges, nous convergeons sur l’importance de la forêt, des océans auquel j’ajoute la pollinisation.

Au gré des rencontres et de fil en aiguille, on lui a conseillé d’aller rencontrer un chamane dans la forêt amazonienne. C’est à partir de cette rencontre avec un indigène que tout a alors commencé par un parcours initiatique (par exemple faire 4 jours de jeun dans la forêt où il a passé un an, retraite de méditation bouddhiste et autres expériences dans la connaissance des cultures ancestrales). Compétiteur dans l’âme et faisant les choses entièrement, il a acquis le grade le plus élevé pour les chamanes et a réalisé la diète la plus intense (1 an avec abstinence de sucre, de viande, de relation sexuelle, etc.) en s’y conformant ce qui lui permet de percevoir différemment les sensations. Un chamane lui a confié qu’« un homme sans dimension spirituelle n’est pas un homme ». Les entrepreneurs doivent être plus conscients pour aider les autres et la planète. Il va jusqu’à pointer le risque d’extinction de l’espère humaine. Il me glisse la punchline « on est passé de la forêt avec déforestation à une déforestation avec un peu de forêt ». La conscience permet de ne plus vivre et de consommer de la même manière. Il ne s’agit pas d’être décliniste mais plus de changer in fine de logiciel dans la création d’entreprise.

En décidant de faire une retraite dans la forêt amazonienne, il est ainsi parti chercher autre chose, que l’on ne trouve pas dans notre vie occidentale où il avait tout essayé. Il a expérimenté plusieurs outils dont la méditation mais ce sont les techniques ancestrales qu’il juge tout aussi importantes que les technologies modernes qui ont permis ce niveau de conscience. Il dresse le constat qu’aux deux mondes ou dimensions, le matériel et le digital, il y avait un manque, le monde spirituel que Loïc préfère qualifier de conscience.

Nous avons ainsi bel et bien trois mondes qui sont complémentaires, le monde matériel, le monde digital et le monde spirituel ou conscient. Devenir plus conscient amène à changer son business : on ne peut pas injecter des choses mauvaises pour son corps, faire un business qui est nocif pour la planète. La question qui en découle est de déterminer comment entreprendre en protégeant la nature.

Il dresse le constat que très peu d’entrepreneurs sont conscients et qu’en même temps l’entrepreneur conscient se sent très seul. Il convient selon Loïc de les réunir ensemble et mettre en avant les personnes inspirantes. Il note que le cheminement qui conduit à créer tel ou tel entreprise est intéressant. On pourrait citer Uber. Et du reste en Californie c’est souvent à la suite d’un problème qu’une opportunité business en découle.

Il convient de d’abord changer soi-même, sa manière de vivre, de parler, de consommer. En ensuite changer son business. L’entrepreneur qui fait des profits est normal mais ce doit être conciliable avec le bien de la planète.

La conférence PAWA, un LeWeb avec l’âme conscience en plus ou le chainon manquant

Dans ce cadre, il lance en effet un nouveau projet PAWA pour réaliser une passerelle entre les civilisations anciennes qui ont beaucoup de points positifs à nous apporter et le progrès technologique de notre société contemporaine avec la révolution apportée par le Web3, l’intelligence artificielle et le métavers. Et ceci avec une façon de changer le monde positivement, le « doing good » comme on l’entend dans la Silicon Valley.

Cette première conférence PAWA se tiendra à Station F les 14 et 15 octobre prochain. Elle s’adresse aux entrepreneurs et aux investisseurs. Et Loïc veut commencer d’abord par des start-up et des leaders spirituels avant de s’attaquer aux grands groupes. Il s’interroge sur ce que l’on a fait dont on est fier, qui a un sens pour la planète.

Ainsi LeWeb a inspiré des générations d’entrepreneurs pour montrer que l’on pouvait créer sa boîte. Son travail est de connecter des gens, ce qu’il sait bien faire. PAWA va commencer petitement comme pour la conférence LeWeb avec ceux qui comprenaient au départ et vise à grandir au fil des années pour nous l’espérons devenir incontournable.

La conférence PAWA s’inscrit logiquement dans une suite de LeWeb avec cette 3e dimension manquante, la conscience, en permettant de mettre en avant des gens inspirants.

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