L’indice relatif à l’économie et à la société numérique (DESI) est publié chaque année depuis 2014 par la Commission européenne. Il vise à mesurer les progrès accomplis en matière de numérique par les nations de l’Union européenne. Le rapport pointe que 54 % des Européens de 15 à 74 ans ont des « compétences numériques de base » alors que l’objectif est de 80 % d’ici à 2030.
Globalement, les pays sont en progrès mais avec des retards en matière de compétences numériques, pour les PME notamment en matière de transformation digitale et pour le déploiement des réseaux 5G ainsi qu’en ce qui concerne l’utilisation du big data et de l’intelligence artificielle.
L’UE compte désormais 9 millions que l’on pourrait qualifier spécialistes du numérique alors que l’objectif fixé d’ici l’horizon 2030 est de 20 millions. On risque d’avoir des pénuries et des postes non comblés comme par exemple du côté des data scientists ainsi que des formateurs pour réduire la fracture numérique et accélérer la transition numérique.
La France, qui était classée à la 15e place lors de l’édition 2021, pointe désormais à la 12e avec une petite progression en score lequel est de 53,3 % vs un peu plus de 50 % l’année dernière. La moyenne européenne est 1 % en dessous. Notons aussi que la France gagne une place par rapport aux premières éditions du fait du Brexit et du passage de 28 à 27 nations. Les pays réalisent un score compris entre 30 % (Roumanie) et 70 % (Finlande). Ce score ou indice résulte de la somme de 4 notes sur 25 points que sont 1. le capital humain, 2. l’intégration des technologies numériques, 3. la connectivité et 4. les services publics digitaux. La France ne réalise pas un bon score sur les deux premiers. Cet indice est calculé un peu à la manière du Social Selling Index de LinkedIn avec également 4 notes sur 25 (construire sa marque professionnelle, trouver les bonnes personnes, échanger des informations, établir des relations) comme indiqué dans le livre Pro en réseaux sociaux (cf. page 85).
Les pays nordiques (Finlande, Danemark, Pays-Bas et Suède) restent les plus avancés. Un rattrapage de pays du Sud notamment l’Italie et la Grèce ainsi que la Pologne par exemple est constaté. Et globalement les pays ont progressé lors de la pandémie notamment avec le télétravail qui s’imposait de fait pour les fonctions télétravaillables en partie ou en totalité. Les compétences numériques, la transformation numérique des PME et le déploiement des réseaux 5G restent les domaines où le potentiel de croissance est important.
Il convient de zoomer pour avoir des explications sur chacune de ces 4 notes qui permettent de produire le score. L’IA et le big data sont perfectibles et en-deça des objectifs volontaristes affichés.
Pour avoir les détails des calculs, on peut se référer à cette page du site de l’Union européenne.
Pour mieux comprendre la trajectoire voulue, on pourra consulter les objectifs numériques pour 2030 pour l’Europe qui constitue la « boussole numérique ».
La souveraineté numérique n’est présente qu’en affichage et l’industrie numérique n’est pas intégrée à proprement parler dans le calcul de l’indicateur.
A noter aussi que l’utilisation du numérique ne doit pas constituer un frein aux libertés, thème non abordé d’autant que l’identité numérique européenne est évoquée comme nouvel eldorado multipliant le champ des possibles.
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