Deux livres blancs ont été publiés en septembre et en octobre 2020 sur la 5G par le Conseil national de l’Industrie, respectivement sur la question environnementale et sur la stratégie et les enjeux. Ils méritent d’être lus pour combattre des fausses idées.
Ces documents reviennent sur les caractéristiques techniques de la 5G, cinquième génération de système mobile. Le premier analyse les questions de consommation énergétique et des émissions de CO2 tant en France que dans le monde. Ainsi on se rend compte de la très forte consommation énergétique pour les crypto-monnaies qui utilisent des fermes de serveurs avec une franche évolution constatée entre 2015 et 2018. D’où l’idée de davantage pousser la technologie blockchain à preuve d’enjeu plutôt que la preuve de calcul (pour par exemple la crypto-monnaie bitcoin) et de procéder aux nécessaires optimisations.
Du fait de l’utilisation d’un nombre d’objets connectés grandissant au quotidien et des usages qui se développent – sources par ailleurs d’emplois -, il convient de rechercher la meilleure efficience possible. Ainsi la 5G outre le très haut débit mobile, permet des communications critiques à très faible latence (quasi temps réel) et à très haute fiabilité (pour des applications à venir comme le véhicule autonome, des opérations de chirurgie à distance ou encore dans l’industrie : moins de rebuts de production ou réduction de l’énergie consommée). Le livre blanc sur les impacts environnementaux de la 5G met en exergue les éléments de compétitivité de la 5G pour une société post-Covid avec une relocalisation des productions. Des éléments techniques sont délivrés sur les spectres de fréquences utilisées (bandes de fréquence de 3,5 GHz et 26 GHz ; cette dernière étant dite millimétrique pour des nouveaux services comme la TV 8 K, la réalité augmentée. Elle est en particulier liée à des harmonisations internationales (26 GHz en Europe vs 28 aux Etats-Unis) avec les antennes MIMO (Multiple-Input Multiple-Output ou technique de multiplexage dans les radars) associées qui émettent le signal uniquement dans la direction du mobile en communication et non plus dans un large secteur comme le font les antennes à faisceau fixe très utilisées avec la 4G. La 5G fait appel à des technologies logicielles issues du cloud et des systèmes d’information comme la virtualisation et le réseau défini par logiciel. Un autre aspect est la fourniture de ressources quantitatives et qualitatives à la demande pour une personne ou un groupe pour un type de service donné. On parle de « slicing » (découpage de services en tranches avec des modèles économiques associés à imaginer).
Les équipements (PC, smartphone) ont des impacts écologiques très forts lors de la fabrication et de la fin de vie qui rendent nécessaires à la fois le recyclage et l’allongement de la durée d’utilisation de ceux-ci. Aussi Orange a réalisé une étude en 2019 sur une analyse du cycle de vie d’une unité de radio distante. Celle-ci pointe la primauté de la phase d’utilisation dans l’impact environnemental dans ses différents aspects (épuisement des ressources abiotiques, changement climatique, émission de particules fines, etc.). Cette étude dans le respect du cadre réglementaire (norme ISO 14044) vient confirmer la nécessité d’allonger la durée de vie d’un terminal (actuellement de 2 ans et à faire passer à 4).
Les usages dans le domaine du B2B sont évidents avec des développements économiques à la clé. Ceux dans le domaine personnel et les modes de consommation associés demanderont du discernement et une éducation avec des gestes éco-citoyens. En tout état de cause, il s’agit d’une accélération d’usages potentiels et une maîtrise des impacts environnementaux avec une bonne utilisation associée pour un cercle vertueux de croissance.
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