L’élection du mot numérique aura recueilli 191 votants cette année vs 124 l’année dernière avec, pour cette édition, la possibilité de voter sur un site de sondage en ligne pour accroître l’omnicanalité où j’ai également reçu des votes via WhatsApp. Relayée par Le Parisien et Aujourd’hui, une cinquantaine de votes supplémentaires ont été recueillis au côté de figures du numérique et sans apporter de différences majeures dans les résultats confirmant une convergence sociétale.
Cryptomonnaie l’emporte, un phénomène de société en devenir
C’est cryptomonnaie qui l’emporte au terme d’un duel plus serré que les années précédentes avec son dauphin, assistant personnel (numérique). La fièvre médiatique a été forte portée par le bitcoin avec même Nabilla (!) qui en faisait l’apologie au plus fort de son cours alors que tout investissement spéculatif comporte des risques. Mais au-delà c’est tout une série de monnaies qui sont apparues avec même des monnaies locales et qui sont répertoriées par le site Currencio qui permet aussi d’effectuer des conversions de devise pour connaître les cours. Enfin depuis le 1er janvier, des buralistes vendent des coupons de 50 euros et plus convertibles en cryptomonnaies (bitcoin et ethereum). Une question que je pointais parmi d’autres dans ma thèse est celle de la création d’un agrégat monétaire M5 constitué de cryptomonnaies car le rôle de la Banque Centrale à l’égard des cryptomonnaies est appelé à évoluer même si pour l’heure aucune convention n’a été signée dans le cas des buralistes par exemple.
Assistant personnel et illectronisme complètent le podium
Assistant personnel arrive assez proche de cryptomonnaie, boosté par l’essor des Amazon Echo et de Google Home même si toute une série d’appareils comme Zenbo côté robot est progressivement commercialisée (y compris par Orange avec l’annonce de Djingo ou Linagora avec LinTO présenté au CES de Las Vegas). Les GAFAM et BATX s’intéressent de près à la question…
Le podium est complété par illectronisme montrant le fait que la fracture numérique est un risque bien présent que ce soit pour l’e-administration, les chocs d’usage entre générations ou les « laissés pour compte » du numérique. En ce sens, l’Etat et le politique ont un devoir (plan d’infrastructure numérique avec très haut débit mais aussi formation pour par exemple certains seniors et dans les zones rurales ou auprès des CSP- car la fracture numérique s’ajoute à la fracture sociale par exemple). Certains seniors ne pourront faire leur déclaration d’impôt en ligne ou des démarches administratives sur un site sans aide même si celui-ci est accessible, responsive, etc. Et ce ne sont pas une dizaine d’euros par personne qui suffiront car dans le processus de formation, la pratique est essentielle avec des piqûres de rappel.
Suivent ensuite phygital (8,5 %) illustrant la complémentarité des mondes numérique et physique, puis un peu plus loin informatique quantique (encore loin des réalisations concrètes), animoji, intrapreneur et phubbing. A noter que les autres recueillent 15,2 % des votes avec des suggestions comme infox ou fake news (6 fois), captologie (étude des technologies numériques comme outil d’influence / de persuasion des individus, suggéré par Gilles Babinet), algorithme, edge computing (en alternative au cloud computing en traitant les données là où elles sont générées), open data (déjà proposé), ainsi que de nombreux signes (ICO, RGPD, etc.) non retenus dans le choix du mot, etc. Enfin, certains ont indiqué préférer cybermonnaie à cryptomonnaie.
Rendez-vous en fin d’année pour élire le mot numérique 2019
Les lauréats des années précédentes sont (avec les équivalents en français idoines qui ont suivi) :
– Intelligence artificielle en 2017
– Blockchain en 2016
– Ubériser en 2015
– Selfie en 2014
– Responsive design en 2013
– Big data en 2012
– Cloud computing en 2011
– Community manager en 2010.
Merci pour les votes. Vous pouvez déjà proposer des termes pour l’élection 2019 en vue de l’établissement de la liste des nominés.
Signalons que le Cambridge Dictionary a, pour sa part, élu nomophobie (angoisse de se séparer de son smartphone) mot 2018. Celui-ci avait été proposé à l’élection du mot numérique 2017 mais avait terminé loin du podium (1. Intelligence artificielle 2. Chatbot 3. Plateforme).
Commentaires récents