Apple : quel marketing après celui à la Ford T 2.0 ?

La stratégie d’une gamme de produits simples à la Ford T

Comme je le soulignais dans un billet précédent, Apple bien qu’au zénith est fragilisé par deux tiers de ses ventes réalisées avec l’iPhone et un lent décollage de sa Watch, une légère baisse de l’iPad et le risque d’une banalisation de ses produits avec une magie qui s’émousse si l’innovation marketing est moindre. La grande force d’Apple est de vendre des produits standards « à la Ford T » avec une sous-traitance low-cost (de type Foxconn à Shenzhen et ailleurs en Chine par exemple) et les vendre comme des produits de luxe tout en suscitant l’intérêt pour chaque nouvelle sortie de version bien mise en scène. Pour rester au top, la firme de Cupertino qui va bientôt avoir un nouveau siège colossal sur un autre site à Cupertino également, se doit de trouver des relais de croissance à la Google. Mais aussi de continuer à exploiter l’App Store avec en prolongement le big data couplé à l’intelligence artificielle – la valeur ajoutée dans les données est la piste la plus prometteuse comme le font Google, Facebook mais aussi Tesla, Netflix et quelques autres acteurs majeurs.
Le nouveau siège pharaonique d'Apple

Se diversifier avec des partenariats stratégiques en win-win

A l’image des nombreux co-branding que l’on peut observer notamment dans l’agro-alimentaire (par exemple Chocolat Milka) et l’automobile (par exemple série Roland Garros de Peugeot) qui ont pour effet de parfois ressusciter des marques prestigieuses ou alors surfer sur l’image de marque d’une enseigne, Apple ne pourrait-il pas « s’abaisser » à envisager la même chose car de nombreuses niches à marge existent. Si l’on prend la Watch qui n’est finalement qu’un satellite de l’iPhone et qui n’a pour l’heure que peu d’applications propres, différenciantes et à réelles valeurs ajoutée, on peut constater deux choses qui correspondent à des régressions fonctionnelles par rapport à beaucoup de simples montres :

– Absence de montre avec des capteurs solaires – ce pourrait être un axe intéressant (et surtout pour l’iPhone dont l’autonomie de la batterie pour des gros consommateurs est assez faible)
– Absence de montre et d’iPhone étanches à l’eau (or l’iPhone est bien utilisé en tant qu’appareil photo et son champ d’utilisation est réduit par ces absences fonctionnelles).

D’où bien que n’étant pas VP marketing d’Apple, cette simple suggestion de consultant. Parmi les partenariats possibles, on pourrait facilement imaginer un entre Apple et GoPro avec un iPhone GS (pour GoPro et Sport et également un clin d’œil au vénérable Apple ][ GS) qui aurait a minima une coque renforcée tout en ayant un poids optimisé avec 1 ou 2 options au choix : capteur solaire pour la batterie et étanchéité.

Plus généralement, Apple doit réfléchir à son positionnement sur l’iPhone, la Watch et éventuellement un 3e appareil à lancer qui permettrait une entrée dans l’Internet des objets et ce, d’autant plus que les vêtements connectés « wearables » deviennent une réalité qui pourrait bien contraindre les ventes de l’iPhone et de la Watch. Un partenariat dans la même veine que Go Pro avec Red Bull et pourquoi pas avec quelques figures du sport pour des wearables aurait également du sens. Mais cela remettrait en cause l’ADN d’Apple qui est de l’ordre du divin et ne peut être incarné par un sportif de premier temps, fut-ce un Usain Bolt, Michael Phelps.

Ces réflexions sont à conserver à l’esprit alors même que le futur iPhone 7 annoncé pour le 16 septembre prochain s’annonce moins révolutionnaire et que Steve Jobs nous aura bientôt quitté voici 5 ans. Sans transformation digitale permanente, tout leader peut être ubérisé ou plutôt dans le cas présent nokiaisé.

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