Amazon est plus discret que les autres GAFA (Google, Apple ou Facebook) mais est néanmoins en train de bâtir un empire qui va au-delà du e-commerce. Après Amazon Prime Now, Amazon Dash et son écosystème, Amazon Fresh, c’est au tour de la vidéo avec le programme Amazon Streaming Partners qui arrive en Europe. La vidéo est le relai de croissance naturel d’Internet que ce soit pour les réseaux sociaux (Facebook Live, Twitter avec Periscope, etc.) – ce qui pourrait par ailleurs occasionner des problèmes de bande passante et de priorités différenciées en fonction des niveaux de service remettant en cause le principe fondateur de neutralité du net – mais aussi pour l’information, le e-commerce et l’ensemble des usages.
Le business model de la plateforme proposée par Amazon permet aux propriétaires de contenu vidéo d’offrir leurs propres abonnements via Amazon Video, au lieu de proposer leur propre service de vidéo à la demande (SVoD) en direct. Cette intermédiation est à l’image de l’App Store et du référencement effectué associé par le géant Apple permettant une bonne visibilité des applications en retour, en échange de la triple dime prélevée.
La chaîne de valeur de la vidéo pour Amazon est résumée sur ce schéma ci-après où d’autres briques d’Amazon sont présentes comme AWS pour le service d’hébergement dans le cloud, Amazon Fire (la tablette au prix serré), Amazon Studios.
Avec ce lancement de programme partenaire pour le streaming, Amazon propose un service proche de ceux que les fournisseurs de télé payantes (sans être présent dans le cœur du contenu ou le sport par exemple ou encore créer du contenu exclusif comme Netflix ; Netflix exploite par ailleurs le big data pour conseiller le spectateur dans les choix de contenu susceptibles de l’intéresser un peu comme Amazon le fait pour les biens sur son site marchand mais façonne aussi les contenus de ses productions en fonction des attentes escomptées des utilisateurs – intrigue, acteurs souhaités, etc. – ainsi ont été produits Orange is the new black House ou Marseille avec Gérard Depardieu et Benoît Magimel dans les rôles clefs) font mais à un tarif plus agressif. Amazon anticipe les usages puisque selon le rapport annuel 2015 du régulateur britannique Ofcom – proche de l’ARCEP en France quant à ses missions – 50 % de la consommation vidéo des 16-24 ans est à la demande.
Un rapport publié par Analysys Mason est disponible avec des analyses complémentaires.
Ce nouveau service d’Amazon est de nature à disrupter les offres payantes de télé à demande.
Commentaires récents