Le livre de Gilles Babinet Big Data, penser l’homme et le monde autrement est une bonne introduction à la révolution big data qui impacte tous les secteurs d’activité avec telle la loi de Moore une masse des informations disponibles sur Terre qui va doubler tous les 18 mois. Les aspects marketing et économiques des données sont décortiqués avec de nombreux exemples. Même si le livre n’apporte rien de révolutionnaire, il est à lire par le commun des mortels et par les managers pour leur donner la culture nécessaire pour comprendre les enjeux de ce nouveau monde digital où le code devient la loi selon le titre d’un livre du juriste américain Lawrence Lessing.
La troisième partie nous et les machines effleure les aspects éthiques alors même que la loi sur le Renseignement vient d’être votée et fait l’objet de 3 saisines du Conseil Constitutionnel car l’aspect Big Brother reste le côté obscur de la force Big Data. Pour aller plus loin sur ces questions, il conviendra de lire La vie algorithmique : Critique de la raison numérique d’Eric Sadin qui apporte un regard philosophique mais avisé sur la puissance des machines en faisant la juste part entre les opportunités et les menaces. Eric Sadin avec la 4e critique, post-kantienne se veut « un philosophe du siècle des lumières numériques ».
La gratuité, à quel prix ? sous-titré Circulation et échange de biens culturels sur Internet permet de nourrir la réflexion sur la 3e voie face à Hadopi et à la licence globale qui constituent les deux extrêmes. Il est regrettable que l’analyse n’ait pas été poussée dans un contexte plus large avec notamment les acteurs disruptifs comme Netflix – certes avec un modèle payant – qui ont des algorithmes puissants permettant de faire de la recommandation intelligente sur les films qui plairaient à l’abonné, à mon sens plus efficace que celle d’Amazon car reposant sur de la consommation réelle alors qu’acheter un livre culturel sur Amazon ne donne pas d’information quant à sa consommation effective (par exemple livre lu en partie ou en totalité plusieurs fois).
Internet et les réseaux sociaux – Que dit la loi ? de Fabrice Mattatia est un petit guide mais très complet sur les questions que l’internaute peut se poser régulièrement : liberté d’expression sur Internet et limites, responsabilité quant au contenu publié, données personnelles, suppression de compte Facebook par exemple, le téléchargement vs le streaming, l’opt’in vs l’opt’out, les transactions en ligne et les litiges, le spam, l’usage d’Internet sur le lieu de travail avec la porosité des frontières vie professionnelle et vie privée (cet aspect primordial avec le BYoD par exemple, le télétravail, les chartes d’utilisation des outils numériques, etc. mériterait d’être développé ou nécessiterait un livre à part entière).
L’art des médias sociaux de Guy Kawasaki et Peg Fitzpatrick est un petit livre avec beaucoup de copies d’écran qui donne des conseils pour les utiliser. Pas seulement pour les débutants, il reste assez générique mais agréable à lire avec aussi des conseils pour des outils comme Slideshare, Hangout ou Pinterest. Il constitue un bon complément au livre Community management sans toutefois aborder de réelle stratégie de présence globale sur les médias sociaux. C’est dans ce sens un catalogue de recette bien fait et agréable à lire. Toutefois certains conseils ne sont pas prendre à la lettre. Par exemple publier plusieurs fois un même tweet dans une journée pour être davantage vues peut énerver ses abonnés.
Enfin pour la Transformation digitale, le livre que j’ai co-écrit avec Michaël Tartar est plus que jamais à dévorer avec vos retours d’expérience qui nous sont précieux pour alimenter le modèle.
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