La mode durable des réseaux sociaux éphémères

Les réseaux sociaux éphémères

Les réseaux sociaux éphémères s’imposent !

Les réseaux sociaux qui connaissent à présent la plus forte croissante sont les réseaux sociaux éphémères qui permettent d’envoyer des photos, des vidéos qui, après être reçues et lues par les destinataires, sont détruites au bout de quelques secondes un peu comme dans l’Inspecteur Gadget. Il en va de SnapChat créé en 2011 et disponible pour les plateformes mobiles iOS et Android. Et de Facebook Poke créé après le refus de rachat de SnapChat par le leader des réseaux sociaux avec une différence majeure, il ne permet pas l’anonymat. Nous distinguons également d’autres sites comme Blink, Wickr (avec des rattachements de contenus en provenance de Google Drive ou de Dropbox), Kwikdesk, Gryphn (pour des usages plus professionnels avec certains messages rendus confidentiels), Efemr (un plug-in pour Twitter qui donne une durée de vie au tweet du type « message #2h », même si le tweet peut être ensuite être relayé www.efemr.com), Whisper, etc.

Les usages sont importants, notamment chez les 13-25 ans et plus particulièrement les adolescents. On dénote l’échange de photos de soirées, des messages personnels que l’on souhaite cacher aux parents et aussi le « sexting » qui consiste à envoyer des textes ou des images à caractère sexuel.

Les échanges seraient plus spontanés dans l’instant pour synchroniser émotions et expressions. Ils seraient davantage authentiques et supposeraient moins une mise en scène comme sur Facebook, voire Instagram et Pinterest. Et ils pourraient tout autant marquer les esprits. En outre, on communique de plus en plus par des images éventuellement commentées. Et une tendance observée, du moins chez les adolescents, est la volonté de ne pas avoir de stock d’images.

Ces réseaux sociaux éphémères permettraient de se démarquer de Facebook devenu populaire , dont la croissance piétine, et où tout le monde se trouve alors même que l’adolescent préfère ne pas rencontrer ses parents ou ses professeurs en utilisant un outil. Et qu’il recherche une indépendance par rapport à des réseaux sociaux donnés tout en étant en contact avec ses cercles d’amis.

Le scandale des écoutes sur le Web est arrivé comme du pain béni pour développer la prise de conscience de la nécessaire protection des données personnelles et appuyer l’inquiétude quant aux traces numériques par rapport à l’absence de droit à l’oubli sur Internet.

L’effacement des messages envoyés serait de nature à rassurer les expéditeurs. Pour autant il a été démontré qu’il était possible de retrouver photos et vidéos dans les fichiers temporaires du smartphone (ne pas les ouvrir à leur réception pour ne pas déclencher leur autodestruction). Voir ce lien.

En outre, les fichiers sont censés être effacés des serveurs mais il est toujours possible pour les bidouilleurs de les récupérer quelques jours après. Des applications comme SnapCrack, qui vont à l’encontre des principes de destruction des contenus après lecture, existent. Sur Facebook Poke, une icône flash orange apparaît si le destinataire effectue une capture d’écran. En outre des captures d’écran peuvent être faites par les destinataires (également via un appareil photo, un smartphone ou une tablette) qui peuvent ensuite les republier sur le Web.

Nous allons assister à une dualité dans l’usage des réseaux sociaux :

Facebook, Google+, etc. : pour les marques corporate et le personal branding où l’on souhaite se mettre en valeur avec l’absence du droit à l’oubli et les mécanismes de buzz. Le but recherché est l’interaction et le jugement : J’aime ou +1, commentaires, partages ;

SnapChat : pour le partage auprès d’un cercle limité d’images amusantes ou qui suscitent l’émotion et éphémères. Le but recherché est l’absence de jugement et la convivialité du partage dans l’instant.

Sans oublier le passage au SMS 2.0 avec WhatsApp et d’autres


Un autre outil devenu incontournable est WhatsApp. Il s’agit d’une application mobile pour smartphone (Android, iOS, Windows Phone, Nokia, BlackBerry et Symbian), utilisée par plus de 500 millions de personnes. Le service est gratuit pendant 1 an puis facturé 0,99 dollar par an. Fondée en 2009, l’entreprise a été rachetée par Facebook en février 2014 pour 19 milliards de dollars (4 comptant, 12 en actions Facebook et 3 prévus pour les dirigeants et salariés de 2015 à 2018). Le Japonais Rakuten, qui avait racheté Priceminister, a acquis l’application similaire à WhatsApp, Viber, pour 900 millions de dollars. Elle utilise la voix sur IP et les échanges entre les utilisateurs de l’application sont gratuits comme pour Skype et Google Hangouts.

WhatsApp permet l’envoi de messages, de photos, de sons et de vidéos. L’application se base sur le numéro de téléphone pour constituer l’identifiant de la personne et utilise le carnet d’adresses de la personne. Elle permet d’envoyer gratuitement via Internet un message à plusieurs contacts à condition qu’expéditeur et destinataire(s) soient utilisateurs de l’application. Ceci permet d’envoyer des messages gratuitement depuis ou vers l’étranger. On parle de plus de 10 milliards de messages échangés quotidiennement soit le nombre de SMS. On constate aussi dans certains pays comme au Royaume-Uni une baisse des SMS au profit de SnapChat et de WhatsApp. Ce dernier est d’une certaine façon le SMS 2.0.

Ces réseaux sociaux éphémères constituent le corollaire du nouveau rapport au temps et à l’image aidé par l’essor de la mobilité (smartphones, tablettes). Ils sont à intégrer par les marketeurs qui veulent adresser efficacement les internautes. Cela va induire un travail complexe en perspective dans la mesure où le big data et les données éphémères sont antagonistes.

1 Commentaire

    • Quentin Lebouc sur 23 septembre 2014 à 23 h 03 min
    • Répondre

    Chronique que je trouve très intéressante. Je suis d’accord avec l’analyse et les conséquences de l’usage des réseaux sociaux éphémères.
    Néanmoins je pense que ceux-ci ont induit également une modification de l’usage notamment de Facebook. La pratique de filtrer après certains temps nos propres publications (car plus en accord avec, où indésirables sur une knterface semi-publique) se répand de plus en plus. Ces usages sont à mon avis dues à une sensation de volatilité de nos informations personnelles. Volatilité évidemment fausse, l’affaire Snowden ayant révélé ce que nous savions en partie déjà.
    Je suis en tous cas d’accord avec les origines de la vision éphémère des informations que nous délivrons. (Mobilité et sur-consommation de contenus sociaux).
    Merci pour votre chronique.

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