3 questions à … Jean-Baptiste Hironde

Interview de Jean-Baptiste Hironde, Edjing

1. Pourriez-vous présenter Edjing, application sociale qui permet de mixer des sons pour DJ ? Quelles sont ses fonctions collaboratives ?

Edjing est la première application sociale de mix au monde et compte aujourd’hui plus de 6 millions de téléchargements dans plus de 170 pays. L’application est multi-périphérique et multi-plateforme, en d’autres termes, disponible sur smartphones et tablettes iOS, Android, Amazon et Windows.

Le projet est né pendant mes études, où j’ai pu constater que la discipline du djing était réservée à un public restreint. En effet, le matériel nécessaire s’avère très coûteux, avoisinant les 1 000 euros en moyenne. J’ai donc décidé de développer une solution pour rendre le mix accessible au plus grand nombre.
Nous avons ainsi élaboré une interface de mix ergonomique et très facile d’accès tout en conservant toutes les caractéristiques techniques des platines professionnelles et les effets utilisés par les plus grands DJ du monde. Avec plus de 18 effets, allant de l’Echo au Beat Shuffler, Edjing est l’application de casual djing la plus complète du marché.

Edjing est la première application de mix à proposer au sein de son interface une fonction « partage ». Les utilisateurs peuvent à tout moment enregistrer le mix qu’ils sont en train de créer et le partager sur Facebook et Twitter. Depuis peu, nous donnons également à nos utilisateurs la possibilité de partager leur mix par SMS.

Nous avons voulu rendre le processus de partage très simple afin que chacun puisse en quelques secondes faire profiter à tous de sa création.

Une fois leur création musicale partagée, les utilisateurs peuvent retrouver leurs mixes sur le site edjing.com. Le site, qui regroupe l’ensemble des mixes partagés, permet de fédérer la communauté Edjing autour d’une passion commune : le mix. Les utilisateurs peuvent liker, partager et commenter les mixes des autres membres.

Toutes ses fonctionnalités sont d’ailleurs mises en avant dans notre grand concours estival « Edjing DJ contest summer 2013 », où nous encourageons nos utilisateurs à créer et à partager leurs mixes. Jusqu’au 3 août chaque utilisateur d’Edjing peut envoyer son mix à l’adresse contest@edjing.com. Le gagnant deviendra notre DJ officiel de l’été et remportera de très beaux lots.

2. Votre modèle économique est original, pourriez-vous préciser ses grandes lignes ?

Notre application repose sur le modèle économique Freemium.

Nous sommes les premiers à avoir intégré des codes du gaming au sein d’une application de mix. Au-delà de l’in-app store que nous avons implémenté au sein de l’application, nous avons également créé une monnaie virtuelle : les vinyles. Pour les obtenir, l’utilisateur a deux solutions. Soit les acheter directement avec de la monnaie réelle, soit les gagner en effectuant des actions communautaires telles que le partage de mixes.
Fort de ces vinyles, l’utilisateur peut s’il le souhaite débloquer des fonctionnalités supplémentaires.

Nous proposons également une version premium de l’application.

3. Enfin, comment voyez-vous évoluer les usages quant au téléchargement, au streaming et au partage sur le Web dans le domaine musical et de la vidéo ?

Actuellement deux grandes tendances d’usage se démarquent clairement dans le paysage musical mondial. D’un côté le développement du streaming musical qui entraîne nécessairement de l’autre une dématérialisation de la musique.

Le développement croissant du streaming musical a pris une tournure particulière en cette année 2013. Les précurseurs Deezer ou Spotify se sont fait rejoindre par d’autres grandes multinationales : Apple, Microsoft et Google. Apple qui lance à l’automne son iTunes Radio mais aussi Google avec son service Google Play All Access et enfin Microsoft avec son Xbox Live Music. Le positionnement de ces industriels du numérique sur ce secteur prouve à nouveau, qu’à terme, les ventes physiques de musique vont disparaître. Les fermetures récentes de grandes chaînes de distribution comme Virgin en France ou HMV en Angleterre attestent également de cette évolution.

Bien que je croie en l’avenir du streaming musical, le modèle économique sur lequel se développe cette tendance ne me semble pas, sur le long terme, en adéquation avec les évolutions d’usage des consommateurs de musique. A mon sens, le modèle économique sur lequel s’appuie le streaming musical, les abonnements payants, ne peut être viable sur le long terme. Les consommateurs sont de plus en plus habitués à avoir accès partout à l’ensemble de la musique qu’ils souhaitent. Une grande partie de la création musicale doit appartenir pour les consommateurs au domaine public. Cela ne veut pas dire évidemment que tout doit devenir strictement gratuit. Je pense que les consommateurs sont prêts à payer à l’avenir pour des exclusivités ou des évènements particuliers (shows, concerts privés, etc.).

La dernière opération marketing entre le chanteur Jay-Z et l’opérateur Samsung illustre parfaitement les prémices d’une telle évolution. Samsung a acheté pour 5 millions de dollars 1 million d’albums du chanteur afin de les offrir en téléchargement gratuit aux possesseurs de smartphones Galaxy (S3 ou S4 ou Galaxy Note II). Cet album, “Magna Carta Holy Grail”, était téléchargeable gratuitement, via une application, et cela une semaine avant sa sortie mondiale. Ces partenariats d’exclusivité offrent une réelle valeur ajoutée aux consommateurs dans leur expérience musicale. Ainsi dans un futur proche les usages de consommation musicale suivront à mon sens cette tendance.

23 juillet 2013

Jean-Baptiste Hironde est le P-DG et le co-fondateur de Edjing, l’un des leaders mondiaux des applications grand public de DJ sur smartphones et tablettes.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Captcha *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.