Facebook perd des abonnés aux Etats-Unis, un colosse aux pieds d’argile ?

J’ai été interrogé par Hélène Chevallier (France Inter) relativement à la baisse du nombre d’inscrits sur Facebook – ou en toute rigueur du nombre de comptes (un abonné pouvant avoir plusieurs comptes, la moyenne pourrait être autour de 1,4). Cette baisse a été constatée le mois dernier en Amérique du Nord (perte de 7,5 millions) et dans quelques pays d’Europe (dont le Royaume-Uni et la Norvège). Globalement, Facebook continue à voir son nombre de comptes progresser (687 millions dans le monde) avec une forte croissance au Brésil, en Inde (où le réseau social de Google, Orkut, bien implanté perd des places) et au Mexique.

Les chiffres communiqués proviennent du site Inside Facebook et sont fiables. Dès lors que le taux de pénétration au sein de la population s’approche des 50 %, le réseau social semble marquer le pas.

Cette perte n’a rien d’anormal. On parle de taux de churn, qui est le taux d’abandon de l’usage d’un bien ou d’un service qui peut s’expliquer pour 3 raisons :
1. l’abandon : arrêt de l’utilisation de l’outil pour des raisons diverses (par exemple crainte par rapport à l’utilisation des données) ;

2. le passage à la concurrence (cela a été le cas de MySpace vers Facebook) ;

3. la transition vers une autre offre de l’entreprise ou la cannibalisation (dans ce cas, ce pourrait être le passage de Facebook vers FriendFeed qui est très peu probable).

Pour la 2e raison, nous pouvons émettre 4 hypothèses. Le passage sur Twitter est très rarement synonyme de la clôture du compte Facebook, le positionnement étant différent et les deux outils complémentaires. Le passage vers des réseaux sociaux décentralisés – mieux respectueux des données personnelles – tels Diaspora n’est pas une piste crédible à ce stade étant donné leur petite taille en termes d’inscrits. La transition vers Foursquare, réseau social basé sur la géolocalisation n’est pas envisageable, la couverture fonctionnelle de l’outil étant plus limitée. Il reste le fait d’opter pour un autre outil. Oui, mais lequel, un réseau social professionnel comme LinkedIn ou un réseau social décentralisé ? D’autres pistes sont émises comme par exemple la période proche de la fin de l’année scolaire/universitaire sachant que la plus grande tranche d’utilisateurs de Facebook est celle des 13-24 ans. Il serait intéressant de creuser l’hypothèse par tranche d’âge : a-t-on une érosion sur cette tranche et parallèlement un gain chez les seniors par exemple y compris en Amérique du Nord ?

Quant au taux de churn proprement dit, il est de 1 à 2 % sur Internet pour un mois donné, toute chose égale par ailleurs et en l’absence d’abandon massif du service (cas de MySpace ou de Second Life). Ceci donnerait une fourchette comprise entre 6,5 et 13 millions. Cela semble coïncider avec en même temps, l’effet contraire, le gain d’abonnés dans les pays moins avancés en matière d’Internet.

L’autre réflexion est comment rendre Facebook le plus attractif possible pour son introduction en Bourse prévue en 2012. Et le fait d’afficher un nombre de membres le plus important possible (si possible plus d’un milliard l’année prochaine) accroît du même coup la valeur du réseau même si le modèle économique du réseau est en devenir. Quoi qu’il en soit, Facebook reste le réseau social de référence (avec de plus en plus Twitter). Mais effectivement cette baisse faire jazzer les médias à l’affût de scoop.

1 Commentaire

  1. En vérité c’est un mini-événement , par contre je suis d’accord avec le  » de plus en plus TWITTER..
    Jean Pauzin Patriarche du Web 85 ans -3 blogs – 1250 articles..

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