Le pourquoi du mot numérique
En 2020, il s’agit de la 11e édition de l’élection du mot numérique. Reflet d’une tendance structurante ou de ce qui a marqué l’année, le mot numérique fait souvent son entrée dans le Petit Larousse et le Petit Robert peu après. Les précédents lauréats (avec souvent des équivalents français qui ont suivi) sont :
– Fake news (infox) en 2019
– Cryptomonnaie en 2018
– Intelligence artificielle en 2017
– Blockchain en 2016
– Ubériser en 2015
– Selfie en 2014
– Responsive design en 2013
– Big data en 2012
– Cloud computing en 2011
– Community manager en 2010
Les mots numériques nominés pour 2020
L’année 2020 a été particulière avec le confinement qui a eu pour conséquence le télétravail, les téléétudes, les téléconsultations et l’explosion des usages à domicile d’outils de type Zoom par exemple qui a été massivement téléchargé. Nous avons également assisté à une accélération de la transformation digitale. En effet, les entreprises souvent dos au mur se sont vues contraintes d’adopter des outils numériques dans l’urgence pour pouvoir continuer à fonctionner via du télétravail et également à faire adopter les outils idoines, ce qui n’a pas été simple du fait d’une conduite du changement parfois improvisée. Pour cette 11e édition, vous êtes appelés à vous prononcer parmi les 9 termes suivants nominés (et à faire voter pour une plus grande représentativité). Vous pouvez aussi proposer un autre terme ne figurant pas dans la liste. Notons que les acronymes (de type MOOC, 5G) ne sont en revanche pas autorisés :
Deepfake (hypertrucage) : technique de synthèse d’images qui consiste à superposer des fichiers vidéos existants sur d’autres vidéos comme le changement de visage d’une personne. Le terme vient de deep learning (branche de l’intelligence artificielle) et de fake (faux). Les deepfakes sont utilisées pour véhiculer des fakenews avec plus d’impact du fait de l’attrait de la vidéo ou pour des canulars. Ceci devrait impliquer à terme des processus de certifications de vidéos de façon à protéger les internautes qui pourraient être manipulés, floués par des vidéos très réalistes qui demanderont beaucoup de discernement alors même que la viralité et l’instantanéité priment sur les médias sociaux.
Edge computing (informatique en périphérie) : optimisation dans le cloud computing consistant à traiter localement des données à la périphérie du réseau pour plus d’efficacité (gain de bande passante, moins de transmission vers les datacenters et dans le cloud). Ce traitement local des données qui permet d’être plus proche des utilisateurs pour les calculs de données et le stockage consiste en un rééquilibrage après une tendance très tournée vers le cloud computing. Un mix recherché entre edge et cloud aurait des impacts sur les datacenters et occasionnerait des économies énergétiques avec un impact sur l’environnement. Des nombreux usages en découlent pour les PC, smartphones, tablettes et Internet des objets.
Micro-influenceur : influenceur social qui a un impact dans l’influence de sa communauté bien que comptant assez peu d’abonnés (quelques milliers) par rapport aux vedettes des réseaux sociaux, youtubeurs professionnels, etc. L’expression nano-influenceur est également utilisée.
Rançongiciel (de rançon et logiciel) : logiciel malveillant qui chiffre les données personnelles d’un équipement (PC, smartphone) ce qui bloque l’accès et demande à son propriétaire d’envoyer de l’argent en échange d’une clé de déchiffrement pour permettre un accès à nouveau à ses données.
Smishing (SMS + phishing) : message SMS qui usurpe l’identité d’une entreprise (par exemple une banque) et demande au propriétaire du smartphone des informations personnelles ou des coordonnées bancaires (par exemple via un lien hypertexte) dans un but malveillant. Il s’agit de phishing non pas par mél mais par SMS, plus personnel. Cette pratique connaît une importante recrudescence avec de meilleurs résultats pour les attaquants. Pour lutter contre ce fléau, un signalement peut être effectué par SMS au 33700 ou www.33700.fr.
Souveraineté numérique : application des principes de souveraineté au domaine du numérique. Avec la crise de la Covid, la conscience de l’extrême dépendance aux GAFAM de notre société par les citoyens s’est développée notamment avec le tététravail, les téléétudes, la télémédecine et le fait que les citoyens avaient des recours massifs aux outils américains (Zoom, Teams) sans compter l’émergence de la Chine (TikTok, Alibaba par exemple) sans compter les données stockées personnelles sur des serveurs extra-communautaires. Ceci s’est traduit par l’émergence de mouvements et d’associations prônant un soutien à l’industrie numérique française et européenne comme PlayFrance.Digital et IT50Plus.
Splinternet (split + Internet) : Il s’agit d’un risque de fragmentation d’Internet ou de balkanisation du réseau des réseaux par rapport à des intérêts économiques, géostratégiques, etc, Internet pouvant être en proie à plusieurs internets parallèles, en Chine (avec IPv9), en Russie, aux Etats-Unis. Le terme a été inventé par la société d’étude Forrester. Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Splinternet#
Tiktokeur : utilisateur du réseau social TikTok. Ce réseau social chinois lancé en 2016 et basé sur une App de création et de partage de courtes vidéos sur smartphone a connu une spectaculaire ascension notamment auprès des jeunes et des adolescents. Il a fait l’objet d’une annonce de son interdiction aux Etats-Unis si une solution de rachat n’était pas trouvée relativement à la sensibilité des données personnelles manipulées. Après une négociation de rachat avortée par Microsoft, une proposition a été faite par Oracle.
Webinaire (visioconférence) : séminaire à distance avec les participants qui utilisent un outil de visioconférence sur Internet de type Skype, FaceTime, Teams, Zoom, Google Meet, etc. pour interagir. Outre les fonctions audio et vidéo de base, des fonctions interactives sont proposées : écrire à une ou plusieurs personnes connectées, partager un texte ou un document, lever la main pour poser une question, etc.
Autre : que proposez-vous ?
Le vote omnicanal
Les votes sont ouverts jusqu’au 31 décembre 2020. Le lauréat sera annoncé début janvier.
Vous pouvez voter :
– par mél à mot (@) davidfayon.fr
– par tweet (hashtag #motn20)
– en laissant un commentaire à la suite de ce billet
– via l’outil Sondageonline
– via le formulaire du site
– par SMS ou WhatsApp
– sur Facebook sur la page Facebook du site
– sur LinkedIn
pour être informé des résultats en avant-première.
Votez pour le #mot #numérique 2020 & RT ! par mél, cmtr ou tweet #motn20https://t.co/ZZUO9j7FKI#deepfake #edge #tiktokeur etc. cc @Anthere @Aurelie_JEAN @fmomboisse @jbonnel @ChanPerco @bretones @ygourven @Pem @HdAgrain @gchampeau @benavent @jeancayeux @babgi @fadouce @Guy_mm pic.twitter.com/s7Go3pmhCZ
— David Fayon #transformationdigitale (@fayon) September 29, 2020
4 Commentaires
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J’aurais mis « télétravail », ce qui englobe un ensemble de technos et d’usages.
« Sans Contact » pour proposer, dont les usages progressent plus que jamais à cause du Covid19.
5G évidemment !
je vote pour Splinternet : signe que la « tour de babelle » appelée Internet n’est pas un projet réaliste. Les Hommes finissent par se faire des espaces à taille culturelle plus spécifique.