1. Pourriez-vous présenter Adictiz, ses principes et son modèle économique ?
Comment l’entreprise a-t-elle évolué depuis ses succès de type Paf le chien ?
Ces cinq dernières années, Adictiz a été précurseur en Europe dans l’utilisation des jeux sur les réseaux sociaux tels que Facebook, ou sur le mobile. Lancé en 2009 sur Facebook, Paf le Chien en a été l’exemple, rassemblant plus de 25 millions de joueurs depuis ce moment-là.
Notre capacité à développer de l’engagement par le jeu a très vite suscité l’intérêt de nombreuses marques, qui ont alors fait appel à nos services. Après notre levée de fonds fin 2012, nous avions le souhait de pouvoir mieux accompagner les 500 marques qui avaient travaillées avec nous, et surtout d’élever le jeu au niveau de la publicité récurrente d’une marque – chose qui n’était pas possible dans un modèle de pure agence de développement.
Et pour cela, nous avons développé une plateforme appelée Adictiz Box, véritable technologie qui permet à n’importe quelle marque de recruter, engager et convertir son audience au travers de jeux et concours totalement personnalisables.
Ces campagnes sont alors diffusables en quelques clics sur site web, réseaux sociaux, et bien sûr le mobile. Le gros changement du coup, c’est qu’une marque n’a plus à se préoccuper du “comment”, et peut ainsi être totalement concentrée sur la performance des campagnes de jeux et concours. Le modèle évolue aussi vers de l’abonnement annuel beaucoup plus accessible que du sur-mesure : une marque ne lance plus un seul jeu dans l’année, mais plusieurs par mois. Les objectifs des campagnes vont alors pouvoir s’alterner entre la volonté de recruter de base de leads qualifiés, d’exposer une audience à un message publicitaire sur le lancement d’une produit, de la convertir en chiffre d’affaires par l’apport du trafic du jeu vers le site e-commerce, etc.
2. L’avenir des entreprises comme la vôtre passe-t-elle obligatoirement par le fait d’avoir des jeux concours directement intégrés dans les App sur Android ou iOS ?
Nous sommes convaincus que le mobile n’est qu’à son démarrage. En Europe, sur les +100 campagnes de jeux et concours que nous lançons chaque mois, plus de 55 % du trafic est mobile.
Aux Etats-Unis où nous sommes présents depuis 8 mois, c’est parfois plus de 75 % de trafic. Et lorsqu’on regarde la Chine, le mobile est le support de base et la boîte mél est quasiment remplacée par réseau social WeChat.
Il est donc essentiel aujourd’hui pour une marque de suivre l’usage de ses clients et prospects, et chez Adictiz, nous avons à coeur de rendre cela facile par le biais de notre plateforme, et de surtout apporter des résultats concrets sur les objectifs marketing de nos clients en terme de recrutement, d’engagement et de conversion.
La conversion sur mobile peut se traduire par une augmentation du volume d’achat depuis l’app mobile, une augmentation du panier moyen, une augmentation du nombre de téléchargements de l’application (la viralité du média jeu poussant les utilisateurs à partager le contenu et inviter leurs amis sur l’app) ou encore une montée dans les classements des marketplaces mobile (type Apple Store et Google Store). Sur certaines campagnes, nous atteignons une conversion de 7 % en achat sur le trafic provenant de la campagne, ce qui est incomparable avec une moyenne e-commerce qui oscille autour de 2 %.
3. Enfin, pour quelles raisons une entreprise Lilloise comme Adictiz a-t-elle ouvert un bureau à San Francisco ? Quels genres de clients et de nouveaux partenaires cherchez-vous dans la région ?
Nous sommes sur un marché global, et notre croissance passera par l’international. Et lors de plusieurs voyages, nous avons senti un intérêt identique aux Etats-Unis pour notre plateforme, et c’est une des raisons qui nous a poussé à investir. Par ailleurs, les Etats-Unis et San Francisco restent le coeur de l’innovation digitale, et notre présence nous permet aussi de nous comparer aux innovations qui émergent, principalement sur le mobile aujourd’hui.
Enfin, notre message étant à la fois tourné vers l’engagement, mais surtout sur la performance, les entreprises américaines y sont alors très réceptives. C’est pourquoi nous accompagnons plusieurs e-commerçants tels qu’Adore Me.
26 février 2015
Christophe Christory, est le P-DG fondateur d’Adictiz, jeux sociaux sur le web et les mobiles
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