Pour le numéro spécial Web 2.0 de la revue Télécom à paraître en décembre, plusieurs auteurs ont accepté de rédiger un article collaboratif, confrontant leurs visions de spécialistes du Web 2.0 et de ses évolutions. Une table ronde Web 2.0, forum de discussions privé (Open Source Vanilla), s’est tenue pour cette occasion. Voici quelques morceaux choisis en avant-première.
Pour les impacts des outils collaboratifs sur les métiers, Philippe Hilsz indique que le wiki est un moyen de convergence et de productivité redoutable, tant collaborative que personnelle. En remplaçant des méls inefficaces il constitue aussi une façon de diminuer le spam.
En ce qui concerne l’évolution des standards, Jean-Claude Morand indique que l’agrégation de contenu va évoluer, pour transmettre aux destinataires de l’information pertinente en fonction des attentes. Le web sémantique va trouver sa signification, ses applications, ses sources de financement.
S’agissant de la préservation de son identité dans le Web 2.0, Emilie Ogez confirme la stratégie d’occupation du terrain avec la création de profils sur les différents outils et réseaux sociaux.
Pour un hypothétique après-Google, Ludovic Dubost pense qu’à partir des solutions de virtualisation en Open Source, des solutions alternatives vont émerger pour concurrencer ce modèle. On
pourra parler de succession quand le Cloud Computing apportera de meilleures applications à de moindres coûts. Un seul acteur ne pourra pas tout contrôler. Les standards et solutions Open Source
Web ont permis aux entreprises Web comme Yahoo ou Google d’émerger. Face au risque d’hégémonie, ils ont ouvert le marché.
Pour l’avenir du Social Networking, Emilie Ogez note que la probabilité, par exemple, qu’un responsable informatique dans une société d’urbanisme entre en relation avec un artiste est très
faible. Une prochaine étape va peut-être consister à favoriser les rencontres entre des profils différents et pourtant complémentaires et dans une gestion plus optimale, plus restrictive de son réseau.
J’estime pour ma part qu’une « longue traîne » va se vérifier pour les réseaux sociaux : à côté
de quelques réseaux sociaux généralistes (Facebook, Twitter), une kyrielle de réseaux sociaux de niche vont se développer. Et que les agrégateurs de réseaux sociaux ont un bel avenir dans une
optique de convergence des données et de gain de temps.
En ce qui concerne les innovations et le Web du futur, Joël de Rosnay estime qu’une autre application majeure sera les « environnements cliquables » : un dialogue interactif avec des objets, affiches, lieux physiques, rendu possible grâce à des smartphones permettant de « cliquer » sur des puces RFID, d’utiliser le NFC (Near Field Communication) avec des bornes équipées, ou encore placer des « favoris » en 3D grâce à des « AirTags » sur des personnes ou des objets. La frontière entre monde physique et monde virtuel s’estompera. Il devient également possible de transformer des bits en atomes. Cette révolution est possible grâce aux imprimantes 3D. Aux alentours de 2020 ces imprimantes 3D se généraliseront bouleversant l’économie des PME.
Les leviers de croissance pour les opérateurs télécoms grâce au Web nouvelle génération pourraient selon Hubert Ségot se situer dans la revente de contenu, la publicité, l’hébergement, la formation, etc. –
les offres Web 2.0 étant gratuites. Et pour Louis Naugès les solutions Web 2.0 en mode SaaS sont une piste majeure de croissance pour les opérateurs télécoms, en particulier sur
le segment des PME et TPE.
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