Mes premiers pas sur les réseaux sociaux ont été effectués voici 20 ans, sur MySpace en 2004 via l’invitation d’un ami musicien et sur les réseaux sociaux professionnels Made in France Viaduc, ancêtre de Viadeo, et 6nergies. C’était aussi le début du Web 2.0, collaboratif, avec des évolutions techniques et où les données sont happées par les plateformes avec les modèles premium : gratuit pour tous, payant avec des services additionnels pour d’autres.
Puis j’ai vite continué sur LinkedIn dès 2006 en n’atteignant que le 500+ seulement 10 ans plus tard préférant être en relation avec des personnes que je connaissais ou avec lesquelles j’avais déjà travaillé tout en pouvant par ailleurs être suivi. Puis en 2007 Facebook. Twitter et les autres… suivirent. Mes livres co-écrits avec Christine Balagué sur les réseaux sociaux, 3 au total dont le premier réédité 2 fois et le dernier Pro en réseaux sociaux paru en 2022, ainsi qu’avec Paul Cordina sur le community management, métier induit par ceux-ci, délivrent des points de repère essentiels et des réflexions pour des usages plus performants.
Les réseaux sociaux permettent des usages non possibles naguère ou facilitent et accélèrent les actions dans la vie physique. Nous sommes de plain-pied dans l’univers phygital où physique et digital cohabitent intelligemment.
Vinrent mes 3 années passées dans la Silicon Valley à partir de 2014 où j’ai suivi ma femme qui est rapidement devenue une VP clef du CFO du Groupe Seagate Technology basé à Cupertino, non loin du siège d’Apple. J’ai pu interagir avec l’écosystème de la Valley et mesurer sa puissance, souhaitant développer la souveraineté numérique en croyant à du Made in France comme le porte aujourd’hui par exemple Arnaud Montebourg et quelques autres leaders indépendamment des clivages politiques. Il existe des outils tricolores puissants comme Whaller mais sous-achetés par les administrations françaises qui privilégient l’univers Microsoft par exemple.
Dans le livre de culture numérique co-coordonné avec Fadhila Brahimi et avec 54 autres pionniers du Web 2.0, Web 2.0 15 ans déjà et après ? avec des droits d’auteur entièrement reversés au profit des associations Emmaüs Connect et Startup for kids, une grande part est consacré aux réseaux sociaux car ils sont au cœur du Web 2.0.
Avec la montée des réseaux sociaux chinois et le fait que l’Empire du milieu innove en concevant directement ses App pour les smartphones, j’ai testé TikTok pour mieux comprendre les usages de la jeune génération et son extrême viralité. Et dernièrement, je suis intervenu auprès de 300 étudiants à Shanghai la quinzaine passée en devant composer avec les superApp AliPay et WeChat qui, au-delà du paiement, sont de véritables couteaux-suisse numériques, permettant de payer, d’échanger des messages, de commander un taxi ou de rechercher des informations.
Alors que X est utilisé pour repérer les signaux faibles et les tendances dans l’actualité, LinkedIn est devenu incontournable dans le monde professionnel. Le Social Selling Index (SSI) par exemple permet de connaître sa performance réseau. Pour connaître le vôtre (une valeur comprise entre 0 et 100), c’est ici. Il succède pour ce réseau social seulement au klout qui était un indicateur pour mesurer l’influence sociale d’un internaute en ligne en se basant sur plusieurs réseaux sociaux majeurs. Du reste, un indicateur pour mesurer le taux de satisfaction d’une conférence pourrait être simplement le nombre de demandes de contacts sur LinkedIn dans les 3 heures qui suivent une intervention ou encore le ratio entre nombre de contacts demandés divisé par le nombre de participants à l’événement. Ceci devrait intéresser Michaël Tartar dans le cadre de notre modèle de maturité numérique de toute organisation, DIMM, décrit dans le livre La transformation digitale pour tous !
La régulation est arrivée avec le DSA en Europe adopté le 19 octobre 2022 et qui s’applique aux très grandes plateformes numériques depuis août 2023. Il a été transposé en droit français. Un objectif étant aussi de lutter contre la propagation de contenu illicite en ligne, la définition étant parfois controversée, « une fake news un jour n’étant pas fake news toujours », comme par exemple l’origine de l’épidémie de Covid. Dire que la provenance était issue d’une fuite d’un laboratoire de Wuhan était jugé au départ comme complotiste.
L’histoire des réseaux sociaux est encore jeune. Certains ont même disparu (Friendster, Google+ par exemple). Nous avons désormais 7 majeurs en Occident avec leurs défauts. Alors que la monétisation commence et qu’ils ont atteint une certaine maturité, ils présentent de nouveaux défis : lutte contre l’addiction notamment des jeunes sur Instagram, Snapchat ou TikTok, éthique et modération du contenu tout en permettant au pluralisme de s’exprimer, émergence de l’IA dans la production de contenu dont chacun doit être conscient avec la qualité et la véracité de celui-ci à examiner ainsi que les possibles deepfakes, impacts sur l’environnement, etc.
Commentaires récents