Rapport Faire numérique ensemble sur l’inclusion numérique de l’Impact Tank

Ce think tank dédié à l’économie à impact positif, créé à l’initiative du Groupe SOS et de Sciences Po, Sorbonne Université, le Conservatoire National des Arts et Métiers et Paris Dauphine-PSL (pour les aspects entreprise sociale et solidaire), vient de présenter son rapport « Faire numérique ensemble » au H7, lieu dédié à l’innovation sociale et numérique à Lyon. Il était attendu d’autant que la crise de la Covid a aussi été source de creusement d’inégalités additionnelles. On l’a vu avec le télétravail ou le téléenseignement par exemple.

Ce rapport est structuré en 4 parties :

  • 1. défis de l’innovation sociale dans l’inclusion numérique
  • 2. initiatives prometteuses en faveur de l’inclusion numérique avec un recensement de 82 structures avec un tableau récapitulatif et les sites associés comme DesCodeuses, Diversidays, Fondations INRIA et Orange, des Régions, Silver Geek, Simplon
  • 3. référentiel d’indicateurs et recommandations pour renforcer la mesure de l’impact
  • 4. recommandations et plaidoyer

Rapport sur l’inclusion numérique du think tank Impact Tank

160 initiatives contribuant à améliorer l’inclusion numérique sont identifiées. Des indicateurs de mesure d’impact construits autour de 11 finalités d’inclusion numérique sont élaborés. Enfin 17 recommandations en faveur de l’inclusion numérique à destination des pouvoirs publics sont dressées. Il est très complet avec des contributions assez larges et représentatives.

Quelques chiffres clés ressortent, le premier me semble un peu sur-évalué tout dépend comment on l’appréhende, un ratio de 1/6 qui subisse la fracture numérique est plus généralement retenu :

  • 16 millions de Français se disent éloignés du numérique, c’est-à-dire non équipés ou en grande difficulté avec les différents usages du numérique ;
  • La France est au 12e rang de l’Union européenne en termes de compétences numériques élémentaires ;
  • 50 % des non-internautes résident dans des communes de moins de 20 000 habitants ;
  • 66 % des non-internautes ont plus de 65 ans ;
  • 90 % des diplômés du supérieur ont recours à l’administration en ligne, contre 30 % des non-diplômés
  • 66 % des diplômés du supérieur et 63 % des hauts revenus utilisent un ordinateur quotidiennement, contre 20 % des non-diplômés et 35 % des bas revenus ;
  • La part des femmes dans les métiers du numérique se situe autour de 30 % ;
  • Seules 40 % des démarches administratives en ligne sont accessibles aux personnes en situation de handicap.

Notons que ces questions de fracture numérique et d’illectronisme ne sont pas nouvelles et savoir utiliser un smartphone notamment chez les jeunes n’est pas un gage de pouvoir savoir bien maîtriser des services en ligne, notamment pour les démarches d’administration électronique comme la prise de rendez-vous pour un titre d’identité. Le paradigme est différent. Les seniors, en zone rurale, moins diplômés sont les plus vulnérables. On pourrait imaginer d’autres accompagnements pour les démarches par des acteurs locaux et de proximité (le facteur étant le mieux placé avec les valeurs de confiance et de proximité incarnées au-delà des tablettes Ardoiz et du coffre-fort Digiposte+). En outre, il est urgent de susciter des vocations chez les filles pour les filières scientifiques, en particulier les écoles d’ingénieurs et in fine les métiers du numérique. Rendre des solutions accessibles génère aussi un surcoût particulièrement pénalisant pour les TPE et PME qui méritent d’être accompagnées pas que financièrement mais avec une simplification des procédures et des méandres de l’administration.

Comme je l’ai souvent dit la fracture numérique s’ajoute aux autres fractures (sociales, générationnelles, éducationnelles, territoriales, etc.). La formation au numérique tout au long de sa vie dans un secteur en évolution permanente, le reconditionnement des ordinateurs avec des deuxièmes vies offertes auprès de populations qui en sont dépourvues pour favoriser l’accès au plus grand nombre, la modernisation des infrastructures avec la fibre optique, le développement des usages de nature à favoriser l’économie et la consommation des produits et services si possibles français ou européens, constituent des solutions importantes parmi d’autres.

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