A San José, capitale autoproclamée de la Silicon Valley, c’est tout un symbole : un Amazon Books vient d’ouvrir peu avant la rentrée (le 24 août dans le centre commercial de Santana Row). Après être devenu incontournable en ligne en devenant leader et phagocytant ses concurrents et offrant souvent les frais de port, Amazon poursuit son ouverture de magasins de livres dans le monde physique. C’est le 9e après avoir commencé une implantation aux Etats-Unis dès novembre 2015. Aux Etats-Unis, nous avons des enseignes comme Barnes & Noble qui, avec une carte de fidélité et des promotions, permettent moyennant un abonnement annuel d’avoir des réductions de 10 % ou parfois plus. Ceci leur permet d’exister et de tenir la corde. En France, la loi Lang plafonne les réductions à 5 %, ce qui a permis de sauver certains petits libraires à côté d’Amazon en ligne et de grands libraires comme Sauramps, le Furêt du Nord, Mollat, etc.
Par rapport aux libraires, l’un des avantages d’Amazon est de pouvoir avoir accès aux commentaires des lecteurs déposés sur le site. Amazon construit tout un écosystème du livre physique au livre numérique avec le Kindle et joue à présent sur cette complémentarité des mondes physique et numérique.
Au-delà – et c’est le propre des GAFA – il s’agit de devenir leader sur un marché naissant car les parts de marché sont plus coûteuses à acquérir dans un marché établi, d’influer sur les réglementations ou de mener des actions de lobbying efficaces quitte à ensuite payer des amendes s’ils sont en situation monopolistique. Et plutôt que d’avoir des concurrents, ne pas hésiter à les racheter si leur technologie est meilleure ou permet d’avoir un go to market plus rapide. C’est toute une philosophie orientée à la fois résultats sur le long terme et client pour le fidéliser même si les bénéfices sont minces.
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