Voici une sélection d’ouvrages parus récemment : transformation digitale, disruption, réseaux sociaux, plateformes, big data, éducation 2.0, holacratie sont à l’honneur.
Le consommateur digital de Nicolas Riou (Eyrolles) revient sur les principes de l’économie collaborative avec des exemples riches (Airbnb, Blablacar, KissKissBankBank ou Uber en fers de lance avec leur écosystème autour) et en quoi elle impacte la société de consommation. Ceci amène certains enjeux pour les marques qui doivent se réinventer. Le chapitre 2 est une agrégation d’exemples sur les réseaux sociaux avec notamment le bad buzz de Volkswagen et un zoom sur les influenceurs, comment le marketing se transforme avec les réseaux sociaux (cas des live tweets pendant des émissions). Si les exemples sont intéressants, les aspects conceptuels ne sont pas en revanche présents. La réinvention du commerce est traitée au chapitre 5 après un chapitre consacré au big data et ses enjeux avec notamment le passage nécessaire au multicanal transition vers l’omnicanal. Le livre se termine sur le consommateur augmenté, celui qui est en train de naître grâce aux nouvelles technologies. Au global, un livre agréable à lire et à conseiller.
Le guide de la transformation digitale d’Emmanuel Vivier et de Vincent Ducrey du Hub Institute (Eyrolles) traite des enjeux de la disruption et de la transformation digitale. L’approche est assez simple et n’est pas basée sur des indicateurs mais sur 5 phases (auditer, planifier, tester, déployer, optimiser) et pour 6 chantiers (qui rappellent un peu les 5 leviers décrits dans Transformation digitale : 5 leviers pour l’entreprise qui comprend pour sa part un modèle de mesure de la maturité numérique de toute organisation à un instant t pour établir un constat de nature à alimenter sa stratégie). Ces 6 chantiers sont :
– leadership et management
– culture et organisation
– technologies
– données
– marketing et expérience client
– mesure
Je reste un peu réservé sur le découpage d’autant que le volet stratégie n’apparaît pas de même que l’environnement, même si les 5 phases relèvent d’une bonne dynamique dans la mouvance P/D/C/A (Plan / Do / Check / Act) ou roue de Deming avec le cycle d’amélioration permanente appliqué ici à la transformation digitale. Ceci peut s’avérer un processus itératif quand bien même la transformation digitale majeure aurait été accomplie par l’organisation. Les exemples sont intéressants mais la méthode reste simple et plutôt pour un premier niveau d’analyse. Le guide reste néanmoins à consulter pour se donner des idées dans comment mener sa transformation digitale.
Transformation digitale : l’avènement des plateformes est le 3e opus de la trilogie commencée par Gilles Babinet (Le Passeur). Il commence fort en comparant la valorisation boursière des GAFA au 1er avril 2016 jour des 40 ans d’Apple comme supérieure aux PIB de l’Espagne et du Portugal réunis. La première partie consiste en un constat d’un monde disrupté, ce que beaucoup de décideurs n’ont pas compris. Le changement est montré comme nécessaire et inéluctable avec la disruption induite par Amazon qui conduit le géant Walmart à fermer des enseignes aux Etats-Unis. Il revient sur le rôle d’Internet dans le développement du logiciel libre (projet GNU de Richard Stallman et Linux). La communication dans le monde numérique s’accélère avec le principe du coût marginal qui tend vers zéro et la troisième révolution industrielle (décrite dans un autre ouvrage de Jeremy Rifkin). Gilles revient sur les origines de la révolution digitale en développant quelques exemples (de Wikipédia à la loi de Moore en revenant aussi au b.a.-ba du big data). Dans la seconde partie, il évoque les facteurs de changements (pour l’organisation, passage d’un mode cloisonné ou en silo à des formes agiles, holacratie, scrum), l’exemple du plateau projet MPK20 de Facebook pour réunir sur un même lieu des cerveaux,la culture de la disruption avec le droit à essayer et d’échouer, l’importance du design dans les produits, la culture du pitch pour présenter une idée. La troisième partie aborde les plateformes proprement dites où tout doit être « as a service » avec les données au cœur et les APIs pour assurer un interfaçage avec un important écosystème. Les deux dernières parties esquissent ce que pourraient être le marketing 2.0 à l’aune de la transformation digitale exemples à l’appui et la transformation digitale. Gilles évoque un audit en 6 étapes : les interfaces dans l’entreprise, la technologie, le modèle de management, les ressources humaines, la sécurité et les écosystèmes. Cela reste des petits inventaires et des idées mais loin d’une méthode concrète.
Côté réseaux sociaux, le livre Facebook, Twitter et les autres… de Christine Balagué et David Fayon votre serviteur (Pearson) est dans sa 3e édition. Bien refondu pour coller aux développements et tendances récents, il a été lancé en novembre dernier et est présenté dans ce billet.
Smart transformation de Christian Dussart (Eyrolles) part du constat que la transformation digitale est aussi une question de générations (X, Y, Z) avec des approches et des attentes différentes. Des généralités sont rappelées avec les changements induits par le Web 2.0 et le smartphone. Des constats sociologiques sont dressés (plus court temps d’attention pour les jeunes générations, besoin de feedback en quasi temps réel). Quelques pistes sont dressées quant à la transformation numérique pour les entreprises mais cela reste en surface. En fin de ce petit livre, quelques exemples de cas sont donnés (page 79, Burberry, page 82, Pernod Ricard ou encore page 85, Dassault Systèmes). Un petit livre de 115 pages qui se lit facilement mais qui nous laisse sur notre fin car les idées sous-jacentes n’ont pas été assez creusées. Néanmoins, le livre pourra être lu par les générations X les plus âgées pour comprendre les changements de paradigme.
Construire le modèle éducatif du 21e siècle est un livre très documenté qui montre le décrochement de la France en matière d’éducation et les transformations qui vont affecter l’enseignement avec des nouvelles formes d’apprentissage et la classe inversée où l’on peut aussi apprendre de manière ludique (augmentation inévitable des coûts de scolarisation avec des nouveaux modèles de financement à imaginer et à construire, MOOC, pratique du ByOD à l’école, etc.). A noter une partie sur l’apport des neuro-éducation dans l’apprentissage, des comparaisons avec certaines écoles aux Etats-Unis ou à Singapour ou encore l’Ecole 42 et l’importance de savoir coder, le nouveau rôle du professeur 2.0, le rôle des GAFA dans l’éducation. Il se conclut par 12 propositions pour réformer le système éducatif, une vraie feuille de route qualitative dont la plupart pourraient être reprises par le prochain Gouvernement dans le plus pur esprit Renaissance numérique !
Enfin, la révolution holacracy de Brian J. Robertson (Alisio) présente tout d’abord les concepts de l’holacratie, la redistribution du pouvoir qui en découle avec une orientation processus, les définitions des concepts (rôles, cercles, gouvernance associée). Ensuite il s’agit de montrer comment l’holacratie peut être mise en œuvre. A ce propos, la société holaSpirit en France s’appuie sur les principes de l’holacratie. La troisième partie est comment vivre l’holacratie pour le manager 2.0 dans les rôles, les relations et l’organisation. Même si tout n’est pas suivi à la lettre dans une entreprise, ce sont des principes à garder à l’esprit pour avoir une organisation plus efficiente et alléger dans les réunionites stériles.
Bonne lecture à tous !
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