Une nouvelle rubrique Transformation digitale est créée dans le site pour alimenter les réflexions et les échanges sur ce thème au cœur de mes recherches.
Le concept de transformation digitale (ou numérique) fait l’objet d’un buzz dans la communication externe des entreprises, souvent sans définition ou délimitation et méthode appropriée tenant compte de leur organisation et des éléments de contingence stratégique et managériaux associés (culture, métiers, …).
La transformation digitale touche l’ensemble des acteurs économiques mais principalement de grandes organisations non issues d’Internet, avec un marché établi (souvent sur la base de monopoles de faits hérités de l’État ou d’une réglementation exclusive sur un territoire donné).
La vidéo de Bernard Quinio répond à la définition même de la transformation digitale car force est de constater que l’on assiste à un mélange de termes techniques, stratégiques et managériaux plus que de véritables réflexions en profondeur.
La vidéo répond à la transformation digitale selon trois questions – avec des commentaires adjoints :
1. De quoi ?
Il s’agit de la transformation des produits et des services avec deux composantes : matérielles et informationnelles. Il est bien entendu que selon le secteur d’activité de l’entreprise la composante matérielle sera plus ou moins importante au départ. Une entreprise qui produit naturellement des données aura moins ou pas du tout de composante matérielle alors qu’une entreprise produisant des biens physiques aura une part importante de sa valeur ajoutée sur cette composante.
La transformation digitale a pour objectif d’augmenter la valeur de l’information dans les produits et les services. En ce sens elle est stratégique. Ceci peut passer par une numérisation de toutes les informations produites par l’entreprise et son écosystème avec ses clients, fournisseurs, partenaires et tous ceux qui interagissent avec elle – et les informations archivées de l’entreprise si elle dispose d’un historique, ce qui suppose un scan/numérisation de ces données dans un système d’information pour pouvoir rendre l’info disponible.
2. Pour qui ?
Toutes les entreprises sont concernées ainsi que le personnel qui est à former au numérique et aux nouveaux usages et en permanence. Pour les grandes entreprises, les gros systèmes informatiques seront plus durs à faire bouger. Une TPE familiale ne se transformera pas de la même façon qu’une start-up. L’agilité fait que certaines organisations seront plus rapides à opérer leur transformation digitale.
3. Comment ?
Une comparaison avec une maison à plusieurs étages est faite. Les entreprises adeptes du déterminisme technologique ne réussiront pas forcément leur transformation digitale. Par exemple l’introduction un réseau social d’entreprise ou la nomination d’un community manager ne suffit pas. Les usages représentent le carburant pour démarrer la transformation digitale. On est dans la logique de PoC (proof of concept), test and learn. Les 3 dimensions (technologique, humain et organisation) sont à mener parallèlement. Et la transformation numérique obéit à la fois à une démarche top-town et une approche bottom-up.
Ceci peut conduire à revoir le business model de l’entreprise, ses APIs cœurs de métier, amener à une logique omnicanale au service des clients/utilisateurs/salariés/administrés, etc. Sachant que nous devons distinguer dans l’exploitation de l’information produite les 3 activités : opérationnelle, de support et managériale.
La transformation digitale est donc l’adaptation des modèles économiques de ces organisations.
Un 4e élément serait toutefois à rajouter :
4. Pourquoi ?
La réponse est simple : faire mieux que ses concurrents, mieux satisfaire ses clients et in fine ne pas se faire ubériser et assurer la pérennité de l’entreprise même si elle est appelée à changer de domaines d’activités stratégiques. Il s’agit de survivre à la disruption imposée par les nouveaux entrants et dans progressivement l’ensemble des secteurs d’activité.
// mise à jour juillet 2019
Ces réponses sont décrites dans le modèle DIMM (DIgital Maturity Model) du livre Transformation Digitale 2.0 avec les 6 leviers (Stratégie, Organisation, Personnel, Offre, Technologie et Innovation, Environnement) et les indicateurs associés qui permettent de déterminer pour chacun d’eux où se situe à un instant donné toute organisation dans sa maturité numérique.
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