Philippe Lemoine, Président-directeur général de LaSer, Président de la Fondation Internet Nouvelle Génération, a remis le rapport La transformation numérique de l’économie française. Il explique que le numérique est une chance pour la France qui doit être saisie. Il parle de 2008 comme date charnière pour la bascule numérique.
La transformation numérique est le résultat de trois facteurs simultanés :
– La course technologique n’est plus guidée par les grandes entreprises et organisations. Et ce sont les personnes qui sont porteuses de nouveaux usages ;
– Les impacts du numérique sont transversaux et bousculent tout. Chacun peut endosser plusieurs rôles dans la société numérique. On est vraiment au cœur de la slash (/) génération ;
– L’incidence de la technologie sur l’économie se diversifie et se complexifie. Il évoque 8 effets (automatisation, dématérialisation, désintermédiation/ré-intermédiation, fort investissement en innovation et en prototypage avec un coût marginal de production qui tend vers zéro, baisse des coûts de transaction et remise en cause du périmètre des firmes, nouveau rôle des internautes consommacteurs et consommauteurs, etc.
Au final, la balance entre les opportunités et les risques penchent du côté des opportunités.
Il trace une route jalonnée de 180 propositions pour une transformation de notre économie qui soit rapide (9 projets sectoriels), globale (53 mesures transverses) et durable (118 recommandations). Pour les 9 projets, il serait pertinent de savoir avec quels moyens et comment quantifier les résultats notamment pour les sceptiques et leur montrer que la destruction créatice peut être bénéfique.
Ces propositions sont en phase avec notre modèle de maturité numérique décrit dans notre livre Transformation digitale : 5 leviers pour l’entreprise. Le livre est par ailleurs cité dans la bibliographie du rapport.
Après la synthèse des propositions suit une analyse avec de nombreuses études citées qui rejoignent nos travaux et recherches. Notons une partie consacrée au pilotage de la transformation numérique. Pour l’analyse sectorielle, le projet Facteo de La Poste qui vise à équiper d’ici fin 2015 tous les facteurs d’un smartphone est cité comme cas emblématique. 😉 Des exemples de réussites de start-up françaises comme BlaBlaCar ou Withings sont mis en exergue avec des conclusions et recommandations qui en découlent.
Des constats demeurent : des élus trop éloignés des problématiques du numérique, une prise de conscience nécessaire des dirigeants.
Parmi les recommandations, notons la 93 qui préconise la création d’un CAPES du numérique, indispensable pour les nouveaux enseignements à introduire dans les programmes des collèges et lycées. Elle va de pair avec la 91 qui vise à généraliser les cours d’ISN (Informatique et Sciences du Numérique) au lycée, à tous les lycées et dans toutes les sections – et non aux seules Terminales scientifiques comme c’est actuellement le cas. Notons aussi la mesure 32 qui recommande la création d’un réseau social « Administratissimo » pour améliorer la relation et le dialogue entre les usagers et l’administration. Ou encore la mesure 28 qui fera plaisir à Michaël Tartar : généraliser la mise en place d’une fonction de responsable du numérique (Chief Digital Officer) au sein des entreprises et des administrations, siégeant au comité exécutif.
Au global, un rapport riche et nourri avec des projets, mesures et recommandations qui donne un cap au Gouvernement et aux parties prenantes – même si l’abondance de l’ensemble peut nuire à sa lisibilité. Un résumé exécutif serait bienvenu pour les top managers et les décideurs. Et une très bonne complémentarité avec notre modèle de mesure de la maturité numérique des organisations pour lequel un site Digitalimpacts a été créé pour interagir et l’enrichir collaborativement.
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