Ce titre provocateur incite à réagir. En effet, Facebook, réseau social où l’on a des amis (ou des fans dans le cas d’une page), a développé un algorithme, le EdgeRank qui fait qu’une partie seulement de ses publications n’est visible pour ses amis sur leur timeline – anciennement mur sur Facebook (12 % actuellement, 16 % voici quelques mois). L’idée étant pour être visible sur Facebook notamment pour les marques, de payer. Si l’on veut savoir ce que chacun de ses amis publie, il convient de consulter l’historique de chacun ce qui est fastidieux et chronophage.
Je me suis livré à un exercice statistique, le nombre de mes amis étant supérieur à 200 – donc l’échantillon est représentatif – auxquels il convient d’ajouter des abonnés qui n’ont accès qu’à une partie des publications. L’objectif étant aussi de mieux connaître ses amis – nombreux étant par ailleurs absents de Facebook. L’adage « Connais-toi toi-même » devenant « Dis-moi qui sont tes amis, je te dirai qui tu es ».
42 % ont réagi à des publications que j’ai faites sur mon compte Facebook (J’aime, partage, commentaire).
Les abonnés pour leur part ont davantage partagé les informations (dès lors qu’une information est ludique ou virale, dans le domaine du numérique). En outre, les partages effectués du fait de la viralité en cascade sont plus nombreux chez les contacts que pour mes amis.
Néanmoins, le taux de partage sur Facebook est bien plus faible que le retweet sur Twitter. En outre, Facebook est pour certains un bon moyen d’utiliser une messagerie sans être submergé de spams. Et j’ai échangé avec des amis et des contacts ou été contacté par Facebook via la messagerie sans pour autant recueillir ou donner des J’aime et formuler des commentaires avec eux.
Le ratio Nombre de J’aime sur Nombre de commentaires est de 2,8 pour les amis et 2,5 pour mes contacts. Il serait intéressant de savoir comment Klout valorise les commentaires par rapport aux J’aime. Les informations publiées sur mon mur sont dans près de la moitié des cas les 19 septembre pour me souhaiter un bon anniversaire (c’est sympa, merci), du fait des messages publiés en haut à droite par Facebook… Ce n’est qu’un exemple d’orientation ou d’incitation de Facebook à l’interaction au même titre que l’affichage de billets susceptibles d’intérêt pour le facebooknaute sur sa timeline.
La répartition de mes amis est la suivante :
– 50 % amis de l’écosystème numérique au sens large,
– 24 % amis
– 10 % Télécom Paris et ENSPTT
– 5 % Universités (Paris VI + IAE + Dauphine)
– 5 % famille
– 4 % La Poste
– 2,5 % collège/lycée
– 1 % Alcatel
– 13,5 % diverses associations
Le total représente 116 % du fait d’amis qui sont multi-appartenant un peu à l’image des cercles sur Google+ que peuvent partager des amis même si Google+ est plus simple à utiliser pour cibler la diffusion de l’information selon ses audiences. Par ailleurs, le faible pourcentage dans le domaine professionnel résulte aussi de choix, ayant plus de contacts notamment professionnels sur LinkedIn.
Depuis que je suis sur Facebook, j’ai été unfriendé à 3 reprises (1 pour destruction du compte Facebook et migration sur Google+, 1 pour ensuite être friendé à nouveau – une amie qui souhaitait faire un break sur Facebook très chronophage et qui avait désactivé son compte pour m’a-t-elle dit consacrer plus de temps à son mari, c’est bien).
La publication qui a recueilli le plus de J’Aime était relative au chien de mon beau-père, un golden retriever bébé et moi suivie par ma nouvelle photo avec mes adorables filles et mon dernier livre Géopolitique d’Internet. Par ailleurs, selon la nature des billets publiés, les amis qui réagissent ne sont pas les mêmes et l’on peut constater des comportements déterministes si je publie une info web, sportive, familiale ou autre en tenant également compte de l’heure de publication et en imaginant qui est susceptible de réagir pour telle ou telle publication. Ceci impose de bien connaître ses amis et ses fans.
Pour prolonger l’analyse manuelle, le recours au module d’analyse de compte Facebook qu’a développé Wolfram Alpha est utile. Cet outil qui était au départ un moteur de recherche sémantique a ainsi développé de nouvelles fonctions intéressantes autour.
Ce module baptisé Personal Analytics for Facebook de Wolfram Alpha génère un rapport sur un compte ou une page Facebook avec des informations agrégées. Il calcule des informations sur son profil : l’âge, le prochain anniversaire, le lieu de résidence (et donne la population de la commune puisant dans les bases de données de WA), le nombre de publications et un diagramme avec les horaires des publications :
Figure 1 – extraits de statistiques sur les photos et liens publiés sur Facebook
Et délivre le nombre de billets, de J’Aime, de commentaires, le nombre de mots et de caractères moyens par billet, une analyse des mots les plus fréquents (plutôt inutile car arrivent en tête les ‘les’, ‘pour’, ‘en’, ‘du’, ‘qui’, etc.), le billet le plus aimé, le plus commenté, le classement des amis qui commentent le plus, de ceux qui partagent le plus, le nombre de photos, d’albums, des statistiques sur ses amis (proportion d’hommes et de femmes, leur statut marital, la pyramide des âges avec un histogramme). J’ai ainsi constaté que mes amis avaient entre 22 et 87 ans et qu’il fallait probablement que j’accepte les demandes des enfants de mes amis pour élargir entre 13 et 22 ans… pour mieux comprendre la sociologie des facebooknautes.
Figure 2 – extraits de statistiques sur les genres des relations sur Facebook
WA élabore un planisphère du lieu de résidence de ses amis pour ceux qui l’ont renseigné sur leur profil. La limite de l’outil étant l’exploitation des informations renseignées. Il indique que 53 % de mes amis ont précisé cette information. Ainsi sur ce total, 88 % résident en France, 4,5 % aux Etats-Unis. Suivent la Corée du Sud, les EAU et le Canada. Des informations sur les heures locales relatives à l’implantation de ses amies figurent. Là aussi, il s’agit de l’exploitation de la base de données sémantique de WA. Et la proportion de ses amis pour lesquels il fait nuit est donnée.
Un tableau avec les prochains anniversaires de ses amis est produit. Ainsi que diverses informations, les prénoms les plus portés par ses amis (sur le podium ce sont les Philippe devant les Eric et Pierre). Un tableau avec le classement de ses amis qui ont le plus d’amis communs suit ainsi qu’un tableau des amis qui ont le plus d’amis. D’autres informations et nuages de points statistiques figurent. On peut constater que de nombreux amis ne mettent pas à jour les données souvent renseignées lors de l’inscription d’un compte tel le lieu de résidence lors d’un déménagement. Ceci est moins vrai lors d’une expatriation. D’autres informations sont livrées tel un classement pour les amis ‘social insiders’, ‘social outsiders’, ‘social connectors’, ‘social neighbors’ et ‘social gateways’.
La génération de ce rapport est gratuit. Toutefois ceux qui souhaiteraient notamment dans une utilisation professionnelle disposer de rapports continus pour suivre et piloter l’évolution de leurs fans peuvent souscrire à une version payante de WA. Il s’agit toutefois d’un outil parmi d’autres.
L’objectif d’outils de ce type est, pour une entreprise, de mieux connaître ses ambassadeurs (ou agents-facilitateurs), ceux qui vont interagir avec elle et potentiellement au-delà de la simple page sur Facebook en relayant sur d’autres médias sociaux et canaux.
1 Commentaire
Facebook est un formidable outil pour alimenter la relation avec ses amis et connaissances. Ses utilisateurs se plaignent souvent de l’exploitation que Facebook fait des traces qu’ils laissent. Wolfram Alpha est un bon moyen pour eux de récupérer un peu de la valeur des informations qu’il y publient. Pour ma part, au-delà de l’analyse statistique des amis, c’est surtout l’analyse de leurs réactions à mes publications qui m’a intéressé.