Compte rendu table ronde Cloud computing

Nous vous livrons le compte rendu de table ronde, qui s’est tenue à TeleHouse, le 9 février 2012.

Table ronde sur le Cloud à Téléhouse

Cette table ronde était animée par Frédéric Simottel, directeur du groupe 01 Informatique, avec la participation de :

– Louis Naugès, Président, Revevol

– Philippe Bournhonesque (1982), Directeur de la Stratégie Software France, IBM

– Emmanuelle Olivié-Paul, Directrice Associée, Cabinet MARKESS International

– Eric Barbry, Directeur du pôle Droit du Numérique, Cabinet Alain Bensoussan Avocats

– Hubert Tournier, Directeur du Conseil, de l’Organisation et des SI, Groupement des Mousquetaires

– Jérôme Martin, Partner IT Consulting, BearingPoint,

– Joannes Vermorel, Fondateur de Lokad

– Benjamin Revcolevschi (1999), Directeur Services & Cloud, SFR

 

Présentation

Gilles Pecqueron, responsable Marketing de TeleHouse, notre hôte le 9 février, introduit la soirée et souhaite la bienvenue aux participants.

TeleHouse est chaleureusement remercié pour accueillir cette soirée dans un espace compté et une assistance présente en nombre à ce rendez-vous exceptionnel malgré le froid polaire.

Pierre Cayale est aussi félicité pour son action exemplaire comme directeur de la revue Telecom pendant 7 ans, les méthodes qu’il a mises en place pour réaliser des numéros de qualité et organiser des conférences à l’occasion de la sortie des numéros.

Cette conférence a lieu à l’occasion de la publication du numéro de la revue Telecom #164 consacré au Cloud.

Ce numéro peut être obtenu en adressant un chèque de 21 € à :
Revue Telecom
Rédaction & Abonnements
46 rue Barrault
75634 Paris Cedex 13
Tél. 01 45 81 74 77
Courriel : revue@telecom-paristech.org
Site : www.telecom-paristech.org

 

Le Cloud est un des grands axes d’évolution d’Internet comme le Web 2.0 et les réseaux sociaux.

De puissantes infrastructures permettent une profusion d’applications dans tous les domaines du système d’information et de la bureautique.

 

Résumé des débats

Louis Naugès (Revevol) a résumé la situation où désormais le poste de travail est redevenu un terminal réseau banalisé dans tous les formats permis par le Cloud (Chromebook12’, PC13’ avec 2 processeurs pour travailler en mode connecté et non connecté. L’intersection étant la mise à disposition d’un navigateur commun).

Avec un RoI de 300 %, un payback de 7 mois, la courbe de Gauss du Cloud sera à son apogée entre 2014 et 2020 après l’arrivée des innovateurs et des primo-adopteurs qui a déjà commencé.

Louis Naugès cite l’exemple de la banque BBVA en Espagne, guidée par l’innovation. C’est une référence pour y aller. Un TCO de 200-250 € tombe à 25 € dans les pays à bas coût.

Louis Naugès lutte contre la néphophobie, il n’y a pas de raison de ne pas aller dans le Cloud, ni de place pour les amateurs.

Amazon boutique tourne sur Amazon Web Services, le meilleur gage de qualité.

On va vivre une révolution industrielle de l’informatique. On prend une application Salesforce ou Google comme elle est, sans cahier des charges. Les premières applications industrielles sont : CRM, HR, bureautique et communication;

Pour Louis Naugès, le Cloud est source de business mondial. Exemples : les succès français BIME, BI Cloud, et RunMyProcess, en modélisation des processus.

SFR et Dassault Systèmes se sont associés pour mener à bien un programme visant à développer une infrastructure Cloud publique.

Pour SFR, le gain économique n’est pas le premier critère, il y a la sécurité pour les grands groupes,  qui sont multi-cloud, public avec accès sécurisé VPN, ou bien privé hébergé, avec engagement de qualité de service (SLA) de bout en bout.

Pour SFR, la performance est un critère primordial. Dans un réseau qui interconnecte de plus en plus d’objets, s’il manque une partie de la bande passante, l’application ne marche plus. Pour une DSI, l’innovation est par ailleurs un facteur moteur, davantage que le coût.

Les économies ne sont pas forcément au rendez-vous. Hubert Tournier (Les Mousquetaires) explique l’expérience de STIME, d’abord SaaS interne, puis PaaS avec développement rapide, puis SaaS externe (notes de frais, etc.). Le SaaS tire l’IaaS, le PaaS et le reste dans l’entreprise.

Le SaaS peut se révéler beaucoup plus cher qu’une exploitation informatique traditionnelle, parce que le coût unitaire même bas est à multiplier par le nombre d’utilisateurs. Plus économiques sont les solutions Open Source, gérées par soi-même.

Le Cloud pose aussi un problème de performances non garanties, liées aux entrées/sorties et à la bande passante, du fait de la grande concentration en un point.

Comme tout nouveau moyen, il faut penser nouveau et ne pas se contenter de reproduire des schémas existant avant le Cloud.

Il faut veiller à la transférabilité, la localisation des informations, la portabilité des développements. Ceci peut limiter le choix d’un fournisseur.

L’évolution de la règlementation en Europe peut se trouver en conflit avec d’autres nations.

Le Cloud pose le problème de la conformité légale du SI (commissaire aux comptes, cartographie applicative).

Le client qui n’est pas expert croit acheter simple mais en fait, l’achat est complexe. On ne pose pas les bonnes questions : qualité du service rendu (QoS), disponibilité, performance, sécurité logique, ISO 27001, au lieu de la seule qualité ISO 9001.

L’Open Source n’est pas gratuit, le service associé n’est pas gratuit. Mais l’Open Source libère, le logiciel propriétaire est lui trop contraignant. Avec l’Open Source, il n’y a pas d’éditeur derrière sur qui se retourner, mais un écosystème du support. Il faut donc de l’audace pour compenser par rapport au logiciel propriétaire. Les Mousquetaires ont misé dans l’Open Source, pour le Cloud, avec le projet Compatible One, une application pratique au-delà de la Recherche.

Hubert Tournier revient sur l’annonce que le Cloud crée des emplois. Les gains massifs ne vont pas forcément dans l’emploi, il y a risque d’évasion dans le monde, tel que l’Inde.

Lokad est spécialiste des calculs massifs appliqués à la prévision des ventes, en mettant en œuvre un grand nombre de serveurs Azure (1000) sur une période courte à la demande. Le Cloud est aussi un avantage pour réaliser un démonstrateur (POC – proof of concept). Le logiciel doit être développé spécialement pour exploiter plusieurs processeurs simultanément (multi-threading).

Pour qu’une application soit extensible (scalability), il n’y a pas de raison qu’elle sache exploiter toutes les ressources si elle est conçue pour une seule machine.

Pour Philippe Bournhonesque (IBM), les prix très bas imposent des composants Open Source, ce qui est impossible avec des licences propriétaires. Il cite Watson, la gestion des papiers médicaux, autrement plus complexe que des applications simples de messagerie ou de bureautique.

Un Datacenter ressemble à une centrale nucléaire. La courbe d’expérience est longue. Une infrastructure Amazon est extrêmement complexe, l’investissement lourd. Pour des services de qualité sur un AWS, Azure, Google ou Andromède, il faut une compréhension fine.

Point commun entre le Cloud et l’Open Source, sans marketing, on diffuse l’application, on se rémunère après.

Selon BearingPoint, le Cloud privé est un accélérateur pour les grands groupes, dans un contexte économique très innovant. Actuellement, le secteur bancaire considère que le Cloud public n’est pas pour lui. BearingPoint souligne la logique économique en matière de réduction de coûts, cashflow, capex/opex.

Selon MARKESS, sur 3 entreprises, 2 sont des PME. Le Cloud leur offre des services sécurisés au quotidien sans investissement, et adaptés à leur business.

Le Cloud est moyen d’innovation, pousse de nouveaux usages auprès des collaborateurs.

En France tous les éditeurs ne sont pas au même niveau, sur les divers formats de terminaux.

Le PaaS offre des places de marché (magasins d’applications) qui sont caractérisées par : agilité, rapidité, budget.

Les commerciaux grâce aux tablettes échangent des informations en temps réel, permettant ainsi une différenciation par rapport aux concurrents. Le gain qualitatif dépasse le simple RoI.

Le Cloud, c’est comme du prêt-à-porter.

Pour Maître Barbry, le Cloud est une aubaine pour le DG puisqu’il ne va payer que ce qu’il consomme. Il en est de même pour les métiers (qui construisent que ce dont ils ont besoin). Avant, le DSI avait peur de se voir son rôle amputé. Désormais il voit le Cloud comme une opportunité, celui-ci permettant de réorganiser ses processus.

Dans les contrats, de nombreuses questions en découlent : comment lever la clause de réversibilité ? comment mettre en œuvre la transférabilité, les engagements, récupérer les données, garantir la localisation des données en France ou en Europe, bancaires, santé, archivage, le patrimoine de l’Etat, le respect des règles vis-à-vis de la CNIL. La loi change avec l’autodénonciation sur les failles de sécurité (1 M€ d’amende, 5 ans de prison).

Google a lancé le « front de libération des données ». L’IaaS ne fournit pas d’engagement, pas de contrat spécifique. On sécurise la boîte, pas le contenu.

L’IaaS facture à la bande passante. En messagerie, c’est le SPAM qu’on paye, donc on ne facture plus que la bande passante sortante.

 

 

A la suite de ces débats, une visite du premier Datacenter à Paris intra-muros, dans un site classé, a permis de découvrir : ses 10 MW distribué en 400 V/2000 V, ses générateurs de secours, en relation avec les autres Datacenters de la Bourse et de Magny-les-Hameaux.

L’essentiel du trafic Internet parisien transite par ce nœud de peering Internet, haut lieu d’interconnexion où sont domiciliés la plupart des opérateurs présents en France.

Philippe Hilsz et David Fayon

1 Commentaire

    • antoine sur 7 juillet 2014 à 16 h 25 min
    • Répondre

    Bonjour,
    je souhaiterais acquérir le numéro 164 de cette publication, savez-vous quelle sera le délai de réception une fois le chèque reçu?
    Merci d’avance

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