1. Quelles sont les cibles principales de Pickanews, outil qui permet de rechercher des informations et d’obtenir des alertes relatives à la presse écrite, audiovisuelle et Internet ? En quoi se démarque-t-il des fonctions avancées de Google en la matière et à ses alertes, notamment pour la pertinence ?
Pickanews est un moteur de recherche grand public et qui est gratuit. Il s’adresse à toute personne recherchant de l’information pas seulement sur Internet mais aussi en presse écrite et dans le domaine de l’audiovisuel. Son originalité réside dans le fait que la recherche n’est pas uniquement effectuée sur Internet.
On regarde dans quelles publications papier une information est citée sur les 3 derniers mois, ce qui permet un suivi de l’actualité « fraîche ». Un système d’alerte est proposé pour recevoir ce qui se dit sur soi, ses concurrents, des marques, des personnes.
Nous développons actuellement des services marchands qui seront directement accessibles depuis Pickanews pour les professionnels.
Contrairement à Google, un premier élément de pertinence est que Google recherche tout azimut et génère pas mal de bruit dans les résultats affichés pour la recherche sur le nom d’un produit par exemple. Nous, on ne recherche que de l’information. Avec Pickanews, on va directement vers des sites qui parlent du produit en évitant par exemple les comparateurs de prix. Dans Pickanews on donne le pouvoir à l’utilisateur. Notre base média est rendue accessible pour sélectionner le type de presse (par exemple pour des informations relatives à une enseigne comme Dior, on peut faire soi-même son filtrage). La force est que l’utilisateur choisit lui-même ses critères de filtrage.
2. Quelles sont vos sources de revenus hormis les ventes des extraits de publication en version numérique et papier ? Et que reversez-vous aux ayant-droits ? Quels développements de l’outil prévoyez-vous à l’avenir ?
Hors Internet, nous avons notre business traditionnel (5 000 clients en Europe) où on vend des solutions jusqu’à la fourniture des articles (revue de presse), ce qui représente l’essentiel de nos revenus. Par ailleurs, il existe des centaines de milliers de personnes qui sont intéressées et qui peuvent être touchées directement avec Pickanews. Les revenus de Pickanews sont pour l’heure essentiellement indirects et amènent une notoriété à notre business traditionnel. En outre, quand on vend une version numérique ou une version papier d’une information, nous avons une commission de la part des éditeurs via les organismes collecteurs de droits de copyright qui déclarent des copies numériques (85 % reviennent aux ayant-droits). Une autre source repose sur les alertes en ligne pour la veille média avec un abonnement.
Dans les développements à venir, outre ces services marchands (pour les entreprises, PME et personnes) via la souscription d’un service de veille média en ligne, on pourrait faire à l’avenir de la recherche d’image. En matière d’usage, cela permettrait de s’assurer qu’une photo n’a pas été reprise dans d’autres publications, avec des recherches par similarité. Nous travaillons sur différents projets pour élargir la pertinence de nos recherches d’information tout en proposant des services annexes, par exemple avoir une image globale sur la réputation d’une marque en s’occupant de ce qui se dit par les consommateurs, les blogueurs et naturellement les hubs des réseaux sociaux.. Nous travaillons également avec des logiciels de reconnaissance vocale. On enregistre 250 chaînes de télé et de radio en se concentrant sur les journaux d’information. Nous travaillons l’indexation des journaux d’info pour retrouver les citations de personnes ou d’entreprise avec une étape de reconnaissance vocale, ce qui répond à un besoin de localisation rapide de l’information audio-visuelle.
3. Enfin que pensez-vous d’outils de recherche d’information comme Tineye ou Docjax ? N’allons-nous pas assister selon vous à une émergence d’acteurs de niche à côté des outils de recherche généralistes comme Google, Yahoo ou Bing ?
Tineye est un bon outil de recherche d’image canadien. Docjax permet de rechercher des documents par type et je perçois moins l’intérêt du fait de doublons possibles avec Google et les moteurs de recherche généralistes.
Bien évidemment, des acteurs de niche vont arriver. Les petites sociétés sont confrontées à la boulimie de ces géants qui ont une puissance de recherche et développement importante. Dès que la « niche » prend une certaine taille, elle se fait bien souvent racheter, ce qui est plutôt observé aux Etats-Unis. Pour qu’un projet soit éligible, il faut donc qu’il soit mondial ou rapidement duplicable.
On pourrait donc considérer que Press Index est un acteur de niche car on ne suit que 5 pays européens et non la presse mondiale. Nous avons encore des espoirs de développement car on n’empiète pas sur des acteurs généralistes et internationaux.
7 juillet 2010
Manuel Zebeida est P-DG fondateur de PressIndex, groupe de veille des médias (pour les directions de communication et les agences de relations presse et relations publiques). Le groupe acteur de la recherche d’information orienté média emploie 200 personnes dans 5 pays européens. Après avoir créé Atol (revendu au groupe Ziff Davis en 1996), qui employait 130 personnes pour un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros, Manuel Zebeida a lancé Press Index qui est devenu l’un des leaders européens dans le secteur des revues de presse et de la surveillance des médias. L’outil phare de Presse Index sur Internet est Pickanews.
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