Christophe Legrenzi introduisait le séminaire Horizon Informatique 2012. Il rappelait quelques chiffres clés. Le marché de l’informatique et des télécoms représente aujourd’hui 9 % de l’ensemble des richesses mondiales créées. Et sa croissance annuelle est de 6 à 8 %. Les systèmes d’information représentent 30 000 à 35 000 milliards de dollars pour an avec demain un système d’information qui sera sur le portable. Il a regretté que le rapport France numérique 2012 ne mette pas assez l’accent sur les usages, avis que je partage.
Les trois tendances lourdes qu’il a esquissées sont :
– la technologie : 3D et univers virtuels,
– les usages : réseaux sociaux,
– les évolutions managériales : méthodes et outils de gouvernance et de gestion plus avancés.
Bernard Laur est ensuite revenu sur les tendances informatiques. Avec le monde en réseau, on assiste à la standardisation, la convergence (tout est sur le réseau) et la banalisation (Windows ou Linux). Selon lui pour analyser les tendances il convient de savoir où l’on se situe dans le « hype cycle » (cf. figure) et estimer quand une technologie va se généraliser et quand elle deviendra incontournable pour l’entreprise. Il estime que Second Life aura permis d’apprendre des choses qui serviront pour d’autres univers virtuels. Il a dressé des réflexions sur la concaténation des technologies selon la mode « mashup » et l’étude de l’impact business qui en résulte. Il a ensuite insisté sur les types de population qui existent dans l’entreprise (boomers, génération X et Y et future génération Z) et ses rapports différents à la technologie.
Il a conclu par le passage du marketing traditionnel selon les 4P (produit, prix, promotion, position) au 4C (client, communication, confort, coût) qui illustre la transition de la transaction à la relation.
Pierre Trehorel, jeune de 18 ans et salarié parallèlement à la préparation de son baccalauréat (voir aussi Microsoft Student Partners) a parlé de la génération Y (15 à 26 ans en moyenne) alors qu’il en fait lui-même parti. Il a cité la panoplie complète du parfait geek de la génération Y qui a un cerveau multitâche, utilise des pokens, est Twitter-addict, souhaite un accès immédiat à l’information et qui a un choc culturel lorsqu’il arrive en entreprise avec un Web bridé notamment. Les exemples côté Twitter abondaient comme BreakingNews qui a annoncé les attentats de Bombay avec ce réseau social ou encore le marketing habile de Dell sur Twitter.
Fabien Miedzianowski a montré comment le département rural du Cantal s’était désenclavé et ouvert grâce au NTIC et avec la généralisation du haut débit. Il nous a gratifié d’une démonstration de la présence du Conseil Général du Cantal dans Second Life . La leçon est que pour inverser le solde migratoire négatif, il fallait se montrer innovant et apporter des services à valeur ajoutée grâce aux NTIC et à la base une farouche volonté politique.
Après le déjeuner j’intervenais avec l’objectif de réveiller l’auditoire sur les tendances à venir en matière d’applications et d’usages qui vont suivre le Web 2.0. Revenant sur les trois périodes de l’informatique, j’indiquai que l’après-Google n’était pas pour demain même si des initiatives sont intéressantes à suivre comme le futur moteur de recherche Wolfram Alpha et qu’avec le Web sémantique et l’importance du parc de mobiles, nous pourrions avoir un changement de paradigme dans lequel pourrait s’engouffrer un nouvel entrant. Reste que Google et Microsoft qui se repositionne sur le Web cadenassent bien le terrain. Et que de surcroît la tendance est pour l’ensemble des acteurs des NTIC d’élargir leur positionnement d’origine (y compris pour les opérateurs de télécoms comme Orange qui va lancer 24 24 Actu en choc frontal avec Google Actualités). Mashups, arbitrages des solutions SI pour les entreprises, opportunité du Web 3D et univers virtuels post Second Life avec une moindre lourdeur avec utilisation de Flash, phénomène Twitter, etc. faisaient également parti des pistes dressées.
Lionel Villardo nous a montré l’importance de la 3D. La génération X a une connaissance et une utilisation des solutions 3D limitées. La génération Y a vu et suit l’évolution des solutions 3D et s’adapte assez facilement aux univers et solutions 3D. Enfin la génération Z a grandi dans l’univers 3D. En bref, l’avenir est au 3D sous toutes ses formes y compris pour les imprimantes 3D (par exemple InVision XT 3D printer), pour l’heure encore coûteuses, qui via des solutions liquide ou poudreuse permettent la reproduction d’un objet. Il a mentionné Lego, qui en difficulté après la fin de l’exploitation de son brevet, a proposé sur son site de créer soi-même son produit en 3D et de le commander. La manipulation des objets en ligne ne sera plus l’exception. La 3D, et c’est le cas de sa ville de Plombières-les-bains dans les Vosges, a ainsi son patrimoine local valorisé. La réalité augmentée qui a d’abord eu des applications dans le domaine militaire au début des années 1990 trouve à présent des usages pour la valorisation des produits et participe à l’acte d’achat.
Gilbert Reveillon et Bernard Quinio évoquaient l’entreprise 2.0 confrontée à l’économie 3D.
Gilbert a rappelé que l’outil Web le plus populaire dans le monde provenait de Chine. QQ, outil de messagerie instantanée, gère ainsi 850 millions de comptes inscrits et 50 millions de connexions simultanées pour un chiffre d’affaires annuel de 5 milliards de dollars. Gilbert a souligné l’agilité intellectuelle pour jouer ensemble en simultanée comme aux échecs sur plusieurs comptes pour un même réseau social. Ensuite, ce fut un balayage des principaux atouts de quelques univers virtuels connus : YoVille (un UV dans Facebook où l’on peut inviter ses amis, RocketOn un UV où l’on invite ses amis à faire des choses ensemble comme le shopping, Prototerra, Gaia Online, Whyville, Twinity, Cyworld (95 % des jeunes coréens ont un avatar), Football Superstars, Weblin, IMVU (messagerie instantanée dans les univers virtuels), Club Penguin, Active Worlds (UV privatifs avec serveurs à l’intérieur de l’entreprise), etc.
Une évidence a été rappelée, celle des usages des TIC au travail qui sont encore en retrait par rapport à ceux observés dans la sphère privée.
Bernard a présenté une matrice intéressante sur le green IT, nouvel eldorado des NTIC selon les trois dimensions écologique, économique et sociale croisées avec l’impact de la technique elle-même, l’impact des UV sur l’organisation, la formation/sensibilisation.
Pour finir, une demo de Total Immersion sur iPhone nous a montré que des micros marchés avaient de l’avenir comme l’achat d’un objet virtuel (par ex. un fauteuil pour 10 centimes) que l’on pouvait ensuite agencer dans une pièce laquelle résultait d’une photo prise avec l’iPhone. Ceci illustre le fait que l’innovation induit de nouveaux modèles économiques.
Ensuite, Habib Guergachi, P-DG de Zenexity nous a présenté avec humour les nouvelles architectures SI à l’épreuve du Web. Selon lui, on modernise les techniques mais on est toujours sauf exception orientés maître-esclave dans la conception des applications. Et les systèmes distribués fonctionnant sur le principe d’une énorme application synchronisée par un moniteur transactionnel se rapportent à une vision newtonienne de l’univers tandis que les systèmes SOA se rapportent à une vision einsteinnienne de l’univers.
Le prospectiviste Denis Ettighoffer concluait la journée. Après avoir évoqué le principe du « droit à l’oubli » repris par la CNIL, il a plaidé en faveur d’un contre pouvoir pour éviter que des personnes mal intentionnées regardent des informations qu’elles n’ont pas le droit de voir au sein d’une entreprise ou organisation.
Un programme riche qui a ravi les participants pour offrir des pistes de réflexion et d’actions.
2 Commentaires
Bonjour, je pense que la technologie 3D débarque en France et sa va faire du bruit…
Déjà grâce au cinéma… Avatar etc.. Séance en 3D
Ensuite grâce au nouveau téléviseur / écran PC avec la gestion du 3D
Bref vous pouvez passez me faire une petit coucou sur mon site : Tendance informatique
Merci
Bonjour David,
Bravo et merci pour ton post très complet et qui traduit bien la qualité de cette formation HORIZON 2012 et la richesse dans la diversité des points de vus.
Bien à toi,
Gilbert