On m’a demandé ce que je pensais de l’ordinateur à « 100 dollars » après les annonces d’AMD et d’Intel qui souhaitent imposer leur ordinateur à bas prix pour les enfants des pays en voie de développement. Le projet One Laptop per Child consiste à commercialiser dans un premier temps l’ordinateur XO à 175 dollars (100 dollars en cible en 2009) lequel est basé sur un microprocesseur AMD. Intel a annoncé contrer l’initiative avec le Classmate puis avec l’ EEE PC en partenariat avec le constructeur taïwanais Asus pour un prix d’entrée à 199 dollars. Ces ordinateurs reposent sur l’utilisation de logiciels libres (ou Windows XP) et sont annoncés pour le second semestre 2007.
En matière d’éducation, le principe de l’accès à Internet pour tous est fondamental. Mais il ne dispense nullement des acquis fondamentaux (lire, écrire et compter) sur lesquels il doit s’agréger.
Le potentiel de ces ordinateurs à 100 dollars est réel. Le parallèle est d’ailleurs tentant avec l’automobile. Renault a prouvé avec la Logan que l’on pouvait produire une voiture ‘low cost’ répondant aux besoins des pays émergents (et même des pays riches pour les conducteurs ne souhaitant pas une automobile sophistiquée) tout en dégageant de la marge.
Il pourrait donc en être de même pour ces ordinateurs ‘low cost’ pour lesquels le marché est gigantesque. Les questions sont de connaître :
- la variable économique (lieu de production et coût associé, coût d’acheminement, coût des composants éprouvés et effet-volume sur la résultante prix, etc.),
- quid de l’accès à l’électricité dans les pays émergents dont l’ordinateur est tributaire ainsi que de la robustesse à la température par exemple (par exemple pour la plupart des pays d’Afrique où l’on dénombre à ce jour 3,6 % d’internautes avec de réels contrastes),
- quid du SAV et de la maintenance en cas de panne,
- quid de la formation associée notamment pour les enseignants,
- quid de la politique des PVD pour relayer et appuyer un tel projet séduisant car réducteur de la fracture numérique,
- quid également des aspects développement durable, du recyclage de ces ordinateurs lorsqu’ils seront devenus obsolètes.
Enfin on peut se poser la question de savoir si une solution alternative à la réduction de la fracture numérique en matière d’outil ne serait pas envisageable, par exemple téléphones mobiles relié à Internet et à bas prix.
df-) 7 juin 2007
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