1. Pourriez-vous décrire les originalités de Ziki, site Web 2.0 d’autopromotion ?
Les originalités sont multiples. Le but est de disposer d’un outil fédérateur qui permette de promouvoir sa présence sur Internet. Une fois que l’on a créé un ziki, on centralise sur Internet ses actions, les contenus que l’on publie, ses centres d’intérêt, les personnes que l’on connaît, etc. On retient des mots clés qui nous caractérisent et ses profils sur différents sites sociaux (Viadeo, Linked-in ou 6nergies mais aussi des sites d’associations).
Techniquement Ziki est une plate-forme basée sur Rubyonrails. Des flux RSS sont utilisés avec syndication de contenu, pour chaque personne mais aussi pour chacun des mots clés caractéristiques. Surveiller la communauté de mots clés qui arrivent permet de trouver des personnes qui ont des centres d’intérêt communs avec les siens ou des sociétés.
Ziki offre aussi la gestion de présence (avec par exemple Skype). On peut savoir si un utilisateur ziki est connecté. On appelle cette notion « le signal social » et on définit ce que l’on communique (présent et disponible, présent et non disponible, absent et laisser un message, etc.). Le modèle économique de Ziki est constitué par les outils de promotion : le référencement sur les moteurs de recherche via les liens sponsorisés avec l’achat de noms dans Google. On offre le référencement sur le nom de manière gratuite avec une annonce standard qui pointe vers le profil ziki. Via un service Premium, on peut faire pointer le nom vers la page ou le site souhaité. Le service ultime est l’achat de mots clés sur des moteurs de recherche.
2. En matière de Web 2.0, quelles thématiques vous passionnent et pourquoi ? Quels conseils donneriez-vous pour la création de sites ayant un positionnement marketing original ?
L’aspect collaboratif, l’échange d’information, la co-création, les interactions avec les personnes sont passionnants. À l’heure actuelle, tout le monde emploie le terme « web 2.0 » qui devient un terme galvaudé. Or il conviendrait mieux de parler des nouveaux sites Internet qui offrent de nouvelles fonctionnalités : RSS, possibilité d’interagir avec le contenu, interface riche de type Ajax. Internet devient une plate-forme de mise en relation. Les thématiques qui me passionnent sont effectivement la co-création de contenu et l’aspect social d’Internet. Je suis par exemple un gros utilisateur de Google doc pour rédiger des docs collaboratifs.
Le wiki fait par ailleurs partie des problématiques pour l’entreprise pour gérer des bases de connaissances évolutives, comment utiliser les outils de communication d’aujourd’hui pour créer de la valeur informative et fluidifier les échanges en interne. Le wiki ne s’applique cependant pas à toutes les structures et à tous les usages. Il existe des tas d’outils sur Internet. Cependant il convient d’identifier ceux qui à l’usage nous font gagner du temps et ceux qui nous en font perdre.
En matière de conseils, tout dépend du type de site. Avant de vouloir lancer un site, bien identifier les besoins, voir comment y répondre, est-ce qu’il existe des concurrents déjà présents ?, le tout en terme de communication où il faut trouver très tôt ses ambassadeurs du service. Par exemple pour des chaussures en ligne, trouver les spécialistes de la chaussure : les créateurs de chaussures, les fabricants, les bloggeurs, les communicants, bref tous les acteurs de la chaîne.
3. La règle des « 1 % de créateurs, 10 % de contributeurs et 89 % de simples visiteurs » se vérifient-elles sur les sites coopératifs ? Que pensez-vous du passage de la syndication de contenu à la syndication de services et comment imaginez-vous l’interopérabilité des applications Web 2.0 ?
Cette règle s’applique forcément à un blog. 89 % vont lire et commenter l’info. Pour les wikis, nous avons très peu de contributeurs dans la masse globale des visiteurs. Les 10 % qui modifient interagissent très peu sur le contenu : précisions apportées, corrections orthographiques. Ces statistiques sont issues de ce type de sites et donnent des ordres de grandeur. On retrouve aussi cela sur Digg [service de hiérarchisation en temps réel du contenu].
Pour la syndication, on y vient petit à petit. Aujourd’hui on le fait via les fils RSS. On syndique aussi des services, c’est notamment le cas sur Ziki. Derrière ce sont bien des services que l’on syndique (signets, photos, vidéos) avec des systèmes qui vont se plugger sur des API. Google développe des API pour tous ses produits ce qui leur permet de gérer un écosystème intéressant.
L’interopérabilité quant à elle n’est pas pour demain à cause des plates-formes propriétaires. Tout dépend de la stratégie d’ouverture de chaque acteur. Les services qui marcheront seront ceux qui généreront le maximum d’utilisateurs puis permettront l’ouverture en disposant des API utilisables en dehors du service. Aujourd’hui on se dirige vers une plate-forme de mise en relation globale. On a la possibilité de communiquer dans tous les sens : envoyer des relations, découvrir des personnes, etc. Les moteurs de recherches sont des entremetteurs entre personnes. Cela répond à l’envie de se connecter et d’avoir une vie sociale. Nous vivons une période un peu charnière, de la fracture numérique à « tout le monde connecté ». Cela va changer nos relations avec les gens, permettra de développer de nouveaux contacts via des nouveaux outils et des connecteurs qui suivront. Savoir comment optimiser sa présence sur Internet et se connecter efficacement devient crucial.
25 avril 2007
Jean-François Ruiz est Directeur général de Ziki. Il est également webmestre du blog webdeux.info et anime les blogs collaboratifs lavoixdusavoir et 365 idées.
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