Informatique et enseignement : de l’importance des archives pour l’histoire et éclairer des décisions futures

L’association EPI (Enseignement Public et Informatique) a été créée en 1971, année où apparaissait le premier micro-processeur, le 4004 d’Intel (4 bits). Son but était de “promouvoir l’enseignement de l’informatique et l’utilisation de l’informatique et des technologies de l’information et de la communication dans les disciplines et activités”.

L’association était en relation étroite avec l’association April pour le développement du logiciel libre, la Société Informatique de France. Elle était aussi un des membres fondateurs de l’Association pour les Sciences et Technologies de l’Information (ASTI) et avait proposé la création d’un groupe de réflexion sur l’enseignement de l’informatique et des Technologies de l’Information et de la Communication (groupe ITIC) qui couvrait un domaine allant du primaire à l’enseignement supérieur en passant par le secondaire et les classes préparatoires.

Grâce à des actions collectives y compris avec un travail conjoint avec d’autres associations, des avancées ont été obtenues comme l’enseignement de la spécialité Informatique et sciences du numérique et pour le corps enseignant du Capes NSI (numérique et sciences informatiques) puis de l’agrégation d’informatique. En effet « code is law » dit le juriste américaine Lawrence Lessig et chaque citoyen doit avoir un minimum de socle commun pour comprendre les enjeux des algorithmes et agir de façon éclairée dans la vie.

Nous avons à présent la transition de l’informatique (qui a deux volets, matériel et logiciel que l’on retrouve à travers les termes hardware et software) vers le numérique dont l’acception est plus large. Celui-ci comprend l’informatique et les données ainsi que les créations liées à l’IA générative. Mon schéma avec les 4 périodes de l’informatique l’illustre et est d’ailleurs repris dans mon dernier livre Informez-vous ! qui vient de paraître.

Les 4 ères ou périodes de l'informatique devenue numérique

Consécutivement au décès de son président, Jean-Pierre Archambault, une Assemblée générale extraordinaire de l’association EPI s’est tenue et faisant état de sa dissolution.

Néanmoins, le site de l’EPI, EPInet représente un patrimoine intellectuel sur plus d’un demi-siècle qui, couplé à la revue EPI, est nécessaire à la fois pour la culture informatique mais aussi au travail de l’historien et ce n’est pas Pierre Munier-Kuhn, un des historiens de l’informatique qui dira le contraire.

Désormais l’enseignement du numérique doit faire face à de nouveaux défis qui sont :
– Le temps d’écran moyen quotidien passé par les élèves qui est énorme et génère des conséquences sur le temps de concentration, l’irritabilité, etc. ;
– L’usage des réseaux sociaux et d’applications addictives qu’il ne convient pas d’interdire mais qui est matière à dialogue entre parents et enfants avec les associations de parents d’élèves également ;
– Le recours à l’intelligence artificielle générative pour les travaux en remplacement ou en complément selon le niveau de discernement de l’élève à Wikipédia et Google ou équivalent ;
– Les questions d’ordre éthique et juridique ainsi que de souveraineté des outils utilisés.

D’autres associations dans le numérique mènent ces combats comme Génération Numérique, Renaissance numérique, e-enfance pour n’en citer que quelques-unes.

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