L’assistant personnel d’Amazon, Echo Spot, testé pour vous

Amazon Echo a débarqué en France, il était temps !

Alors qu’Amazon a été le pionnier des assistants personnels aux Etats-Unis, Google a lancé Home sur le marché français avant le leader outre-Atlantique et a pris place dans le paysage. L’adaptation dans la langue de Molière de l’assistant d’Amazon a pris du temps et n’était peut-être pas une des priorités de la firme de Seattle.

L’assistant Amazon Echo a finalement été lancé en France le 13 juin dernier. Nous avons la 2e génération d’Amazon Echo et Amazon Echo Spot à 129,99 euros (à noter que lorsqu’il a été lancé aux Etats-Unis, c’était ce même prix mais en dollars). Il existe en 2 coloris, blanc et noir. Le design est sobre et épuré « à la Apple ». Contrairement à l’enceinte Amazon Echo de bonne qualité, Amazon Echo Spot est un peu moins performant côté capteurs et plus dur à la compréhension qu’Amazon Echo mais dispose d’un écran où sont affichées des informations, façon réveil très sophistiqué. Amazon Alexa est l’assistant vocal proprement dit implanté sur les boîtiers Echo. Il reconnaît des commandes vocales simples et donne des prévisions météo, livre des flashs quotidiens, tient une liste de choses à faire, permet d’écouter de la musique, etc. ainsi que des fonctions domotiques.

J’ai eu l’occasion de tester la version française via celui fraîchement livré celui chez ma belle-mère, assez geekette dans les usages et qui regrette par ailleurs son Nabaztag qui avait figure animale. J’avais depuis 2015 eu l’occasion d’appréhender la version américaine avec aussi des usages spécifiquement répandus là-bas comme la possibilité de commander un Uber ou des pizzas via Amazon Restaurants.

L’intérêt d’Amazon Echo réside dans la connexion à un écosystème (même si des produits concurrents comme YouTube ou le moteur de recherche Google ne sont pas intégrés, ce qui nuit à la pertinence), à toutes les fonctionnalités développées autour baptisées « skills » et qui s’ajoutent chaque semaine et à l’interconnexion avec les autres appareils dans une optique de domotique.

L'assistant numérique personnel d'Amazon

Une batterie de tests pour voir ce qu’Alexa a sous le capot

Je me suis pris au jeu. Pour être compris d’Alexa, il est conseillé de commencer ses phrases par « Alexa ». Les dialogues restent très rudimentaires dans une logique plutôt booléenne.

Les réponses aux questions sont un peu soit du type moteur de recherche encyclopédique Wolfram Alpha (mais avec une réponse plus succincte qui est donnée) soit du genre formules simples effectuées sur le moteur de recherche Google. J’ai ainsi pu obtenir les réponses à logarithme népérien de 2, dérivée de x au carré.

On peut demander « Quel temps fait-il à telle ou telle ville ? ». En demandant le temps à Paris le 1er janvier 2018, Alexa me répondit qu’elle donnait les prévisions à 10 jours un peu comme la saisie « Weather nom_de_la_ville » sur Google. Il n’y a pas d’historique en la matière et de base de données spécifique.

A « Quelle est la recette de la ratatouille ?», une suggestion de recette via Marmiton m’a été donnée. Les informations sont affichées progressivement sur le boîtier Echo Spot.

J’ai lancé un « Quelle est la capitale du Turkestan ? » pour parodier Jean-Paul Rouve avec Ok Moogle.

Sur la liste de courses, j’ai demandé d’ajouter « une tablette de chocolat noir Lindt 70 % » car il convient d’être précis et tout a bien été adjoint avec l’écriture sur le boîtier de mon article à la virgule près. En revanche, pas moyen de l’effacer et la tablette est restée comme un fossile dans le système.

Les « Chante la marseillaise » marche bien. On peut lui dire plus ou moins fort pour régler le volume et « Alexa, stop » quand on en a assez pour annuler une commande.

Intuitivement « à la iPhone », j’ai demandé de prendre un selfie, ce qui était une fonction intégrée. En revanche, pas de base de photos (de type « affiche-moi une photo d’Obama ») mais une collection des vôtres est faite. Il est vrai que l’espace mémoire de ma belle-mère a été polluée par mes essais, petite consolation elle verra aussi une de ses petites-filles complices lors des tests…

Pour jouer une musique, on peut laisser Alexa choisir une musique d’un chanteur. La fonction random aide.

Le « Qui a gagné le Tour de France 2018 ? ». On a la réponse qui est dite et s’affiche : « Le Gallois Gerain Thomas a gagné… »

Le « Quelle couleur obtient-on en mélangeant du rouge et du blanc » donne une réponse rose. Et avec « Bleu et rouge », j’ai eu pourpre (et non violet), peut-être une nuance lors de l’adaptation en français.

Des tentatives de questions plus précises

En montant en exigence, j’ai posé des questions du type « Alexa, quel âge as-tu ? ». Avec une réponse « Je suis né le 6 novembre 2014 » montrant que les concepteurs ont prévu ces cas avec une batterie de réponses types.

J’ai voulu aller plus loin avec « Alexa, pose-moi une question ? ». La réponse fut « Je me débrouille mieux pour répondre aux questions que pour les poser » façon Rabbi Jacob pour esquiver.

Et d’enfoncer le clou pour la connaissance de soi : « Qui est Alexa ? » avec une réponse du type « Je suis Alexa, créé autour de votre voix. Je peux répondre à vos questions. Je joue de la musique, donne des nouvelles, etc. et plus encore. »

Le « Es-tu intelligente ? » a livré un étonnant « J’essaie de faire de mon mieux ».

Enfin le « Crois-tu en Dieu ? » se traduit par une réponse très laïque en la matière : « Chacun a sa propre conviction » alors que le « Es-tu belle ? » donne « la beauté est dans l’œil de celui ou celle qui regarde ».

Ces réponses pré-programmées sont à la fois mainstream et philosophiques même si on est très loin du test de Turing.

Au bilan, un joujou agréable mais impatient de le voir grandir (et son écosystème aussi)

Alexa a parfois des déconnexions ou problème Wi-Fi, ce qui oblige à réitérer sa demande. Souvent, la réponse est « Hmmm, je ne suis pas sûr » ou sa variante plus catégorique : « Désolé, je ne sais pas ».

A noter qu’à « Qui est le successeur de Kennedy ? », Alexa m’a donné le prédécesseur.

Il existe un marché en train de se créer avec son corollaire la transformation de la recherche avec l’inexorable montée de la recherche vocale. Google avec Home notamment s’y prépare. Les prochaines années du Web s’annoncent passionnantes.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Captcha *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.