L’informatique dans les nuages et les enjeux du stockage des données

L’informatique dans les nuages (cloud computing) est un concept émergent. Elle a pour conséquence le stockage des applications et des données sur des serveurs distants et interconnectés entre eux (on utilise le terme « nuage » car l’emplacement n’est pas connu de l’utilisateur). Les données et applications ne sont plus uniquement stockées sur le disque dur de son ordinateur mais sur des serveurs via Internet voire exclusivement sur des serveurs distants. Les logiciels deviennent utilisés à la demande gratuitement ou non.

informatique-nuageuse[source :
http://ambuj.files.wordpress.com/2009/06/cloudcomputing-2.jpg]

Historiquement, Amazon a lancé le concept du cloud computing en 2002. Son objectif était l’acquisition d’un parc de serveurs pour absorber le pic des commandes réalisées sur leur site au moment de Noël. Ce parc étant inutilisé le reste de l’année, Amazon avait alors décidé d’ouvrir ces ressources inutilisées aux entreprises, pour qu’elles les louent à la demande. Depuis Amazon a investi massivement dans ce domaine et a continué d’agrandir son parc de serveurs et les services associés.

Les acteurs présents dans l’informatique dans les nuages sont nombreux parmi lesquels Amazon, Exalead, Google, HP, IBM, Intel, Microsoft, Salesforces et Yahoo. Et selon une étude du cabinet IDC, les dépenses en 2012 en matière d’informatique dans les nuages devraient atteindre 30,4 milliards de dollars. Le marché du cloud computing risque de pénétrer davantage la sphère privée avant d’atteindre la sphère professionnelle comme cela a été le cas avec les outils du Web 2.0, blogs et réseaux sociaux.

Parmi les applications du cloud computing, nous avons une série de *aaS : SaaS (Software as a Service pour la mise à disposition de logiciels), PaaS (Platform as a Service pour le partage de plates-formes), IaaS (Infrastructure pour la mutualisation de l’infrastructure), HaaS (Hardware as a Service pour permettre une puissance de calcul importante).

Avec le SaaS, un logiciel comme une application est disponible à distance via Internet et ce pour un ensemble d’utilisateurs.

Le cloud computing a des impacts techniques, organisationnels et en matière d’usages qu’il convient de mesurer avant tout changement dans l’entreprise.

Les avantages du cloud computing sont nombreux :

–     gain de temps (travail des collaborateurs à distance via des bureaux virtuels ce qui permet une flexibilité, économie en temps d’échange de documents divers, d’impression, de modification étant donné que tout se fait en temps réel),

–    gain d’argent (économie de locaux, de licences des logiciels du fait d’un paiement à l’utilisation à la demande globalement moins chères que le coût d’acquisition des licences, client léger), gratuité pour les particuliers (par exemple, espace de stockage de Gmail),

–    gain de productivité (rapidité d’échange des informations, meilleure collaboration où l’on peut modifier des documents et les partager plus rapidement qu’un mél avec des pièces jointes), accès depuis n’importe quel ordinateur (cybercafé, bibliothèque) ou smartphone à ses applications et ses données,

–    gain organisationnel (cohérence du parc logiciel avec non plus l’installation et la mise à jour de la dernière version sur son PC mais l’utilisation de la version courante (par exemple Salesforce, Google Apps), documents toujours à jour avec une collaboration et une modification en temps réel des données, possibilité de synchronisation des données entre les données et les documents en ligne).

Les risques ne sont pas à écarter notamment en ce qui concerne la sécurité des données. En effet, une entreprise ou un particulier qui publie des documents confidentiels en ligne s’en remet à la sécurité de l’entreprise qui offre le service. La sécurité est à prendre dans ses trois composantes : intégrité (les données ne doivent pas être indûment modifiées), disponibilité (les données doivent être accessibles dès que l’on en a besoin), confidentialité (les données ne doivent pas être vues par des tiers non autorisés). Or des cyberattaques devraient se multiplier étant donné la valeur que représentent ces données dans notre civilisation immatérielle.

Avec le cloud computing, un utilisateur peut développer ses propres applications et les faire héberger. Le PaaS vient compléter le SaaS en proposant non seulement une plate-forme de services mais aussi une plate-forme de développement qui peut combiner langage de programmation, outils et modules de développement. La plate-forme Azure de Microsoft est un exemple de PaaS qui comprend un environnement complet d’hébergement des applications et des services permettant de s’affranchir des questions de déploiement, montée en charge, géolocalisation, gestion des licences serveurs… Google Docs, qui s’inscrit dans la plate-forme Google App Engine pour construire ses propres applications et les héberger sur les serveurs Google, permet à l’utilisateur de stocker ses données et documents soit de façon privée soit en les partageant. Il peut les organiser et ainsi stocker des fichiers compressés et de toute nature (textes, images, vidéos, audios). Chacun des fichiers doit avoir une taille inférieure à 250 Mo. Le recours à Google Docs Viewer permet de parcourir tous les contenus. Les documents conservés sur Google Docs sont accessibles depuis n’importe quel ordinateur connecté. Cela permet à l’utilisateur d’avoir accès à ses données simplement et rapidement.

L’utilisateur peut aussi vouloir démarrer ou arrêter à la demande des serveurs virtuels sur lesquels ses propres applications web s’exécutent. L’Elastic Cloud Compute (EC2) d’Amazon est un exemple d’IaaS. Le paiement est effectué en fonction du temps d’utilisation des serveurs.

Chrome OS, système d’exploitation de nouvelle génération, est lui aussi basé sur le cloud computing. Il vient concurrencer la version 7 « light » de Windows destinée aux netbooks. Hormis le système d’exploitation, aucun programme n’est installé sur l’ordinateur. L’utilisateur a accès aux différents programmes comme la suite Office de Google par Internet. Chrome OS se focalise sur l’essentiel, Google se base sur le fait que l’internaute passe la majorité de son temps à utiliser son navigateur. Un frein actuel est que le système d’exploitation ne peut être démarré que si l’on dispose d’une connexion à Internet. Or les accès Wi-Fi/Wimax par exemple ne sont pas encore généralisés.

L’informatique dans les nuages représente un enjeu important pour rendre l’informatique plus agile mais avec une composante en matière de sécurité primordiale et des questions qui en découlent : chiffrement éventuel des informations stockées dans les nuages, prévention des cyberattaques, etc.

2 Commentaires

  1. vraiment très intéressant comme technologie mais elle doit surmonter de grands problèmes .. notamment la sécurité informatique tout en prenant en considération l’aspect juridique non-évoquer dans l’analyse et qui n’est pas du tout négligeable car rares ,voire même inexistants , sont les pays qui vont permettre le stockage de donnés,parfois personnels, en dehors de leurs territoires …

  2. Pour illustrer cet article, humyo ou dotspirit proposent de bonnes solutions de stockage de données dans le nuages …

Répondre à Boby74 Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Captcha *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.