Twitter : un zest de blog, une pincée de messagerie instantanée et de réseaux sociaux pour de nouveaux usages

On m’a demandé de synthétiser le phénomène Twitter, très controversé.



 

Twitter est un outil de micro-blogging dont le principe consiste à indiquer en temps réel ce que l’on est en train de faire via un texte court (140 caractères maxi). C’est aussi un outil de réseau social car on indique à son réseau ce que l’on est en train de faire. Cette fonction « Dupont is… » est reprise dans plusieurs réseaux sociaux comme Facebook et Plaxo. On peut bâtir facilement des applications autour de Twitter grâce à l’API proposée. Twitter vient de « tweets » (gazouillis en anglais) ce qui explique l’oiseau choisi pour symboliser le site Twitter.

 

On peut diffuser des messages en ayant créé préalablement un compte, ce qui s’effectue pour l’heure gratuitement. On peut également choisir les membres de Twitter dont on souhaite suivre les publications. Twitter est simple à utiliser et les messages peuvent être réaiguillés sur son téléphone mobile via SMS.

 

Twitter génère beaucoup de buzz mais le nombre d’adeptes reste encore peu important, à peine plus de 6 millions dans le monde contre plus de 150 pour Facebook par exemple.

Dans un billet, un blogueur a effectué un travail remarquable pour tenter de recenser le nombre d’utilisateurs de Twitter en France. Les chiffres datent d’août 2008 et le nombre a plus que doublé depuis mais ce travail reste intéressant pour autant. Toutefois, cette application née en 2006 est à surveiller, le magazine Time l’ayant désignée comme la « killer application » de l’année 2008 et Facebook aurait tenté une offre de rachat pour 500 millions de dollars. Le succès est net au Japon (40 % des utilisateurs de Twitter) mais aussi aux Etats-Unis et à un degré moindre en France.

 

Twitter et le micro-blogging constituent un phénomène de société notamment pour la génération Y. Avec le téléphone portable déjà, le travers consistait à demander à son interlocuteur « T’es où ? » avant même de lui demander comment il allait. Avec Twitter, on passe à « Qu’est-ce que tu fais ? » et au concept de « web réalité » où chaque internaute rend public ce qu’il souhaite de sa vie.

 

Au-delà du côté narcissique et voyeuriste de l’application, on peut se demander quels pourraient être les usages d’un tel gadget. Il peut constituer une alternative à un blog pour de l’information instantanée de type scoop ou pour signaler un article intéressant ou un lien. Il peut également permettre de recevoir des alertes sur des mots clés ou des marques que l’on souhaite surveiller, en complément de Google Alert. On pourrait imaginer des applications dans divers domaines comme par exemple au niveau politique. Connaissant les estimations à quelques minutes de la fin d’un scrutin électoral, envoyer un message du type « Il manque quelques voies pour que le candidat C soit au second tour. » ou « pour qu’il atteigne les 5 % », etc. Il paraît que l’équipe de campagne de Barack Obama l’a utilisé. C’est dire !

 

Pour l’instant, Twitter ne génère pas de l’argent. Néanmoins, l’apparition de publicité prévue cette année et de services plus pour les entreprises (par exemple entreprises qui souhaitent savoir ce que les utilisateurs disent de leur produit) devraient permettre de trouver un modèle économique. Monnayer des services sur Twitter sera en tout cas plus facile que sur Facebook.

 

 

Pour aller plus loin :
– lire cette réflexion de Vincent Abry.


– la page Wikipédia en anglais qui est assez riche.

– quelques usages professionnels de Twitter.

 

– une éthique de Twitter.

 

 – cf. également des informations pratiques page 27 de « Web 2.0 et au-delà »

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